"Le jeu de rôle du troisième millénaire !" Voici ce que nous annonce Rebelmind lorsqu'il s'agit de parler de son nouveau titre PC, à savoir Space Hack. Vous en avez pourtant très peu entendu parler, vous ne l'attendez pas du tout et vous avez raison. En fait de hack'n slash, Space Hack n'atteint même pas la cheville d'un Diablo 2, et vous allez savoir pourquoi.
Rares sont les titres de hack'n slash qui se situent dans un contexte futuriste, voire post-apocalyptique. Dans le cas de Space Hack, vous incarnez le seul homme capable d'éradiquer la menace alien. Pour faire face à d'évidents problèmes de surpopulation, le gouvernement mondial à mis en place sur différentes planètes un certain nombre de vaisseaux appelés biosphères et fonctionnant de manière totalement autonome. Peuplé d'une douzaine d'humains, le vaisseau de transport Maximus XV se retrouve malencontreusement piégé dans un trou noir et doit faire face à d'incessantes agressions de la part des entités aliens piégées elles-aussi dans cette nébuleuse. Le sort du vaisseau eût été scellé s'il n'y avait eu à son bord Space Hack, le seul être vivant qui soit de taille à anéantir seul la grouillante menace.
De ceci, on peut déjà déduire une chose, c'est que le personnage que l'on incarne est imposé. Pas de choix de race, de classe, ou de quoi que ce soit d'autre. Un souci qui fera tiquer l'ensemble des habitués du genre, d'autant que le héros en question est loin d'être follement charismatique. Ensuite, si le soft s'appuie sur les bases établies depuis maintenant de nombreuses années en matière de hack'n slash, on y trouve tout de même quelques idées "nouvelles" qui, hélas, ne vont pas forcément en faveur du titre.
On commence avec l'interface. Entièrement jouable avec la souris, le soft se résume à mitrailler furieusement le clic gauche pour attaquer, se déplacer et effectuer la totalité des actions du jeu. La molette de la souris assure la gestion des caméras, et on peut quasiment se contenter de deux touches du clavier pour accéder rapidement aux recharges de vie et de munitions. Le héros pouvant manier un certain nombre d'armes à longue portée, il lui faut régulièrement les recharger pour ne pas se retrouver à court, l'originalité venant du fait que l'on ne peut recharger son arme que si l'on dispose de 100 batteries, celles-ci représentant la monnaie unique du jeu. Autrement dit, cela évite de repasser par un magasin pour acheter des munitions et économise donc des allers-retours inutiles.
Il vous faudra pourtant revenir régulièrement à la base pour racheter vos ampoules de soin et surtout réparer vos armes. Celles-ci ont en effet une durabilité limitée qu'il faut surveiller régulièrement, et ceci est valable pour n'importe quelle pièce d'équipement, arme, armure, bouclier ou casque. Tout cela serait parfait si l'inventaire n'était pas aussi restreint, obligeant bien souvent à abandonner sur place des items trop encombrants. L'une des rares bonnes idées du jeu réside sans doute dans les gadgets. Apparentés un peu à de la magie, ils permettent de jouer des tours à ses adversaires en créant un double de soi-même, en devenant invisible ou en ralentissant le temps. D'autres gadgets de ce type existent, mais ils sont finalement peu nombreux et ne suffisent pas à effacer le côté "bourrin" du gameplay qui consiste à faire feu à volonté ou à trancher à la hache tout ce qui se trouve en travers de sa route.
Même s'il l'on n'est pas trop regardant sur la qualité du titre, on ne peut qu'être cruellement déçu par la réalisation fade du soft et par le manque cruel de possibilités en matière de développement du héros. Non seulement on ne peut pas le personnaliser mais en plus les spécialisations sont limitées par le fait qu'on ne peut attribuer des points que dans quatre critères qui n'influent que vaguement sur le style de combat du personnage principal. Et pour couronner le tout, les armes disponibles sont aussi peu variées que les ennemis, ceux-ci se comptant sur les doigts de la main. A vous de voir maintenant si vous êtes prêt à sacrifier de nombreuses heures de votre temps dans un jeu "ludiquement" plat, visuellement pauvre et "scénaristiquement" très ennuyeux.
- Graphismes9/20
Les graphismes ne sont pas seulement sombres, ils sont très peu détaillés et ne tiennent pas la route face aux autres titres du genre. Les décors tout comme les ennemis sont aussi peu variés que sans originalité.
- Jouabilité11/20
Ce qui sauve habituellement les hack'n slash en termes de gameplay, ce sont les possibilités en matière de développement du personnage et le renouvellement des niveaux. Ici, le manque de variété et la spécialisation factice rendent le tout très rapidement lassant.
- Durée de vie13/20
Les environnements sont vastes, mais pas plus que dans un Diablo 2, et le jeu est tellement monotone qu'on s'empresse de trouver le portail vers le niveau suivant plus qu'on ne prend plaisir à charcuter du monstre. Ceux qui seront prêts à lui consacrer du temps n'en verront pas le bout si rapidement.
- Bande son10/20
On appréciera l'effort visible côté bruitages mais les musiques n'assurent pas vraiment. L'ambiance n'est en aucun cas palpable.
- Scénario9/20
Le soft prend place dans un univers futuriste, mais ne rêvez pas, les quêtes ne sont pas follement passionnantes.
Malgré un contexte rarement usité dans le domaine des hack'n slash, Space Hack ne parvient pas à sortir la tête de l'eau à cause d'un manque de possibilités flagrant au niveau du gameplay, d'une réalisation décevante et d'un intérêt finalement très discutable d'un point de vue ludique. M'est avis que vous trouverez largement mieux en la matière sur PC.