Pinball Fun vous ment. Si on retrouve bien du flipper dans ce titre, trois pour être exact, le fun présent dans le titre se rapproche plus d'une chimère que d'autre chose. On se dit donc qu'il doit être très bien planqué, mais rien n'y fait, on a beau chercher (pendant dix minutes), les seules choses qu'on y trouvera seront l'ennui et la perplexité. Et si vous voulez en savoir un peu plus, jetez un œil aux lignes qui suivent.
Incroyable, vraiment incroyable quand on y songe. Je me rappelle encore qu'il y a une dizaine d'années étaient sortis sur Amiga deux purs chefs-d'œuvre de flipper, Pinball Dreams et Pinball Fantasies. Et quand on y pense, le premier tenait sur une disquette, le second sur deux et tous deux étaient des concentrés de fun (du vrai, du bon, du pur). Je vous parle d'un temps où les développeurs étaient des petits génies qui se tordaient les méninges pour donner aux joueurs le meilleur jeu possible en essayant de trouver des astuces de programmation. Une période idyllique pour qui aimait jouer, pour qui aimait se faire plaisir. Loin de moi l'idée de penser que tous ces créateurs ont disparu aujourd'hui, que nenni, mais ce Pinball Fun me fait malgré tout penser que comme le noir et le blanc, le bien et le mal, les bons développeurs ne peuvent exister sans les mauvais qui n'ont aucun respect pour les acheteurs potentiels. Pinball Fun est clairement un jeu issu des usines de ces sombres personnes pour qui rentabilité rime avec rapidité, avidité et médiocrité.
Pinball Fun, c'est l'histoire d'un jeu qui a le mérite de faire rire. Comment par exemple ne pas pouffer en arrivant sur le menu principal et voir que l'une des options disponibles est de revenir à l'écran titre pour admirer…et bien, heu, le titre, parce que, comme tout le monde le sait, mater le nom d'un jeu pendant des heures et des heures ( et une démo tournante, autant pour moi) est des plus plaisants. Bref, passée cette découverte formidable, on se demande ce que recèle ce jeu. Le tout est réglé en une poignée de secondes : trois flippers, ni plus, ni moins. Deux modes de jeu (Normal et Score Attack) et rien d'autre, aucun bonus à débloquer, que dalle, nada, niet. Là dessus, on prend sur soi et on s'oblige à se lancer dans le jeu. Les trois flippers sont donc rattachés à trois thèmes différents : Médiéval, ambiance J-Pop (ici, on retrouve un thème propre à un autre jeu de HuneX, Love Songs) guerre civile, et le but du jeu est simplement de réaliser le plus gros score. Quand on y réfléchit, c'était déjà le cas dans les deux jeux dont je vous parlais un peu plus haut. Ok, pas de problèmes, après tout c'est un flipper, pas un RPG. On entame alors sa première partie.
Bien mal nous en a pris puisque, la première impression aura été cette fois la bonne. Pinball Fun est un titre qui n'a aucun intérêt. Commençons par les graphismes proprement scandaleux. Le tout est austère, manque de couleurs, l'aliasing est omniprésent, les rampes et autres bumpers sont peu nombreux, aucun effets spéciaux n'est visible (si ce n'est une explosion par ici, une apparition de dragon par là…) et la bande-son est minable avec trois musiques à deux balles (une par flipper) qui passent en boucle, les thèmes durant en moyenne 2, 3 minutes. Question bruitages, c'est aussi des plus succincts, aucun bruit de balle contre la paroi n'étant audible, seuls trois, quatre sons se faisant entendre. Pour terminer avec le graphisme (quel grand mot) du jeu, signalons au passage que les couleurs sont délavées, que les animations lors des parties pointent aux abonnées absentes et qu'il est rageant de voir que les développeurs ont dû coder le tout en une matinée.
Question gameplay, c'est tout aussi convenu. On peut faire tilter la machine pour faire en sorte que la boule ne sorte pas, on bouge les flips pour faire rebondir la balle, on essaye de faire des rampes pour allumer des lettres et gagner des bonus de points, pour faire apparaître des multi-balles et basta. En somme, ce qui pousse le joueur à continuer à jouer sera uniquement de voir ce qui se passe à l'écran quand on réussit à allumer toutes les lettres d'un mot, et autant le dire tout de suite, le plus souvent le résultat sera anecdotique. Quelque part, la jouabilité n'a pas besoin de plus sauf qu'ici les réactions de la balle sont parfois fantasques, que le jeu manque de tout (bonus, rampes, animations à débloquer, challenges, etc.) et qu'on s'endort passées trois parties.
Pinball Fun vous ment. Vous le savez désormais. Pas une trace de plaisir ludo-numérique, aucun intérêt, une réalisation bâclée, un manque de sérieux à tous les étages, ne gaspillez pas un seul denier pour cet amas de pixels sans âme, vous le regretteriez amèrement, c'est une certitude.
- Graphismes4/20
Trois flippers aux thèmes graphiques différents (médiéval, J-Pop et guerrilla urbaine) mais à l'absence de qualité commune. Un minimum d'animations (dragon qui apparaît, petite explosion, largage de colis par avion) pour un maximum de décontenancement.
- Jouabilité10/20
Rien de sorcier puisqu'il suffit d'appuyer sur deux touches pour faire bouger les flips tout en faisant tilter la machine aux moments opportuns. Les flippers sont par contre trop simplistes dans leur architecture (pas assez de rampes, de bumpers) et la jouabilité est complètement plate. Ceci étant, un des seuls aspects positifs est l'inclinaison du flipper selon votre bon vouloir à l'aide du stick analogique gauche.
- Durée de vie1/20
Si le jeu arrivait par malheur dans votre console, j'imagine que vous feriez une partie sur chaque flipper (ha curiosité maladive et mal venue) et que vous lâcheriez l'affaire… Et vous auriez raison.
- Bande son2/20
Les trois thèmes musicaux sont courts et tournent en boucle, les bruitages de la balle sont nuls, en gros, rien à entendre, circulez.
- Scénario/
Il était une fois l'histoire de créateurs qui prirent une journée de leur vie pour développer un titre à la va-vite, sans saveur, sans qualité, sans intérêt. Avides, ils pensaient malgré tout vendre leur produit à des acheteurs crédules. Malheureusement pour les vils gredins lesdits acheteurs étaient bien plus intelligents qu'ils ne le pensaient et le jeu ne se vendit pas et finit sa vie dans un carton poussiéreux à six mètres sous terre….tout est bien qui finit bien.