Ayant déjà passé en revue une grande partie du gameplay ou de l'approche (tant scénaristique que mercantile) de cet ensemble multimédia, vous pensez bien que cette fois, nous devrions avoir moins de contenu pour ce deuxième épisode qui reprend toutes les grandes lignes techniques de son aîné. Quoiqu'il en soit revenons un peu en arrière pour faire le point sur le concept et l'histoire de Dot Hack. Ce titre est donc décliné en plusieurs médias qui distillent des éléments complémentaires étant à même de donner au joueur une vision d'ensemble de l'histoire ou plutôt de l'univers créé par Bandaï. Un manga, deux séries TV, des OAV et 4 jeux vidéo constituent un ensemble créatif qui nous narrent le passé, le présent et le devenir de joueurs officiant dans le monde réel (OAV Dot Hack Liminality) et le MMORPG, The World. Tout débute par le fait divers qui voit plusieurs joueurs de The World plongés dans un coma mystérieux qui serait semble-t-il directement lié au jeu. De ce point de départ, débute alors une enquête que Kitte (le héros principal du jeu) et ses amis vont mener. Disons-le tout net, si le scénario a de quoi faire saliver (surtout quand on sait qu'aux commandes, on retrouve le scénariste de Ghost In The Shell), il se sera révélé un brin décevant au terme de la première aventure, le rythme étant trop lent et proposant davantage une visite en bonne et due forme des champs (les zones où vous retrouverez un donjon qu'il vous faudra la plupart du temps visiter pour faire avancer l'histoire), l'exercice étant des plus linéaires ! Ce qu'il faut aussi voir c'est que Dot Hack est avant tout un Dungeon RPG et par ce simple état de fait ne se destine pas vraiment à tout type de joueurs. Le style est en effet très dirigiste dans sa construction et alors que Dark Chronicle aura prouvé d'une brillante façon qu'on peut modeler le genre pour donner aux joueurs une oeuvre totalement hallucinante de beauté et captivante qui plus est, Dot Hack, lui, a clairement quelques années de retard sur le plan graphique tout en optant pour un système de combat perfectible. Bref, si nous reviendrons sur les défauts du soft (après 30 heures de jeu, cela aide à y voir plus clair), commençons par le commencement, la fin...de Dot Hack // Infection.

C'est donc après avoir vaincu Skeith (le gardien responsable du Pompage Données de votre ami Orca au tout début de l'aventure) que vous finissez cette première aventure, le seul élément intéressant étant de constater que le hacker Helba tient plus que jamais un rôle très important dans l'histoire, puisqu'elle est apparemment à même de contrôler (de retenir) des monstres très puissants qui en veulent à votre existence. Nous ne pouvons qu'être déçus par un tel manque de révélations (bien que le jeu et surtout le scénario s'étalent sur 4 opus) et on se dit finalement que Bandaï aurait clairement dû opter pour un titre scindé en trois parties. Quoiqu'il en soit, vous aurez droit à un récapitulatif des points importants de Dot Hack // Infection en lançant Mutation et l'histoire reprendra là où elle s'était arrêtée. A ce sujet, le premier élément important tient au fait que si vous avez fini l'opus Infection, vous pourrez utiliser votre sauvegarde sur Mutation. Vous aurez ainsi accès à tous vos mails, les bonus acquis (images, thèmes sonores audibles sur votre ordinateur virtuel, vidéos et surtout le doublage japonais !!), vous garderez le niveau d'EXP et les compagnons "optionnels" débloqués seront également de la partie. Une très bonne chose donc d'autant que vous aurez aussi tous les objets ou votre équipement durement acquis lors du premier opus dans votre inventaire. Vous partirez plus serein et tout ceci ne sera pas vain puisque cet épisode vous proposera bien entendu de nouveaux serveurs, de nouveaux ennemis et une avancée de l'histoire, of course.

