Après un premier retour pas super ébouriffant en 2001, la vieille franchise Spy Hunter est encore secouée de spasmes nerveux suite aux décharges électriques que lui inflige Midway. A force de l'agiter, l'éditeur a même réussi à en faire un deuxième, malheureusement toujours aussi bourré de défauts.
On ne change pas une équipe qui gagne, ni même une qui perd d'ailleurs. Ainsi Spy Hunter 2 ne fera-t-il pas dans l'originalité. Une fois de plus, il s'agit de piloter une super caisse en dégommant des super vilains. Tout l'intérêt de votre Interceptor résidant dans le fait qu'il soit capable de de se transformer afin de s'adapter au terrain. On commence par le mode standard, avant de passer en mode 4X4, qui permet de ne pas perdre trop de vitesse en terrain difficile, sans oublier le speed boat. La dernière transformation de votre véhicule s'opérera si vous encaissez trop de dégâts, le gros de la carlingue s'envolant pour ne laisser qu'une sorte de moto. Et avec tout ça on a jamais vu l'Intercepteur G-8155 à Turbo ? Ah la télé j'vous jure.
Quant aux objectifs de missions ils sont restés assez basiques eux-mêmes : avancer et tirer, sans avoir besoin de viser puisque tout est quasiment automatique. Toutefois, afin de ne pas se faire taxer d'être une antiquité, Spy Hunter 2 se pare d'objectifs plus adaptés à son temps. Ainsi, en sus du classique parcours d'un point A à un point B, on trouve des missions d'escorte ou de défense. Des niveaux qui comptent finalement parmi les plus rébarbatifs ceci dit, tant ils se montrent confus et relevant du grand n'importenawak cosmique. Les missions classiques ne font néanmoins pas tellement mieux. Si le premier opus avait au moins un aspect spectaculaire qui pouvait compenser les manques du gameplay, ici, le titre fait pâle figure même à côté des scènes en voiture d'un Quitte Ou Double. D'une part, la conduite est toujours aussi terne, d'autre part l'action est plate et ennuyeuse, on shoote des ennemis à la chaîne, sans avoir besoin de viser ou quoi que ce soit d'autre. L'ennui monte vite et au bout d'une heure à peine on commence déjà à lorgner sur ce qui se passe à côté de la télé. "Oh, Bubulle le poisson tourne en rond dans son aquarium." De plus, comme si on n'avait pas déjà suffisamment le sentiment de refaire toujours la même chose, il se trouve que la progression repose sur une chaîne d'essai-erreur bien débile. N'offrant aucun checkpoints (probablement pour rallonger une durée de vie pas folichonne), les niveaux de Spy Hunter 2 devront souvent être faits et refaits et ne se laisseront boucler qu'une fois qu'on les aura en tête. Enfin, pour des missions de 5 minutes, 3 essais c'est pas ce qui va faire durer le jeu.
Si au moins on pouvait se raccrocher à un aspect esthétique un peu bluffant mais non. Au niveau du design, Spy Hunter 2 est aussi extravagant que Guernica est un tableau plein de vie. Les ennemis sont les mêmes du début à la fin, le jeu se déroule au sein de 4 malheureux environnements et du point de vue technique, on se croirait revenu quelques années en arrière. Même la bande-son est triste comme une maison sans fenêtres. On commence avec l'excellent Peter Gunn Theme massacré au synthé avant d'enchaîner sur des sonorités techno mollassonnes et tout juste audibles. Non vraiment, Spy Hunter 2 ne vas pas tenir sa place en tête de gondole très longtemps dans les supermarchés.
- Graphismes10/20
Un design plat et sans originalité soutenu par un moteur vieillot. Passez votre chemin. Seules les explosions réussies sauvent le soft sur ce point.
- Jouabilité7/20
Les transformations servent peu (à part le bateau bien sûr), la conduite est terne, l'action sans intérêt et les missions barbantes. On s'ennuie au bout d'une demi-heure.
- Durée de vie10/20
17 missions d'une durée effective de 5 minutes environ. On vient assez vite à bout du titre. Les modes multijoueurs présentent trop peu d'intérêt pour éviter au jeu de finir dans un placard.
- Bande son10/20
Après le passage à tabac de Peter Gunn à grand coup de synthé dans la tronche, on a droit à des thèmes techno sauce Jean-Michel Jarre. Les effets sont très quelconques.
- Scénario/
Plutôt pas beau tendance moche et surtout sans la moindre personnalité, Spy Hunter 2 est avant tout un jeu auquel il manque une dimension cruciale : le ludisme. Ah ben oui, forcément ça manque et ça se remarque.