Après deux épisodes convaincants, Enlight semble avoir trouvé son rythme de croisière et nous propose, deux ans après le second opus, le troisième volet de la série des Warlords Battlecry sur PC. Toujours relativement mal connu du grand public et certes pas aussi prestigieux qu'un Warcraft 3, ce STR médiéval fantastique semble de plus avoir un peu de mal à se renouveler.
L'histoire se répétant sans cesse, le monde d'Etheria semble ne jamais devoir connaître la paix. Définitivement vouées au chaos, ces terres sont une nouvelle fois déchirées par les guerres entre les peuples, et la seule issue certaine s'annonce teintée de sang. Les marchants qui tentaient d'atteindre la Nouvelle-Sélentis découvrirent pour leur malheur que ces territoires désolés servaient de terre d'asile à des créatures dont ils n'imaginaient même pas l'existence. Dévoués au combat mais également doués d'intelligence et de talents magiques, ces hommes-serpents montés sur des dinosaures se firent connaître sous le nom de Ssrathis et jurèrent de faire payer les intrus pour leur intrusion en les éradiquant de leurs terres.
Il s'agit bel et bien là d'une des cinq nouvelles races de Warlords Battlecry, le jeu en comptant seize au total. Outre les Ssrathis, on peut également prendre le contrôle des Créatures du Fléau, des monstres corrompus répandant la maladie et la désespérance. Tout aussi repoussants, les membres insectoïdes composant l'Essaim sont dévoués au Seigneur de la Famine, et se composent de fourmis, géantes, de scarabées, d'hommes-scorpions et de guêpes-harpies. Concernant les deux autres nouvelles races, il s'agit en fait d'une division au sein des humains qui aboutit à deux nouveaux peuples : les chevaliers et les impériaux. Si les premiers sont surtout tournés vers la cavalerie, les seconds peuvent engager des mercenaires et disposent de trois généraux : un mage noir, un mage blanc et un mage écarlate.
A moins de connaître déjà parfaitement les caractéristiques des races présentes dans le volet précédent, il faut donc un bon bout de temps avant de se familiariser avec les aptitudes de ces seize tribus. Pour chaque héros créé, il faut également choisir une classe parmi les 28 proposées, ce qui offre tout de même pas mal de diversité. La dimension rôliste n'est d'ailleurs pas occultée puisque chaque unité peut gagner en expérience, y compris le héros qui, lui, peut également revêtir des pièces d'équipement, récupérer des objets et se spécialiser petit à petit dans un certain nombre de compétences. Le système de développement du héros a d'ailleurs subi quelques modifications et permet à présent d'atteindre le niveau 50.
La construction du jeu se révèle toutefois franchement classique, aussi bien au niveau de la construction de base qu'en ce qui concerne les affrontements. Les maps comportent des mines qu'il faut convertir pour se les approprier afin de s'approvisionner en ressources, et les héros peuvent obtenir des quêtes dans les mausolées. Il existe cinq niveaux d'évolution pour les cités, chaque niveau permettant de produire de nouvelles unités plus redoutables y compris des armes de siège. En multijoueur, la diplomatie peut permettre d'échanger des ressources ou de se faire des alliés.
Dommage que la campagne solo soit la même quel que soit le camp joué. La bonne idée étant tout de même de pouvoir choisir sa destination sur la carte et ainsi de se tourner directement vers la mission de son choix, mais gare aux embuscades. D'une mission à l'autre, les héros dotés d'un fort charisme ont également la possibilité d'enrôler des unités de haut niveau. Seuls les héros ont d'ailleurs accès aux livres de sorts où ils mémorisent leurs diverses incantations, dont une bonne centaine d'inédites. Ils peuvent également convertir des bâtiments neutres, comme des boutiques ou des repaires qui dissimulent des trésors. Plus drôle, les animaux paisibles qui évoluent sur la carte peuvent être capturés pour les utiliser comme projectile, les trolls aimant à projeter des moutons et les vaches constituant de très bons projectiles pour les catapultes quand elles ne sont pas carrément parquées comme nourriture pour les minotaures. On trouve évidemment tout ce qu'il faut pour les parties en Lan ou sur internet, un mode Escarmouche et un éditeur de maps. Inutile de s'éterniser plus longtemps, Warlords Battlecry demeure incontestablement un bon STR, mais il manque cette pointe d'audace qui aurait pu lui permettre de rendre les parties un peu plus palpitantes qu'elles ne le sont en réalité. Il est peu probable que ce soit avec ce troisième opus que la série se fasse davantage connaître, mais ceux qui l'apprécient y trouveront matière à passer de nombreuses nuits blanches.
- Graphismes14/20
Par rapport au second opus, on passe à une interface beaucoup plus classe et un niveau de détails largement enrichi. Ce qui ne veut pas dire que le soft impressionne face à la concurrence.
- Jouabilité14/20
Quand on ne reste pas stupéfait par quelques défauts d'IA qui génèrent parfois des comportements étonnants de la part des adversaires, on se désole du manque d'idées dans le gameplay, celui-ci faisant preuve d'un classicisme qui pourra en lasser certains.
- Durée de vie15/20
Par rapport au précédent volet, Warlords Battlecry 3 ne propose que cinq nouvelles races jouables mais elles sont franchement étonnantes, et ceux qui n'auraient pas fait le second opus vont passer du temps à découvrir toutes les aptitudes de chaque camp. Les parties en mode Escarmouche et en Multijoueur complètent une campagne solo qui est la même quelle que que soit la tribu jouée.
- Bande son14/20
La beauté des musiques contraste avec la répétitivité des répliques des héros et des unités. Un peu plus de variété à ce niveau-là aurait été appréciable.
- Scénario/
-
N'est-on pas là en présence d'une série en perte de vitesse ? Si Warlords Battlecry 3 parvient toujours à nous convaincre, il ne nous surprend pas et risque de lasser le fervent adepte de stratégie temps réel. Seuls ceux qui soutiennent la série depuis le début sauront trouver leur compte dans un titre qui manque un peu d'ambition.