Nous y sommes. Les athlètes entrent dans le stade, chacun derrière le porte-drapeau de la nation qu'il représente. L'esprit olympique envahit les gradins, tout le monde applaudit et profite du spectacle, les flashs crépitent alors que la flamme brûle encore et toujours, elle qui domine la cérémonie depuis ses débuts. Et nous, nous sommes là, assis devant la télé, à s'échauffer les pouces pour les préparer aux terribles disciplines qui les attendent. La compétition débute. Nous voilà, moi et mes doigts, partis pour enchaîner 25 épreuves d'un coup. Ca va être dur, très dur.

Rien qu'à l'évocation de Track And Field sur lequel j'ai usé bien des manettes, mes doigts deviennent douloureux, comme si les courbatures et les crampes étaient revenues. En choisissant le pays pour lequel je me battrai, j'espère de tout coeur que ces olympiades seront plus variées que les précédentes, et pas seulement basées sur l'habileté qu'ont mon index et mon majeur à bouger en alternance.

Le départ de la première épreuve est donné. Aïe, pas de chance, il s'agit d'une épreuve de courses à pied. Pendant 400 m, je vais devoir concentrer toute mon énergie dans mes doigts pour les faire battre en rythme sur les touches de la manette. J'en profite alors pour vérifier si les bonnes vieilles techniques du briquet et du mouchoir fonctionnent. Elles marchent parfaitement. Les connaisseurs apprécieront. Bonne surprise pour l'épreuve qui suit, le gameplay change radicalement puisqu'il s'agit du saut en hauteur. Le jeu me demande alors de synchroniser mes pressions de touches avec chaque pas de l'athlète à l'écran. Plus juste sera mon timing, plus facilement je passerai la barre. Sympa. Le championnat se poursuit, c'est au tour d'une épreuve de gymnastique, les anneaux. Re-bonne surprise, je découvre encore une fois un nouveau style de jeu. Avec les deux sticks analogiques, il faut que je pointe les directions indiquées à l'écran puis que je maintienne ces positions, tout en appuyant frénétiquement sur les gâchettes de la manette. Des surprises de ce genre, j'en découvrirai tout au long du championnat. Evidemment, certaines disciplines sont très proches les unes des autres (100 m, 200 m, 400 m par exemple) et il n'est pas exclus de retrouver le même style de jouabilité sur plusieurs épreuves, mais globalement, on sent que les développeurs ont vraiment tout fait pour éviter ce problème. On note aussi que certaines subtilités de jeu interviennent pour éviter au joueur d'abuser des deux techniques citées plus haut. Ainsi, pendant les épreuves de natation, la respiration est gérée par L1, alors que la nage se fait en alternant Croix et Cercle. Du coup, on ne peut pas vraiment caler la manette pour se concentrer uniquement sur les deux boutons de nage. C'est pas plus mal comme ça.

Le jeu couvre un grand nombre d'épreuves différentes. De l'athlétisme (100 m, 200 m, 400 m, 800 m, 1500 m, 100 m haies, saut en longueur, saut en hauteur, triple saut, saut à la perche, lancer de disque, lancer de javelot, lancer de poids), de la natation (100 m brasse, 100 m nage libre, 100 m dos, 100 m papillon), de la gymnastique (exercices au sol hommes, exercices au sol femmes, anneaux, cheval), du saut d'obstacles à cheval, de l'haltérophilie, et du tir (arc et skeet). Certaines sont exclusivement féminines d'autres réservées aux hommes. Si on ne veut pas se lancer dans une compétition trop longue, on peut dès le menu principal choisir de s'entraîner uniquement sur une épreuve ou encore de ne sélectionner que quelques disciplines sur les 25. On peut également participer à un décathlon, un heptathlon ou simplement aux épreuves de natation ou de gymnastiques. Enfin, une dernière option, permet de brancher un tapis de danse pour suer sur les épreuves acceptant cet accessoire (courses, exercices au sol...). Bref, Athens 2004 est plutôt bien fait à ce sujet, il offre une souplesse fort appréciable et une jouabilité sans cesse renouvelées compte tenu de la catégorie de jeux dans laquelle il se classe.

Côté réalisation par contre, c'est moins brillant. Si la partie sonore s'en tire quand même pas si mal, grâce notamment aux interventions de Patrick Montel et Nelson Monfort (oui, oui, pas de poisson d'avril cette fois, Nelson Monfort est bien dans le jeu !). Il est vrai que quelques remarques ne collent pas toujours aux exploits (du genre "Oh lala ! Quel saut exceptionnel !" alors que l'on vient de mordre d'un bon mètre). C'est plutôt du côté graphique que le bât blesse. Les bugs constatés lors de la version preview ont fort heureusement tous disparu, mais les athlètes modelés au burin sont toujours de la partie. Les animations sont déjà plus réussies, à l'image de leurs réactions à la suite d'un exploit réussi ou d'une terrible désillusion.

Il n'y a pas à dire, Athens 2004 réalise une bonne performance dans un style qu'on pensait pourtant condamné par un gameplay terriblement primitif. Ces jeux olympiques pourront donc largement contenter les joueurs amateurs du genre surtout s'ils parviennent à réunir autour d'eux trois amis pour des parties à plusieurs.