Tanner est de retour plus énervé que jamais et prêt à en découdre avec un réseau international de voleurs de voitures. Dès la mise sous tension de la console vous comprenez que vous n'êtes pas face à un jeu vidéo ordinaire. Jouant clairement la carte hollywoodienne, Reflections a puisé son inspiration dans de nombreuses productions cinématographiques. La séquence d'introduction nous met directement dans le bain avec une fusillade digne du film Heat. De son côté, l'ambiance graphique est empruntée au magnifique Traffic de Steven Soderbergh. De plus, à l'instar des deux précédents épisodes, les tenues vestimentaires et les véhicules tendance rétro auraient facilement trouvé leur place dans Pulp Fiction. Mais le rapprochement avec le cinéma ne s'arrête pas là. De véritables acteurs ont prêté leur voix et même jusqu'à leur âme aux personnages principaux. Ainsi, Tanner n'est autre que Michael Madsen, et son compère Tobias Jones profite du charisme vocal de Ving Rhames. Côté pègre on retrouve aussi du beau monde avec Jericho, ennemi juré de Tanner, incarné par Mickey Rourke, Calita, tueuse énigmatique, personnifiée par Michelle Rodriguez et enfin Baccus, gangster paranoïaque qui trouve une grande dimension grâce à Iggy Pop. A noter que les voix françaises sont les officielles des acteurs et que le résultat est, pour l'instant, plus que probant.

De plus, les développeurs ont eu une idée formidable. Lorsque vous reprenez une partie sauvegardée vous avez le droit à une cinématique résumant le scénario depuis le début. Ca n'a l'air de rien comme cela mais l'impression de participer à un film apparaît renforcée. D'ailleurs, afin de satisfaire les pulsions cinématographiques de certains, Reflections, proposera un mode réalisateur. Il permettra d'effectuer des montages de séquences de poursuites à l'aide de plusieurs caméras et angles de vue. Il appartiendra au test de juger si ce mode apporte réellement un plus à la série ou s'il s'agit simplement d'un gadget.

Concernant les autres modes en revanche aucune question ne se pose tant ils apparaissent aussi classiques qu'indispensables. Vous pourrez, bien évidemment, suivre le scénario, refaire n'importe quelle mission déjà accomplie ou conduire dans une des trois villes (Nice, Miami et Istanbul). Afin de mener à bien toutes vos missions vous pourrez piloter la totalité des véhicules présents. Il vous suffira simplement d'en arrêter un, d'éjecter le propriétaire et de prendre sa place. Là où cela devient jouissif c'est lorsque vous provoquez un accident puis décidez d'emprunter la voiture d'une des victimes. Le corps sans vie s'écrasera au sol alors que vous passerez la première et ferez crisser les pneus. Cependant, il faudra faire bien attention lorsque vous serez à Miami. Chaque passant ou conducteur, aussi frêle semble-t-il, pourra sortir son calibre et vous trouer la peau. Mais le risque en vaut la chandelle car une fois au volant vous découvrirez une sensation de liberté agréable. Les versions Xbox et PS2 auxquelles nous avons pu jouer nous ont donné un avant-goût plus que délectable de la non linéarité des missions. A vous d'employer la manière qui vous conviendra et d'emprunter le trajet que vous jugerez le plus approprié. Le déroulement s'adapte même à vos choix. Les missions devraient rapidement vous donner du fil à retordre.

Si en termes de contrôle, de maniabilité et de sensations Driver 3 nous a fourni de solides espoirs, il faudra attendre le test pour juger du graphisme. A un mois de la sortie du jeu, les villes, véhicules et personnages nous ont fait bonne impression… pour une preview. Les décors profonds illustrent parfaitement bien Miami, Nice et Istanbul. De plus, les véhicules, minutieusement modélisés, correspondent parfaitement à leurs modèles réels. Chacun propose ses propres réactions en termes de freinage, d'accélération et de tenue de route. Les demi-tours au frein à main en plein carrefour sont un véritable bonheur. Driver 3 joue à fond la carte de la diversité, du réalisme et du sensationnel. Les vitres volent en éclats, les carrosseries se retrouvent criblées de balles, les tôles se froissent et les capots s'envolent.

En revanche, l'animation des personnages comme les déplacements à pieds ou à la nage nous est apparue un peu raide. De plus, trente jours ne seront pas de trop pour peaufiner l'ensemble. D'ailleurs, à ce petit jeu, la Xbox aura un net avantage grâce aux effets de particules, inexistants sur la console de Sony. Cependant nous ne pouvons qu'avoir confiance en Reflections à la vue de l'exceptionnelle qualité des cinématiques. Elles proposent des images de synthèse d'une finesse remarquable montées à la sauce hollywoodienne. Une vraie réussite augurant du meilleur pour le reste !