Armé de son pieux, de son arbalète et de son grappin, Van Helsing s'extirpe du grand écran pour traquer les vampires jusque sur nos consoles. Une chasse aux monstres qui passe aussi par la portable de Nintendo, la GBA héritant d'un jeu d'action de plus pas vraiment plus convaincant que sur consoles de salon.
Quelle que soit la machine concernée, toute adaptation de Van Helsing s'adresse avant tout à ceux qui ont été conquis par le long-métrage de Stephen Sommers. Des joueurs qui ne s'embarrasseront pas de complexes pour profiter du jeu sans porter le regard critique de ceux pour qui ne compteront que les qualités ludiques intrinsèques du soft. Se procurer Van Helsing sur GBA, c'est donc déjà partir du principe que le contexte scénaristique du soft est un gros plus. Ceux-là seront en tout cas ravis de constater que l'aventure suit pas à pas la trame du film, du moins dans ses grandes lignes. Il ne faut donc aucunement s'attendre à vivre des scènes d'anthologie puisque, à l'inverse du film, les affrontements les plus impressionnants sont abrégés d'une façon scandaleuse. Les toutes premières minutes suffisent d'ailleurs pour s'en convaincre, le combat dantesque entre Van Helsing et Mister Hide ne durant pas plus d'une poignée de secondes, secondes durant lesquelles on se borne à trouver un angle de tir suffisant pour cribler de balles le pauvre alter-ego du Docteur Jekyll, qui lui-même se contente de foncer tête baissée pour nous acculer dans un coin.
Triste constat également celui qui caractérise les phases de jeu hors boss, encore plus ternes puisque dominées par une répétitivité qui n'a d'égal que l'aspect basique du gameplay. On court dans tous les sens pour aligner de loin les chauves-souris, les squelettes, gobelins et autres gargouilles qui composent le bestiaire du jeu. Un bestiaire dont tous les membres ont comme point commun une IA inexistante mais qui se révèle suffisamment borné pour réussir à vous encercler en apparaissant aléatoirement dans la zone de jeu. Un cas qui se résout alors facilement par la capacité de Van Helsing à trancher tout ce qui passe à moins d'un mètre de lui à l'aide de ses armes de proximité. Petite fantaisie, le grappin qui fait office d'arme de la dernière chance dans le film se révèle ici affligeante d'inefficacité. Tout au plus l'utilise-t-on pour choper quelques items en hauteur ou attirer un ennemi vers soi.
J'aurais bien aimé faire durer ce test plus que de raison mais je dois dire pour ma défense que ce titre est tellement vide qu'on a déjà fait le tour de son contenu. Alors, certes, on apprécie de retrouver un minimum l'ambiance du film à travers les scènes de dialogue où interviennent les profils des différents acteurs, mais ça ne résout en rien le manque cruel d'intérêt du jeu en termes ludiques. En plus de ça, l'aventure n'est pas très difficile et les moins patients contourneront vite les situations qu'ils jugent insurmontables à l'aide des mots de passe qui permettent d'accéder à tous les niveaux du jeu. Les seuls items cachés se résument à des glyphes de vie pas bien difficiles à trouver pour peu qu'on ouvre l'oeil dans les quelques écrans qui composent chaque niveau, et la quête se boucle finalement en très peu de temps. Recommencer l'aventure ne présente aucun intérêt supplémentaire et condamne donc Van Helsing à se prendre la poussière dans le rayon des jeux d'occasion vite développés, vite joués et vite revendus.
- Graphismes13/20
Le seul argument positif est la possibilité de retrouver tous les protagonistes du film avec des profils et une représentation assez ressemblants. Pour ce qui est de la réalisation graphique des niveaux, elle aurait pu être davantage détaillée et les décors plus fouillés, même si là n'est pas le point faible du jeu.
- Jouabilité12/20
Van Helsing a le mérite d'être jouable, mais il pâtit d'un gameplay totalement inintéressant. Il aurait suffit de rendre la progression moins identique du début à la fin, de varier davantage les ennemis en proposant des méthodes de résolution plus originales, et de rajouter des interactions pour pimenter un minimum l'ensemble. Au lieu de ça, les combats d'anthologie du film deviennent de simples formalités et se démarquent à peine des autres affrontements.
- Durée de vie10/20
Les phases de jeu étant particulièrement courtes et le nombre d'écrans par niveaux très réduit, on se retrouve avec une aventure d'une petite dizaine de chapitres qui termine d'autant plus rapidement que le jeu comporte des codes de niveaux. Les développeurs se sont simplement contentés de faire apparaître des dizaines d'ennemis dans chaque écran pour faire durer un minimum le jeu.
- Bande son11/20
C'est ce qu'on appelle une musique d'ambiance, tout juste efficace mais pas suffisamment pour sortir du lot.
- Scénario9/20
Quitte à suivre pas à pas la trame du film, pourquoi ne pas avoir cherché à rendre les scènes clés plus dignes d'intérêt que le reste de l'aventure ? Les fans du long-métrage resteront sur leur faim.
On s'en doutait au vu de la qualité toute relative des versions consoles de salon. L'adaptation GBA de Van Helsing est à ranger aux côtés des innombrables adaptations ciné réalisées à la va-vite pour contenter les gros fans du film, sans aucun égard pour le joueur qui se sentira vite berné par cette aventure basique dans son gameplay et rachitique dans son contenu.