Comme je le disais plus haut, le moteur graphique reste le même et on peut vraiment reprocher au jeu sa 3D obsolète et ses niveaux qui se ressemblent énormément. Il est par exemple énervant de voir que beaucoup de donjons se ressemblent en termes d'architecture, ce qui fait qu'hormis un changement graphique lié à l'environnement du champ dans lequel le bâtiment se trouve, le tout n'évolue pas vraiment. Quand j'y pense, le premier titre ne nous donnait déjà que deux décors plus ou moins originaux qu'étaient l'église ou le niveau optionnel de fin se passant dans un vaisseau (bien que l'intérieur était une fois encore similaire à ce qu'on retrouvait dans plusieurs donjons). Bref sorti de quelques endroits tranchant radicalement avec le reste, on peine un peu à être ébloui par la touche artistique. Heureusement que les personnages viennent relancer le débat, ces derniers étant en nombre conséquent et leur design des plus disparates (ceci étant lié aux différentes classes de The World) et réussis. Au niveau des effets spéciaux, il est également un peu embêtant de constater que les sorts ou techniques ne sont pas si nombreux et que nous avons souvent droit aux mêmes effets visuels lors des combats. Par contre question ambiance sonore, il n'y a pas grand chose à redire, les musiques étant superbes et si tous les thèmes ne vous plairont pas (car très variés et tablant sur plusieurs ambiances radicalement opposées), on saluera une fois encore le travail des compositeurs. Il manque tout de même un thème aussi évoquateur ou puissant que celui de la série Dot Hack // SIGN pour parfaire l'ensemble mais c'est vraiment un détail anecdotique. Pour finir là-dessus, j'espère pour vous que vous n'avez pas effacé votre sauvegarde d'Infection puisqu'avec cette dernière, vous pourrez comme je le disais plus haut, avoir accès dès le début du jeu aux doublages japonais, plus convaincants que le doublage américain avec des voix mieux choisies en fonction des personnages, tantôt enjouées et pleines de vies, tantôt austères et représentatives du caractère hautain de plusieurs personnages.

Le système de jeu est également conservé et si il a à son actif plusieurs aspects positifs, il a par contre contre lui divers défauts très énervants. C'est d'ailleurs sur ce point que je suis content d'avoir pu terminer le premier Dot Hack, ma vision du jeu étant beaucoup plus claire. Je ne reviendrais pas sur la neutralité de certains aspects (la consultation, dans le monde "réel", de vos mails, du forum, des news qui vous permettront d'en apprendre plus sur le scénario ou d'avancer dans l'histoire) pour revenir brièvement sur la globalité du système. Le titre est construit autour de l'architecture ville racine/champs/donjons. Ainsi, une fois connecté dans The World, vous commencerez toujours votre aventure dans une ville racine, dans laquelle vous pourrez acheter des armes, des armures, des objets ou ranger vos propres trésors dans un abris (pour les utiliser ultérieurement en venant les reprendre). Ensuite, vous pourrez former un groupe de 3 personnages (en choisissant vos coéquipiers disponibles dans une liste d'amis) et partir dans le champ de votre choix en passant par un portail. A noter que chaque champ a son propre niveau et qu'il sera suicidaire par exemple d'aller dans un champ de niveau 40 si vous êtes au niveau 30. Vous aurez aussi l'occasion de visiter des champs créés aléatoirement pour booster vos personnages en essayant de tomber sur une zone correspondant plus ou moins à votre niveau actuel en ne perdant pas de vue que vous gagnerez déjà beaucoup d'EXP si vous êtes dans une zone dont le niveau est supérieur de 2 ou 3 points au vôtre. Une fois dans le champ, vous pourrez soit aller directement dans le donjon (constitué de plusieurs étages et remplis de trésors et de monstres) soit nettoyer le champ de tous ses monstres pour gagner un peu plus d'expérience. Tout le titre est ainsi bâti sur cette avancée et en plus des donjons qui sont obligatoires à boucler pour faire avancer le scénario, rien ne vous empêchera d'en visiter des optionnels qui vous rapporteront souvent des objets très intéressants. Vous trouverez aussi de petits défis (dont une course de Grunty) en allant traîner sur le forum pour dénicher de nouvelles adresses de champs (ceux-ci étant accessibles par une combinaison de symboles), vos propres connaissances vous en envoyant aussi par mail.

