Depuis la sortie de Secret Service : In Harm's Way sur PC, on appréhendait un peu la venue de sa suite. Fermement décidé à écouler en douce les pires softs sortis sur le territoire nord-américain ces dernières années, Activision ne recule devant rien et brandit fièrement ce tant attendu Secret Service : Security Breach sous les yeux des consommateurs effarés devant tant de médiocrité.
Je suis sûre que vous n'avez pas oublié le sublime 3/20 octroyé à Secret Service : In Harm's Way lors du test il y a quelques mois. Une telle note, ça se mérite, un peu comme un bulletin scolaire calamiteux qu'on aime à ressortir avec nostalgie une fois par an. Les développeurs de 4D Rulers, le studio qui est à l'origine de la série des Secret Service, étaient sûrement dans cet état d'esprit lorsqu'ils ont eu l'idée de donner une suite au premier volet. Cela dit, en partant sur une base aussi médiocre, ils ont dû penser que le résultat ne pouvait être que meilleur. Ca reste à prouver.
"Suite au succès du premier volet...". Voilà ce que l'on peut lire sur la boîte de Secret Service : Security Breach. Je vous épargne les arguments de mauvaise foi et autres compliments démesurés qui n'ont d'autre but que d'attiser la curiosité des consommateurs naïfs pas assez fortunés pour s'offrir un vrai jeu à plus de quarante euros. Ce que l'on trouve en réalité dans cette petite boîte aux couleurs du drapeau américain, c'est un pseudo First Person Shooter qui cumule tous les pièges du genre, des pièges que les autres titres de la catégorie parviennent à éviter depuis des années.
Le scénario vous est résumé en seulement quelques lignes, non traduites bien évidemment. Vous incarnez un certain Dennis Sharpe, le meilleur agent des Services Secrets de la nation américaine, dans une série de dix missions dont le but ultime est de protéger le président et de sauver la fille du sénateur. Comme toujours, ce que vous voyez de votre avatar se limite à la main qui tient l'arme par laquelle vous allez semer la mort dans les rangs ennemis. Des ennemis visiblement victimes de clonage puisque ce sont les mêmes visages, les mêmes carrures et les mêmes vêtements que l'on retrouve quinze fois par niveau. Ces surhommes qui foncent vaillamment vers vous en brandissant leur flingue ou leur vulgaire batte de base-ball ne tressaillent au passage des balles que si vous visez la tête. Les hommes de main sont à ne pas sous-estimer dans Security Breach.
Un entrepôt, un hôtel, des bureaux, des chambres d'hôpital, voilà le genre de lieux que vous devrez infiltrer dans ce jeu. Du moins si vous parvenez à mener à bien tous vos objectifs de mission. Certes, les trousses de soin ne manquent pas, mais l'imprécision des tirs et surtout l'impossibilité de sauvegarder en cours de mission rendent la progression parfois délicate. Concrètement, il vaut mieux savoir exactement quelle porte ouvrir pour avancer sans se faire encercler par une poignée de malfrats dont l'IA a le mérite d'être très claire : foncer sur vous en ligne droite sans prendre la peine d'éviter vos tirs. Je vous laisse imaginer l'intérêt qui en découle. Il leur arrive même de rester coincé derrière le battant d'une porte ouverte, leur bras passant à travers.
Les développeurs ont tout de même pensé à rajouter quelques petits trucs pour vous empêcher de quitter le jeu dès les premières minutes : un arsenal minimaliste qui se complète avec les armes récupérées sur les corps des victimes, ainsi qu'une lampe-torche qui permet de savoir où on met les pieds. Le problème est qu'on ne peut pas combiner la lampe avec une arme, ce qui neutralise totalement l'intérêt de l'objet. Pour terminer, il y a quand même une bonne et une mauvaise nouvelle pour ceux qui connaissent le premier volet. La bonne nouvelle, c'est que les développeurs nous ont épargné l'obligation de progresser avec deux équipiers qui nous encombrent plus qu'autre chose. La mauvaise nouvelle c'est qu'il faut parfois se coltiner une personne à escorter à travers tout un niveau, ce qui oblige à passer par un système d'ordres basique. J'ai beau chercher, il n'y a rien de plus à ajouter sur le contenu de ce titre. On aurait pu facilement trouver bien d'autres preuves visant à démontrer la pauvreté d'un soft tel que celui-ci mais je pense que vous aurez déjà compris qu'il est inutile de s'attarder sur ce sous-produit vendu à bas prix. Un prix beaucoup trop élevé par rapport à la valeur réelle du soft.
- Graphismes4/20
Si vous avez eu le malheur de jouer au précédent volet, vous savez à quoi vous attendre. On se croirait presque revenu à l'aube du FPS. Espérons que vous aimez les mares de sang, les couloirs sombres et les animations saccadées.
- Jouabilité4/20
On peut difficilement trouver un gameplay plus basique. Et quand on voit le QI des ennemis qui nous foncent droit dessus sans chercher à éviter nos tirs, on perçoit aisément l'absence d'intérêt de la progression.
- Durée de vie6/20
A moins que vous ne soyez enfermé dans une pièce sans rien d'autre pour vous occuper, je vois mal comment vous pourrez trouver l'envie d'aller jusqu'au bout des dix missions, même si vous avez du temps à tuer.
- Bande son6/20
Il faut reconnaître que ce n'est pas l'aspect le plus critiquable du jeu, du moins en ce qui concerne les musiques car pour ce qui est des voix...
- Scénario/
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Mais quand vont-ils s'arrêter ? Voilà un jeu de plus qui aurait mieux fait de ne jamais traverser l'Atlantique. Les gammes budget sont une bonne initiative quand il s'agit de proposer des titres sympa mais sans grande prétention, et pas quand les éditeurs cherchent à écouler des softs pitoyables sur le dos des joueurs les moins fortunés. Inutile de dire qu'il existe des FPS bien meilleurs sur PC.