Devenir le roi des transports c'est un peu comme devenir un Ruppert Murcdoch de la mobylette, l'AOL Time Warner de la voie ferrée ou le Microsoft du break familial et c'est précisément ce que nous propose Transport Giant. Alléchante offre qui puise du côté des nombreux titres estampillés Tycoon et autres Sim City. Mais gare à l'entrée en gare qui peut s'avérer désastreuse si elle est mal négociée.
On va droit au but dans Transport Giant. Pas de temps à perdre et on fait fissa pour choisir son mode de jeu entre le mode "sans fin" qui vous permet de jouer librement à l'époque de votre choix ou la campagne qui vous fera traverser le temps depuis 1850 avec une série d'objectifs bien tordus. Les premiers pas dans le soft sont à la fois séduisants et diablement déconcertants tant on se retrouve perdu au milieu d'une pampa désertique parsemée de villages épars. Point de tutorial en effet pour nous aider un peu à se dépatouiller, et les objectifs pas franchement clairs font que les premières minutes sont assez calamiteuses, même si un semblant de didacticiel se cache dans la notice du jeu (comme quoi ça peut servir de lire ces petites choses) on ne va pas loin avec. Même s'il n'y a pas de quoi rester bloqué, il faut dire que ce genre de démarrage abrupt n'est pas des plus chaleureux.
Ceci dit, on finit par capter les bases assez vite. Le but est bien de se faire du fric, on est bien dans un jeu de gestion du Grand Capital pas dans Kolkose Tycoon. Et pour se faire il va falloir relier divers points entre eux afin de faire circuler toutes sortes de marchandises ou de passagers. Il faut du bois ici, alors à vous de créer des gares et des programmes de transports qui prendront le bois chez les bûcherons, l'amèneront à la scierie pour ensuite trimballer les planches là où on en a besoin. Bon ça c'est un exemple bien bateau évidemment. Mais je suppose que vous avez pigé le principe qui est loin d'être nouveau. A défaut d'être original, Transport Giant est cependant complet. Ainsi le nombre de véhicules proposé, du cheval de trait au Boing 747 (oui, Boing, c'est que ça coûte cher une licence Boeing) en passant par le dirigeable ou le TGV. La gestion elle-même demandera une grande attention afin de ne pas jeter l'argent par les fenêtres, n'investissez pas dans n'importe quoi, surveillez l'état de vos réseaux etc. Du très classique mais qui marche toujours cependant.
Dommage que l'interface soit parfois assez mal fichue et d'une clarté pas nécessairement limpide. Exemple idiot mais parlant, lorsque vous construisez un objet quelconque, peut-être aurez-vous comme moi l'idée de faire un clic droit sur la carte pour sortir de l'interface (oui, un peu comme dans plein d'autres jeux) pas de bol, cela annulera toutes vos constructions si vous n'avez pas validé ces dernières en cliquant sur le bouton idoine. Autre détail rapidement agaçant, la visibilité restreinte de la carte. Tout va bien tant que l'on cherche à relier des points proches mais s'il vous prend l'envie de créer un transport entre deux lieux très éloignés, vous allez comprendre votre douleur car il vous sera impossible de visualiser les deux points à la fois. Ca n'a l'air de rien mais c'est super gonflant de se mettre à chercher comme un idiot parce qu'on ne se souvient plus avec exactitude de l'emplacement du second terminal de transport. Et si vous utilisez l'outil de localisation, vous annulerez la création du programme.
Techniquement, le jeu n'est pas parfait non plus. On ne lui fera pas d'énormes reproches sur le plan esthétique puisqu'il s'en sort assez bien mais on doit pourtant subir de violentes saccades et une animation pas fluide pour deux sous même sur une configuration musclée (3.2Ghz, 512 Mo RAM, ATI 9800 128 Pro tout de même). C'est peu compréhensible et fatiguant à la longue.
Au final, Transport Giant équilibre de justesse ses qualités et ses défauts. Très classique dans son genre mais plutôt complet, il souffre d'une interface peu intuitive, d'une approche obscure et d'une technique défaillante qui le destinent avant tout aux amateurs en manque.
- Graphismes12/20
C'est joliment coloré et plutôt détaillé. Mais le résultat graphique laisse perplexe au regard des performances techniques vraiment moyennes.
- Jouabilité12/20
Une gameplay éculé mais qui prend toujours. Cependant outre son manque d'innovation, Transport Giant souffre de problèmes d'interface et de lourdeurs qui l'entravent un peu plus.
- Durée de vie15/20
La campagne est longuette et le mode sans fin efficace si on accroche au jeu. De quoi tenir un bon moment, comme la plupart des jeux de gestion à partir du moment où l'on est sous le charme.
- Bande son13/20
De prime abord les thèmes musicaux sont vraiment sympathiques mais ont la fâcheuse tendance d'être courts et limités. Selon l'époque et le pays, on doit donc supporter une musique qui tourne en boucle et devient vite fatiguante. On eut préféré un thème plus discret, d'ambiance.
- Scénario/
Transport Giant est un soft assez plaisant mais qui aura du mal à convaincre ceux qui ne sont pas déjà fans de la gestion. Son gameplay agréable mais ultra classique ne compense que légèrement ses défauts et lacunes diverses.