Mine de rien, les développeurs de Jarhead commencent à devenir des personnalités à surveiller dans le domaine du jeu vidéo. Si l'on n'y prend pas garde, Jarhead pourrait même réussir un jour à détrôner Davilex sur le podium des meilleurs développeurs d'infamies vidéoludiques, et ça n'est pas donné à tout le monde. Pour ceux qui ne seraient pas encore familiarisés avec Jarhead, rappelons qu'il s'agit tout de même des auteurs du sublime CTU Marine Sharpshooter qui avait hérité d'un 2/20 étincelant sur JV, l'un des rares FPS à avoir accompli l'exploit d'égaler le terrible Navy Seals 2 sur PC. Une coïncidence ? Pas vraiment puisque les deux titres ont été développés par la même équipe. Je sais que Dino sera furieux de ne pas avoir pu tester le nouvel opus de cette grande série, mais c'est ainsi.

D'entrée de jeu, on voit que Jarhead mise tout sur un éventuel public de fans. On imagine le fou furieux de Marine Sharpshooter en train de verser une larme à la vue de la jaquette de Marine Sniper, quasiment identique à celle du précédent volet. On le devine lisant les caractéristiques du soft et retrouvant intacts les mêmes arguments pour les deux titres. On croirait presque entendre ses cris de joie lorsqu'il lancera le jeu et retrouvera son ami "Deubeuliou", le frère d'armes présent dans les précédents volets. La seule chose vraie dans tout ça, c'est qu'avec Marine Sniper, ceux qui avaient commis l'erreur de se procurer Marine Sharpshooter auront comme une impression de déjà vu. Autant dire que ça ne vole pas très haut.

En tant de tireur d'élite, vous avez pour mission de vous infiltrer en territoire hostile pour porter secours au président du Burundi séquestré par des rebelles. Vous jouez toujours le rôle du sniper, épaulé par ce cher Deubeuliou, un observateur censé se substituer à votre vue et à votre ouïe, armé d'une mitraillette pour vous tirer d'affaire lors des combats rapprochés. Les ordres qu'on peut lui donner sont toujours basiques, et on est ravi de constater que son intelligence artificielle est toujours aussi pathétique. Non content de rien faire d'utile, il s'arrange toujours pour trouver le moyen d'obstruer votre progression en se collant derrière vous pour vous coincer bêtement.

Pour compenser tout ça, vous ne disposez que d'un arsenal et d'un équipement limité. Outre votre fusil à lunette, il vous est possible de dégainer un revolver et un couteau de combat. C'est maigre. De toute façon, l'IA des ennemis est toujours tellement affligeante que la progression ne pose aucun problème. On s'efforce à peine d'avancer discrètement pour aligner tranquillement sa cible au loin, et lorsque la situation s'envenime, les types adverses semblent soudain atteints de myopie et ne parviennent plus à viser juste. Le challenge est d'autant plus inexistant que l'on progresse toujours de la même façon sans aucune pression, sinon l'angoisse de se sentir constamment suivi par un simple d'esprit. Dans ces conditions, vous comprendrez qu'il n'est pas question de parler de multijoueur et qu'on se préoccupe guère du potentiel du soft en termes de durée de vie. A moins d'être un collectionneur fou ou de vouloir se faire du mal, mieux vaut donc passer outre ce mauvais First Person Shooter militaire qui fait pâle figure aux côtés des derniers titres du genre sur PC.