Le quatrième volet de la saga des Silent Hill sortira sur PC en même temps que sur console, c'est à dire à la fin du mois de septembre. Et c'est une première car nous autres PCistes avions dû attendre plusieurs mois avant d'avoir eu droit à nos versions des deux précédents volets. Et pire encore, la genèse de la série, le formidable Silent Hill 1 n'a jamais été adapté sur nos ordinateurs. Quoi qu'il en soit, nous plongerons donc en même temps que les consoleux dans le quatrième opus qui nous intéresse aujourd'hui.
Sachez tout d'abord que même si vous n'avez pas joué aux précédents volets, il est tout à fait possible d'apprécier The Room. En effet, l'histoire est indépendante des autres Silent Hill. Cependant, les inconditionnels remarqueront que les développeurs ont fait quelques clins d'oeil aux numéro 2 et 3 (le lapin ! le lapin !). Ils verront aussi que le jeu garde bien son ambiance singulière. Le grain de l'image est ainsi très particulier et on retrouve le "bruit" qui caractérise la série. Que ceux qui préfèrent une image plus nette et plus conventionnelle se rassurent : il est possible de désactiver cet effet. Graphiquement, tout est aussi fait pour que le joueur ressente un certain malaise : les textures sont ternes et souvent baveuses. Si au premier abord on se dit "mais que c'est moche", il faut dire qu'en fait cette relative laideur graphique fait merveille au fil du jeu pour insinuer le trouble dans notre esprit. Ne vous attendez donc pas à quelque chose de superbe graphiquement, car Silent Hill ça a toujours été avant tout une ambiance et une histoire soignée.
Et justement, côté scénario, on est vraiment servi ! Vous incarnez Henry Townshend. Il y a deux ans, celui-ci emménageait au 302 South Ashfield Heights, immeuble d'une ville de taille moyenne. Henry était heureux, sa nouvelle vie lui convenait. Mais bien sûr, dans un Silent Hill, rien ne peut rester dans cet état idyllique et notre homme va vivre une aventure hors du commun où le paranormal tient une place prépondérante. Tout a commencé il y a cinq jours lorsque d'étranges cauchemars ont commencé à apparaître. Toutes les nuits, Henry refait ces mêmes rêves étranges et dérangeants. Mais encore, s'il n'y avait que ça... Et bien non, en fait, depuis quelques jours, Henry ne peut plus sortir de son appartement : la porte donnant sur le couloir étant barricadée. Par qui ? Par quoi ? Est-ce bien réel ? Comment recouvrer la liberté ? Ce sont toutes ces questions que vous allez vous poser tout au long de cette aventure. Mais ce n'est pas tout car la ligne de téléphone est aussi coupée et il y a d'étranges marques sur le mur qui ont visiblement été faites par le précédent propriétaire de l'appartement qui a de toute évidence vécu des événements similaires.
Le synopsis est vraiment très bien ficelé et nous pousse à avancer toujours plus dans le jeu. Une fois commencé, pas moyen de lâcher son clavier et sa souris. Et oui, c'est en effet avec ces deux instruments et non avec un pad que vous dirigez votre personnage. Lorsque vous êtes dans l'appartement, le jeu est en vue subjective et les déplacements se font un peu comme dans un FPS. Une différence est cependant notable : lorsque vous approchez d'un objet important un petit oeil apparaît au bord de l'écran pour vous indiquer qu'il est possible de cliquer. Pratique ! Le seul petit problème, c'est qu'il faut parfois être très précis pour déclencher une action. L'appartement est aussi le seul lieu où vous pouvez sauvegarder votre partie. Il n'y a pas de quick save dans Silent Hill 4, et c'est tant mieux car cela renforce à merveille la peur que l'on ressent à la croisée d'un couloir ou lorsqu'un bruit étrange parvient jusqu'à nos oreilles effrayées.
Evidemment, vous ne resterez pas toujours au 302 South Ashfield Heights, vous parviendrez à trouver un tunnel menant au métro. Si on espère que le mystère va être levé lorsqu'on arrive dans ce nouveau lieu, il ne fait en fait que s'épaissir. On y rencontre en effet des monstres hideux, mais surtout une femme au comportement étrange. Que fait-elle là ? D'où sortent ces monstres ? Rêve ou réalité ? Les questions se bousculent et les images deviennent de plus en plus dérangeantes (cadavres ensanglantés, monstres humanoïdes qui sortent des murs...). La vue hors de l'appartement passe à la troisième personne telle que celle que l'on connaissait dans les autres Silent Hill. Les angles de caméra sont d'ailleurs souvent alambiqués et il faudra savoir en jouer pour vous sortir des affrontements qui ne manqueront pas d'avoir lieu avec les étranges créatures qui peuplent les décors du jeu.
Et justement, on remarque une autre innovation concernant les combats : vous voyez désormais une barre de vie en haut de l'écran, contrairement aux Silent Hill précédents où rien ne vous indiquait aussi clairement votre état de santé. Une deuxième jauge fait aussi son apparition pour illustrer la force avec laquelle vous frappez. En fait, plus vous laissez appuyé longtemps le bouton de frappe, plus cette jauge se remplit et plus le coup que vous porterez avec une arme blanche sera puissant. Si la tournure beaucoup plus action que prend ce quatrième volet pourra déranger certains inconditionnels du premier ou deuxième Silent Hill, il faut préciser que l'ambiance sonore est toujours aussi soignée et que le scénario recèle d'excellentes idées. Attendons donc de voir le test pour nous faire un avis définitif sur ce jeu qui semble déjà très prometteur.