Ah... Freelancer, ses combats furieux, son système de commerce, son intuitivité, son background fouillé... Artificial Intelligence Machines tente de reprendre les recettes qui ont fait le succès du jeu de Microsoft, à la différence que cette fois-ci, l'action se passe sur une planète et non pas dans l'espace.
Le scénario est on ne peut plus étrange. En effet, vous ne verrez aucun être humain sur Range-4 (le nom du monde que vous allez explorer), et vous non plus vous n'allez pas incarner un humain mais un Mécanoïde, une sorte de robot intelligent doté d'un vrai sens critique et de capacités d'analyse hors du commun. A ce niveau on peut même dire que l'intelligence artificielle des machines qui peuplent ce monde est proche d'un véritable esprit. En fait, les habitants de la Terre avaient colonisé depuis bien longtemps d'autres planètes lorsqu'ils ont fait la connaissance d'une race extraterrestre : les Arlings. Bien vite, une alliance fut forgée entre les deux peuples pour se défendre mutuellement contre les différents conflits qui faisaient rage dans toute la galaxie. Mais un jour, une entité inconnue appelée l'Arbitre ayant pour but de défendre la vie, détruisit les peuples en guerre. Et pour que l'univers puisse repartir sur de nouvelles bases, une planète fut épargnée : il s'agit de Range-4. C'est sur ce monde qu'était établi un super-ordinateur capable de penser. Celui-ci va alors prendre le contrôle de la planète et créer une véritable civilisation de robots en dotant chaque nouvelle construction mécanique d'une pensée propre. Vous allez incarner l'un de ces robots : un Mécanoïde et vous allez devoir évoluer dans ce monde qui est loin d'être hospitalier.
En effet, on ne peut pas dire qu'une grande fraternité règne entre les différents clans de robots aux buts radicalement différents. Les altercations sont même fréquentes si deux entités faisant partie de deux groupes différents viennent à se rencontrer. Pendant le jeu, il vous faudra vous aussi adhérer à un clan en accomplissant différentes missions. Une fois membre de l'un d'entre eux, vous bénéficierez de quelques avantages comme une réduction sur de l'équipement pour votre vaisseau ou sur des marchandises que vous pourrez ainsi vendre en faisant un plus gros bénéfice. Car en effet, dans A.I.M., il n'y a pas que des combats. Pendant une grande partie du jeu, il faudra commercer entre les différentes bases de la planète, la livraison de marchandises étant une activité qui vous permettra d'acquérir de nombreux cristaux (la monnaie locale). Ces cristaux sont essentiels, c'est grâce à eux que vous pourrez acheter des améliorations pour votre vaisseau et même en changer pour un modèle plus évolué capable de mieux résister aux tirs ennemis.
Autant vous dire tout de suite qu'au début du jeu, il vaut mieux éviter les rixes car votre vaisseau n'est pas très doué dans le combat armé. Il faudra vous contenter de patiemment amasser une petite fortune en faisant la navette entre deux bases pour acheter et vendre des marchandises. Ces multiples allers-retours sont aussi souvent imposés par les missions qui vous seront confiées. Inutile de vous dire que faire le livreur, c'est assez lourd au bout d'un moment. De plus, cet aspect gestion des marchandises est très limité : on s'aperçoit bien vite des lacunes du soft comme le fait que les prix ne connaissent aucune variation quelles que soit les quantités que vous achetez ou vendez. Malgré le fait que la carte indique d'emblée votre destination, les trajets sont souvent longs et fastidieux et il n'y a aucun moyen d'accélérer le temps pour les zapper, ce qui fait que l'ennui guette au bout de quelques heures de jeu. Et que dire des autres missions qui consistent bien souvent à aller à tel ou tel endroit ou à anéantir tel ou tel opposant.
Les combats sont eux aussi lacunaires. Pour un jeu qui s'appelle "Artificial Intelligence Machines", l'IA justement est assez médiocre et vos adversaires se laissent souvent tirer dessus sans tenter d'éviter vos salves : pitoyable ! Quant à la maniabilité de votre engin, il y a un gros temps de latence avant qu'il ne daigne obéir à un ordre. C'est sûrement un choix de la part des développeurs pour restituer un peu mieux le fait que la poussée des moteurs n'est pas instantanée, mais ce choix est vraiment très contestable car il nuit vraiment à l'aspect action du titre. Le mode multijoueur reposant uniquement sur des batailles entre joueur perd de fait tout intérêt surtout que le nombre de cartes est très limité. Pour tout vous dire, lors de la preview consacrée à Artificial Intelligence Machines, nous n'avions qu'une crainte : que l'intérêt du jeu sur le long terme soit plus que limité. Et bien le test confirme hélas cette appréhension tant le jeu, pourtant a priori plutôt bon avec un vaste monde à explorer, est soporifique au bout de quelques heures. La faute au gameplay très limité fait de multiples allers-retours et de missions répétitives au possible.
- Graphismes12/20
Sans être moche, le jeu ne parvient pas à nous en mettre plein les yeux. Les explosions sont basiques, les textures des vaisseaux peu détaillées et on remarque quelques problèmes de framerate lorsque les détails sont à fond.
- Jouabilité11/20
Si la prise en main s'avère assez rapide grâce à une bonne utilisation de la carte qui permet de voir immédiatement où se situe son prochain objectif, le gameplay s'avère être très limité et on se retrouve trop souvent à faire la navette entre deux endroits ce qui est loin d'être passionnant. De plus, les combats perdent une grande partie de leur intérêt à cause de l'IA très médiocre et du temps de latence important dont font preuve les commandes de votre vaisseau.
- Durée de vie13/20
La campagne est d'une bonne longueur grâce à l'immensité de la planète Range-4, mais c'est le multijoueur qui pêche par un manque cruel de cartes et de modes de jeu variés.
- Bande son11/20
Que l'on parle des musiques ou des bruitages, l'ambiance sonore dans son ensemble est assez moyenne, mais surtout répétitive.
- Scénario11/20
L'idée de départ de faire s'affronter plusieurs intelligences artificielles qui ont chacune une vision particulière de l'avenir est originale, mais les rebondissements sont plutôt rares et l'histoire ne parvient pas à distiller un assez grand suspense pour nous tenir éveillé bien longtemps.
Partant d'un concept intéressant, on s'attendait un peu à voir une sorte de Freelancer non pas dans l'espace mais sur la terre ferme. Hélas, la grande répétitivité des missions qui imposent bien souvent de nombreux allers-retours et le gameplay limité font d'A.I.M. un jeu moyen. En outre le mode multijoueur se limite à un bête deathmatch et ne parviendra pas à vous intéresser plus de quelques minutes. Bref, on tombe bien vite dans l'ennui.