Sorti en Mars 2003 sur Xbox, Crimson Sea reviendra en septembre prochain sur PS2 dans un opus estampillé du chiffre 2. Néanmoins, on ne peut ici pas vraiment voir une suite au premier segment mais plutôt une transposition PS2 de ce beat'em all axé autour d'une architecture RPG qui apporte quelques grammes de finesse dans un océan de charclage en tout genre. En somme, si vous savez à quoi vous attendre (attention à l'abus de "Ho dieu que c'est répétitif !!"), vous devriez être en mesure de passer un bon moment en errant dans des stations spatiales, antres d'autant de monstres mutants que de portes bloquées à déverrouiller ou autres mécanismes à actionner.
Il aura fallu du temps pour que Crimson Sea voit enfin le jour sur PS2. Si on ne peut pas crier au génie en ce qui concerne le premier épisode, on se gardera bien de hurler sous tous les toits que Crimson Sea 2 constituera un indispensable sur la console 128 bits de Sony, non, car il y a un pas entre un chef-d'oeuvre et un bon petit jeu qui va vous faire découvrir un univers à mi-chemin entre Starship Troopers et Alien, sources d'inspiration qui semblent évidentes au vu de cette production de Koei. Le tout commence d'ailleurs par une invasion du système de Théophilus par des monstres béliqueux qui auront la bonne idée d'implanter des graines dans le corps de leurs victimes, ceci entraînant une mutation qui elle-même sera synonyme de transformation monstrueuse, vos anciens compagnons d'arme devenant par la-même vos pires ennemis. Si on ne s'attardera pas ici sur l'aspect scénaristique, précisons d'emblée que le titre propose en plus du mode Histoire un mode Multijoueur dans lequel deux amis pourront s'en donner à coeur joie en zigouillant du monstre à tout-va. Mais le plus important reste bien entendu le mode Scénario qui constitue le corps du soft.
Si ce dernier s'apparente à un beat'em all de masse (comme peut l'être l'excellent Chaos Legion), il faut aussi voir que Crimson Sea 2 n'en garde pas moins un fort accent RPG. Tout débute après être passé par un didacticiel (non obligatoire) fort étoffé qui va vous présenter tous les aspects du jeu, du déroulement de vos missions, de l'obtention d'informations aux commandes de votre personnage. En somme, le point de départ de toute mission se déroulera au sein du QG l'ARG, un centre de commandes dans lequel vous trouverez de multiples NPC qui vous renseigneront sur les événements passés, sur votre position au sein du groupe ou tout autre chose. Il ne faudra donc pas avoir peur d'y passer du temps pour glaner des informations fort intéressantes. Ceci est d'autant plus vrai que vous pourrez également y constituer une petite équipe de personnages pour vous aider lors de certaines missions, ces dernières étant particulièrement riches en ennemis à envoyer ad padres. Mais pas de panique puisque pour se faire, vous aurez énormément de moyens pour en venir à bout.
Avant tout, si le jeu mise sur le bourrinage à outrance (les hordes d'assaillants comptant parfois plus qu'une quarantaine ou cinquantaine d'ennemis), Crimson Sea 2 cache tout de même pas mal de petites subtilités. Tout d'abord vous disposez de deux armes soit une arme blanche (une épée) et une arme à feu (qui se décline ici en deux guns). L'arme à feu par exemple dispose de plusieurs types de munitions, certaines étant en nombre limité (munitions Vipas), et étant donc à utiliser uniquement contre les ennemis plus imposants comme les boss. En parlant d'ennemis, ces derniers laisseront assez souvent après avoir été abattu des gemmes répondant au nom d'Origine. Ces cristaux vous permettront d'augmenter la puissance de vos armes à feu (de part un débit, une portée ou une puissance plus élevée), de vos pouvoirs néo-psioniques ou de votre épée, cette dernière amenant par la suite des attaques spéciales. Bref, les gemmes Origines resteront la clé de voûte de votre réussite, tout comme le seront les points d'EXP que vous glanerez au fil de votre aventure et qui viendront booster les capacités de votre personnage. Ainsi, si le titre de Koei est dédié à l'action non-stop, divers éléments renforcent son côté technique, même si cet aspect n'est pas le plus présent dans le jeu, avouons-le !
Côté maniabilité, le résultat est assez satisfaisant. On déplore ici et là quelques ralentissements quand la console doit afficher des nuées d'ennemis, on aurait aimé une vue supplémentaire un peu plus éloignée du personnage (le jeu n'en proposant que deux) ou une gestion de la caméra un brin plus rapide mais le tout est d'un très bon acabit. Votre personnage aura donc plusieurs mouvements à sa disposition, comme locker un ennemi, courir en straffant, disposera de deux armes à feu à la cadence plus ou moins élevée, pourra effectuer de multiples combos via son épée (à l'aide de la technique Overdrive) et son flingue ou encore user d'un mode Bullet Time (après avoir tué un certain nombre d'ennemis) pour tirer avec deux guns. De plus vos pouvoirs néo-psioniques (utilisables si votre jauge de NP est suffisamment pleine, cette dernière se remplissant à mesure que vous abattez des monstres ou que vous subissez des dégats) vous accorderont le droit d'user d'attaques dévastatrices, de récupérer des points de vie, de vous rendre invincible pendant un laps de temps défini, de vous téléporter, etc.
En dehors de la jouabilité, le graphisme du titre est tout aussi convaincant. Si j'ai un peu de mal avec ces environnements métalliques se complaisant dans une certaine redondance, les stages sont bien construits et font forcément penser à plusieurs titres cinématographiques ou vidéoludiques, le design d'un certain type de monstre renvoyant au Hunter de Resident Evil. Par contre, si l'animation ne rame pas énormément quand on se retrouve devant une ribambelle d'aliens (ça demeure raisonnable pour une PS2), on a parfois un peu de mal à se repérer au milieu d'un cafouillage visuel où votre unique salut sera l'emploi d'une bonne vieille attaque à base de très beaux effets de lumière. Ici encore, il est assez drôle de constater qu'on reconnaît au premier coup d'oeil un jeu de Koei, ou du moins un jeu développé par les auteurs de Dynasty Warriors. On reconnaît en effet sans peine la patte de l'éditeur/développeur de par des mouvements très coulants, des coups d'épée accompagnés de rais de lumière ou encore des SFX classieux, malgré un aliasing un peu trop présent parfois.
Crimson Sea 2 devrait donc rencontrer son public à sa sortie, le jeu n'étant ni plus ni moins qu'un Dynasty Warriors dans l'espace. Il y aura toujours des grincheux pour lui reprocher son aspect linéaire et répétitif mais que voulez-vous, on ne change pas une formule littéraire qui ne gagne pas ! Personnellement, j'adore Chaos Legion, j'aime beaucoup Dynasty Warriors et j'adhère au concept de ce Crimson Sea 2 baigné dans de superbes et nombreuses cinématiques en CG qui se veut un vrai défouloir qui n'en oublie pas pour autant d'insérer quelques éléments de gestion d'équipement ou de coéquipiers pour un intérêt plus élevé.