La PS2 cherche indiscutablement à toucher de nouveaux joueurs en élargissant sa gamme de produits et en explorant de nouveaux moyens de jouer. On a eu l'EyeToy l'année dernière qui nous a fait perdre pas mal de calories à force de gesticuler dans tous les sens, voilà maintenant Singstar et ses micros pour qu'on puisse cette fois muscler nos cordes vocales. Car c'est bien de chansons qu'il s'agit, une sorte de karaoké par console interposée. Une fois son micro branché sur l'adaptateur USB de sa PS2 (tout le matériel est fourni), il suffit de choisir son titre parmi la trentaine de morceaux retenus pour l'occasion et de brailler comme un forcené en respectant rythme et mélodie. Soyez le plus appliqué possible car vous serez noté sur votre prestation.

Noté sur quoi ? Je viens de vous le dire. Sur le respect du rythme et de la mélodie des paroles. Le jeu analyse en temps réel votre voix et juge si vous êtes en accord ou pas avec l'artiste original. Mieux vous vous débrouillerez et plus de points vous engrangerez. Pour vous guider, des barres horizontales apparaissent sur l'écran. Elles symbolisent à la fois la hauteur des notes à chanter et leur valeur métrique. Grâce à elles, vous pouvez voir si vous êtes trop grave ou trop aigu et caler votre voix en conséquence. Idéal pour corriger les imperfections des apprentis chanteurs. Globalement, le principe de Singstar se limite à cela, chanter et gagner des points. Cela dit, autour de ce concept de base, Sony a brodé quelques modes de jeu, histoire de ne pas trop tourner en rond. Si chanter seul devant sa télé c'est bien, chanter à deux, c'est encore mieux ! Du coup, on peut brancher deux micros en même temps pour des duos ou des duels. Puisque les micros vendus avec le jeu sont hyper directifs, pas de souci d'interférence entre les deux joueurs. Les autres modes de jeu visent à vous faire chanter pour atteindre les plus gros scores possibles ou à vous faire embrasser la carrière d'un chanteur du dimanche qui, au fil des karaokés, va se faire un nom dans le milieu. Ce dernier mode est peut-être le plus intéressant d'ailleurs puisqu'il vous fixe des objectifs de points à chaque morceau. Au départ, on a accès qu'à un seul club, et donc à seulement 6 morceaux, puis en gagnant de la notoriété, d'autres boîtes nous ouvrent leurs portes et nous proposent alors d'autres chansons, ce qui nous permet d'étendre notre répertoire.

La liste de morceaux couvre plusieurs genres différents. De la pop sucrée de Sophie Elis Bextor, Atomic Kitten et Blue, on passe au disco des Village People, puis aux oldies de Aha, Roy Orbison et Madonna, au funk de Sinclair ou à la chanson française de Cali. Si environ un quart des chansons sont en français, il faudra quand même s'essayer à de l'anglais, ne serait-ce que pour progresser dans le mode carrière. Techniquement, Singstar est plutôt bien emballé dans une esthétique très pop, aux couleurs acidulées. L'interface n'est vraiment pas chargée ce qui permet de rentrer rapidement dans le vif du sujet. Pour chaque morceau, on a droit au clip qui défile derrière l'écran, de quoi retrouver avec bonheur la mythique vidéo de Y.M.C.A ou la belle chanteuse de Blondie.

Bien évidemment, inutile de s'attarder sur la qualité sonore du titre, ce serait comme commenter les graphismes de l'EyeToy. Le soft restitue correctement les chansons, pas de problème pour ça. Dès qu'on commence à chanter, il baisse volontairement le volume du chant pour mettre en valeur notre propre voix. Dès que l'on s'écarte un peu de la mélodie, hop, le son remonte pour nous aider et nous remettre sur les rails. Idéalement, il faut arriver à ne plus entendre du tout le chanteur original et donc le remplacer de bout en bout. Après chaque chanson, on a même droit à écouter sa propre performance que la console aura préalablement enregistrée. Un vrai supplice que seuls les chanteurs confirmés pourront endurer avec sérénité. Quoiqu'il en soit, chanteurs ou pas, il y a moyen de s'amuser avec Singstar, le tout est quand même d'aimer le karaoké et donc de ne pas avoir honte de son organe vocal.