Ensuite, le système de sauvegarde aurait clairement dû être revu. Vous ne pouvez en effet sauvegarder que dans une ville racine ou via votre ordinateur (quand vous vous déconnectez de The World). Ceci est pénalisant car il arrive parfois que vous deviez traverser un donjon bourré de monstres assez puissants et de vous taper un boss bien imposant. On vous annonce juste la couleur (via des volutes mauves devant la porte derrière laquelle se trouve le boss) mais à vous de voir si vous voulez revenir dans une ville racine pour sauvegarder et repartir au combat en se refaisant tout le donjon, cette fois un peu mieux équipé ou combattre directement le monstre au risque de mourir, de perdre l'expérience durement gagnée et de devoir tout refaire. A ce sujet, une chose complètement idiote que je n'arrive pas à comprendre. Dans 100% des cas vous aurez droit à une cinématique après avoir avoir battu un boss et on vous enverra dans la foulée dans une ville racine. Rien de plus énervant et stupide puisqu'il arrive souvent que vous n'ayez pas totalement fini le donjon avant d'arriver au boss et donc n'ayez pas eu accès au coffre qui renferme moult trésors. Là-dessus, on sera donc obligé de revenir une seconde fois dans le donjon pour le terminer en long et en large et obtenir les objets tant désirés, une bêtise affligeante.

Question combat et gestion d'équipement, il y a aussi pas mal de défauts. Je ne reviendrais pas sur le fait que les affrontements soient le plus souvent confus car remplis d'effets en tout genre nuisant complètement à la visibilité pour m'attarder sur la gestion de vos compadrés. Vous pouvez donc leur ordonner d'attaquer ou de défendre via un menu très rapidement accessible. Ici à vous de choisir la tactique à adopter en fonction de la situation. Vous aurez la possibilité de faire en sorte que vos amis soignent le groupe (utile si vous veniez à mourir vu que si un personnage dispose d'un objet "Ressuciter" il pourra vous faire revenir à la vie), qu'ils utilisent des attaques en usant principalement leurs dons, qu'ils vous suivent, qu'ils ne combattent qu'un ennemi précis, etc. Le tout est bien vu et dynamise fortement des combats qui sont parfois tactiques. Pas de problèmes de ce côté (tout comme le Pompage Données qui vous permet d'obtenir des bonus en affaiblissant les monstres), par contre la gestion de l'équipement est assez moyenne. Vous pourrez à chaque fois que vous aurez un objet dont vous ne pouvez vous équiper (en fonction de la classe à laquelle vous appartenez), le donner à un ami. Impeccable puisqu'il est de votre devoir de faire en sorte d'avoir une équipe disposant d'attributs et d'armes d'un bon niveau, mais là où le bât blesse c'est qu'il convient à chaque fois d'aller voir le personnage en question, de lui parler et de lui donner l'objet. C'est assez fastidieux et il est idiot également de voir que si vous avez donné un objet à la mauvaise personne (et oui un personnage acceptera une armure ou arme dont il ne pourra s'équiper !!), vous ne pourrez plus le récupérer, même en passant par le troc, utile pour échanger des objets avec n'importe-quel NPC ou compagnon qui est dans le jeu. Voilà donc pour cet "update" de mon premier test. Dot Hack // Mutation s'appuyant sur les mêmes qualités et défauts qu'Infection, il va s'en dire que l'effet de surprise (dans sa narration et sa construction) s'est estompé. En ressort malgré tout un pt'it jeu sympathique qui, si il reste en retard par rapport à ses concurrents directs, n'en garde pas moins une bonne ambiance scénaristique en espérant que nous ayons droit cette fois à quelques révélations croustillantes.