La gamme NES Classics ne contient pas que des jeux mythiques. Oh non ! Elle regroupe aussi des titres plus anodins que l'on qualifiait déjà de moyen lors de leur sortie dans les années 80. Preuve en est avec Ice Climber.
Qui se souvient de Ice Climber ? Pas grand monde, hein ? C'est normal, il ne faisait pas vraiment partie des bons titres sur sa console d'origine, la NES. Nintendo semble pourtant avoir un certain attachement à ce titre. Non seulement on a pu retrouver pratiquement 20 ans après leur première (et jusqu'alors unique) escapade les deux petits héros du titre sur GameCube dans Super Smash Bros Melee, mais aujourd'hui, on voit aussi ressurgir le jeu dans sa version originale sur GBA. Pourquoi ce jeu tient-il une place si importante dans le coeur de Nintendo ? Cela reste encore un mystère. Pour ma part, Ice Climber ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Evidemment, je me souviens du jeu, mais je me rappelle aussi du manque de fun qu'il dégageait.
Comme nombre de vieux titres NES, le principe de jeu peut se résumer en quelques lignes. Vous incarnez un petit esquimau qui doit atteindre le sommet d'une montagne. Chaque montagne se découpe en huit paliers et en une zone bonus tout en haut. Au départ, le jeu nous place au premier palier, puis c'est à nous de grimper le plus haut possible. Tout cela serait assez facile si des pièges n'étaient pas tendus pour nous compliquer la vie. Il faut déjà faire attention aux bêtes qui rôdent dans le coin. Ces bestioles sont de trois sortes : les Topis (des boules de poils hargneuses), les Nitpickers (des oiseaux) et des ours polaires. Ces derniers n'interviennent que très rarement, et lorsqu'on en aperçoit un, c'est qu'on bloque à un palier depuis trop longtemps. L'ours arrive alors et fait monter l'écran d'un palier, si vous sortez de la zone de jeu, vous perdez une vie.
Pour se défendre, Popo et Nana, les deux personnages du jeu, sont armés de marteaux. En donnant de violents coups de maillet sur la tête des ennemis, ils peuvent s'en débarrasser pendant un moment, mais jamais définitivement. Une vraie plaie ces ennemis. Le marteau ne sert pas à se battre uniquement. Il permet surtout de briser les blocs de glace pour atteindre les niveaux supérieurs. Le but est donc de frapper au dessus de sa tête pour se frayer une ouverture et sauter au palier suivant. Tout serait assez facile si les Topis ne prenaient pas un malin plaisir à reboucher les brèches que vous faites, si les surfaces glacées ne vous faisaient pas glisser, si des tapis roulants n'étaient pas disséminés un peu partout et s'il ne fallait pas aussi sauter sur des nuages en mouvement. Bref, rien n'est fait pour que cette partie d'escalade se déroule sereinement.
Une fois arrivé à la zone bonus, un chrono se déclenche ne vous laissant alors que 40 secondes pour atteindre le sommet et vous accrocher aux pattes du condor qui survole la zone (oui, à l'époque, le mot scénario n'existait pas). Si vous échouez dans la zone bonus, ce n'est pas grave, vous passerez tout de même à la montagne suivante. Il y a 32 montagnes en tout, et comble de la roublardise, on peut choisir sa falaise dès le menu principal. Puisqu'on est sur le menu, sachez aussi que seul l'option 1 joueur est disponible à l'allumage de la console. Pour jouer à deux par cable Link (une seule cartouche), il faut presser L et R simultanément, notez que cette manip est valable pour d'autres titres de la gamme NES Classics.
Si le principe de Ice Climber ne vole pas bien haut, on pourrait dire a même chose de bien d'autres jeux de l'époque (Donkey Kong, Pac-Man...). Mais alors pourquoi Ice Climber n'a pas accédé au rang de titre mythique, lui ? Sûrement à cause de sa maniabilité catastrophique. Puisque le jeu se déroule verticalement et que pratiquement tout repose sur le saut, on aurait pu penser que cette fonction avait été particulièrement simple à maîtriser. Mais il n'en est rien. Je crois bien que sur 20 ans d'expériences ludiques diverses et variées, je n'ai jamais vu des sauts aussi peu précis. En y rejouant maintenant, tout me revient : c'est bien parce que les sauts sont si chaotiques qu'à l'époque, je ne passais jamais plus de 10 minutes sur le jeu. 10 minutes, c'était le maximum, après les crises de rage étaient trop violentes et ma mère me confisquait les manettes. Pour coller à la version originale, cette version GBA reprend donc la même jouabilité. Pour vous situer le problème, Popo et Nana sont des champions du saut en hauteur, mais certainement pas du saut en longueur. Du coup, on a l'impression qu'ils sautent sur place. Même en prenant de l'élan, leur détente ne les mène pas très loin et on loupe bien souvent des plates-formes à cause de ça ! Bien plus que les bestioles ou le chrono, notre principal ennemi est donc bien cette maniabilité désastreuse. Celle là même qui nous avait fait oublier le jeu.
- Graphismes5/20
A l'époque ce n'était déjà pas fameux, vous pensez bien qu'aujourd'hui, c'est la même chose. Un noir bien profond pour les décors, quelques briques colorées pour la montagne et le tour est joué. On parvient quand même à distinguer ce qu'il se passe à l'écran, c'est le principal.
- Jouabilité5/20
C'est certainement le gros problème du titre. Pour combler le manque de difficulté, Nintendo semble avoir volontairement accentué le côté catastrophique de la jouabilité. Si vous aimez les sauts impossibles, vous allez vous régaler !
- Durée de vie4/20
Ice Climber se joue sur 32 montagnes. Il n'y a pas vraiment de fin puisque tout se répète une fois les 32 sommets atteints. La course au score sera votre seule motivation. Elle ne devrait pas vous retenir très longtemps.
- Bande son2/20
Une petite musique à l'écran principal, une autre au départ de chaque niveau, mais rien pendant le jeu proprement dit. Seulement des bruitages ultra classiques, dont le même son que Mario pour le saut.
- Scénario/
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Mis à part titiller notre fibre nostalgique, on ne voit pas bien où Nintendo veut en venir avec cette réédition de Ice Climber. Le jeu n'est pas particulièrement fun à jouer et sa maniabilité gâche tout le peu de plaisir qu'on aurait pu en tirer.