Au pays des loosers, on aurait tort de donner sans plus de considérations réfléchie le trône à Davilex. Car si nos amis du nord l'emportent sur la médiocrité, Midas sait pour sa part compenser ses faiblesses par sa polyvalence audacieuse. L'éditeur ne se contente ainsi pas de donner la vie à d'immondes jeux auto, mais prend des risques dans de multiples domaines, tel celui de la boxe. Et là je dis respect.
Boxing Champions est un peu à la boxe ce que Midas en général est au jeu vidéo : rigolo à regarder, mais alors franchement, franchement gavant à la longue. C'est un soft orienté arcade que nous propose sans surprise l'éditeur qui ne va pas aller se frotter au monde de la simulation. Et on le comprend quand on constate que même en arcade il n'arrive pas à faire ressortir quoi que ce soit de son jeu. On ne compte donc pas les points dans Boxing Champions, les victoires se font au KO, si un combattant va 3 fois au tapis, il a perdu, au pire, au bout de 12 rounds, le combat s'achève et c'est à celui qui aura tenu le plus longtemps sur ses pattes arrières que revient la victoire.
Voyons voir comment Midas a retranscrit le noble art de la boxe : mal. Dès les premières secondes on peine à déplacer le boxeur raide qui a visiblement les pieds collés au ring. La bête ne bouge que sur 2 axes, avant/arrière et gauche/droite, et ce avec la souplesse d'un wagon bien ancré sur ses rails. Les mouvements manquent cruellement de fluidité ce qui pose déjà un gros problème tant en matière de gameplay que de nerf. Pour ce qui est du combat, on trouve une configuration sans surprise. Une touche de garde haute ou basse, un mode esquive complètement raté, et une touche pour chaque type de coup (direct, crochet, uppercut, jab). Second constat, les coups sortent aussi mal que les déplacements. Ca promet. En tant que jeu d'arcade, le titre ne se contente pas de gérer les combats et les règles de manière laxiste mais ajoute une flopée de coups spéciaux qui n'ont rien de si spéciaux d'ailleurs et dont l'utilité reste à prouver.
Nous avons déjà pu nous assurer que la maniabilité était défaillante, il reste à voir le reste. Boxing Champions a tout de même le mérite d'obliger le joueur à pratiquer une boxe "crédible", alternant garde et frappe et nécessitant des déplacements fréquents. Enfin ça c'est la théorie parce que dans la pratique c'est n'importe quoi. Si les premiers combats sont ridiculement simples, on découvre vite l'une des particularités du jeu : le fait qu'une fois qu'on commence un enchaînement de coups, celui qui les prend n'a plus qu'à attendre le KO en souriant avec ce qui lui reste d'émail collé sur ses gencives en sang. Le truc c'est que cela est valable aussi bien pour vous que pour le CPU. Et une fois qu'on a encaissé un premier KO, difficile de se venger vu que cela veut généralement dire que celui en face est pleine bourre alors que vous... ben vous venez de tomber.
Autre ennui, les combats sont fouillis au possible. La première raison est simple, une fois qu'on a dit que les déplacements sont pénibles et très peu aisée, que les coups sortent mal, on a déjà compris un morceau du problème. Mais il faut ajouter que Boxing Champions, c'est un peu les Chevaliers du Zodiaque. Il doit y avoir une onde de choc qui se propage lorsqu'un coup est porté, cela expliquerait pourquoi même lorsque le poing ne touche pas le visage, le coup frappe tout de même. Ou alors c'est simplement que chez Midas on a des difficultés avec la gestion des collisions. Ah maintenant que j'y pense. Techniquement nous avons droit à la touche Midas, mais pas celle du roi hein, celle de l'éditeur qui change tout ce qu'il touche en plomb. Pas vraiment de bug mais un rendu graphique très vilain avec des boxeurs en plastique mal moulés qui bougent avec 3 ou 4 animations. Il suffit de voir le passage de la garde haute à la garde basse pour avoir cerné le fond du problème. Bref, Midas reste fidèle à lui-même et s'empêtre dans ses gluantes habitudes mais que voulez-vous, un jour on leur a donné le choix entre avoir le nom ou le don d'un obscur roi... ils ont choisi le nom.
- Graphismes9/20
Midas arrive à coller de l'aliasing jusque sur les cordes du ring. Les modèles 3D sont grossiers et mal animés. L'ensemble est moche.
- Jouabilité6/20
Se déplacer est un calvaire de raideur, les coups sortent mal, le gameplay n'a aucune once de finesse même pour un jeu d'arcade. On fait le tour du jeu en 5 combats et on éteint tout.
- Durée de vie8/20
Le nombre de combattants n'est pas élevé et vu l'intérêt du jeu, on se demande bien pourquoi y revenir une fois terminé. On se demande d'ailleurs pourquoi le terminer tout court.
- Bande son10/20
Des musiques fatiguantes et des effets assez anodins. Les voix sonnent plutôt bien mais rien ici de très notable. En bien comme en mal.
- Scénario/
Dans la catégorie des jeux de Boxe arcades, on ne saurait trop vous détourner de Boxing Champions qui ne parvient qu'à titiller les nerfs du joueur par sa vacuité. On lui préférera un Rocky bien mieux construit, à tous points de vue.