Mettons-nous bien d'accord parce que je sens que certains vont s'emmêler les pinceaux : Black Arrow n'est pas un nouveau jeu, mais plutôt une extension de Rainbow Six 3 vendue à un prix modeste. N'allez donc surtout pas attendre quoi que ce soit de révolutionnaire et d'inédit. La liste des nouveautés est franchement maigre et lorsqu'on se lance dans le mode solo, on réalise vite qu'il s'agit bien là d'un mission pack. Du coup, la plupart des griefs adressés au jeu sont toujours présents : trop linéaire, trop scripté etc. Mais il faut bien admettre que les nouvelles missions sont honnêtement construites, voire même très bien parfois. Il s'agira donc toujours de progresser avec circonspection au sein d'environnements grouillant de dangereux terroristes et d'otages. On se penche au détour du couloir, on entretaille une porte ou mieux, on envoie nos hommes l'ouvrir et balancer une flash pour être peinard. Enfin bref on joue à Rainbow Six.

Pour ce qui est des cartes, Black Arrow renoue avec les thèmes classiques de la série et on n'aura jamais vraiment de grandes surprises, l'amateur peut néanmoins s'estimer satisfait par la qualité du level design qui autorise quelques passages assez tendus et même parfois inspirés. Dommage toutefois qu'on soit si souvent dans une bête refonte du jeu original. Si l'IA n'a pas fait un bond en avant, on constate cependant que les terroristes ont plus tendance à se déplacer et même si, on leur en laisse le temps, à utiliser les otages comme boucliers. Ach ! Sie sind grossen filout !! Bien sûr l'ennui c'est qu'il sont toujours là où on les attend. Obéissant à de stricts scripts (c'est quand j'écris des choses comme ça que je suis heureux de ne pas faire de radio), si vous succombez au game over, vous n'aurez guère de surprise en les retrouvant sagement installés à leur place à votre retour. Encore une fois, à l'image du jeu précédent l'ambiance est ici soignée, aussi bien via les fameux scripts qui régissent le pop des ennemis, ou le lancer de cocktails molotovs que par un air de musique joué dans le hall d'un hôtel (encore un plan qui rappelle assez fortement R6 3).

S'il est assez paresseux en solo, Black Arrow se rattrape quelque peu sur le multi. Outre ses cartes inédites qui feront la joie des joueurs, le titre se dote de deux nouveaux modes. Le premier nommé Récupération est une déclinaison d'un CTF, dans laquelle le joueur doit porter un objet ayant la vilaine manie de fumer (oui, fumer c'est mal, si, si, enfin je crois), ce qui vous rend fatalement assez peu discret. Le second mode reprend pour sa part le principe éculé de la domination de points de contrôles. Et bien sûr, on n'oubliera pas de mentionner la compatibilité avec la version 3.0 du Xbox Live qui autorise la création de clans ou encore l'organisation de tournois. A n'en pas douter, en multi, Black Arrow se veut complet. Petit plus, on peut dorénavant jouer en écran splitté. La chose fonctionne à merveille sans perte au niveau du frame-rate.

Du point de vue technique, l'extension ne va pas changer votre vie. On retrouve les effets très réussis du jeu d'origine mais aussi ses textures un peu datées et ses modèles 3D qui commencent à révéler leurs polygones. L'ensemble demeure encore tout à fait convenable ceci dit mais il faut bien couiner un peu. En revanche, Ubi se fout un peu du monde au niveau de la localisation. Pas de problème pour le doublage mais visiblement on a un peu oublié de traduire les textes du menu d'ordre contextuel. A moins que cela soit à dessein, pour aider les joueurs à savoir énoncer les ordres en anglais puisque la fonction de commande vocale n'a pas été localisée. Humpf, décidément, on se la joue fainéant sur ce coup chez Ubi.