Plutôt déçu par le premier Riding Spirits sorti sur Playstation 2 il y a environ deux ans, on accueille aujourd'hui le second volet avec un peu plus de méfiance. Même console et même développeur aboutiront-ils au même résultat ?
A sa sortie, Riding Spirits nous avait été présenté comme le Gran Turismo de la deux roues, un soft ultra complet qui deviendrait la référence de la moto, tous supports confondus. Cette version des faits, on la doit à des communiqués de presse bien trop ambitieux, ne tarissant pas d'éloges sur ce qui ne devait être au final qu'un titre très frustrant et loin des espérances que l'on berçait à son sujet. En effet, ses aberrations de pilotage ou encore sa réalisation déplorable avaient su prendre le dessus sur son fond tout de même riche et complet. Il aura fallu attendre deux ans avant de voir arriver une suite à Riding Spirits. Même si tous pensaient secrètement que les défauts du premier seraient alors corrigés pour enfin offrir la simulation promise au départ, personne ne s'est réellement enflammé pour ne pas subir de nouvelle déception. Aujourd'hui, le titre est sur les étalages et l'heure du bilan a sonné. Déception ou pas ? Grande simulation ou nouvelle frustration ?
Pour tourner court au suspens insoutenable dans lequel je viens de vous plonger, on peut dire qu'un effort certain a été fait pour améliorer Riding Spirits, mais que les préoccupations premières des développeurs ne correspondent pas exactement à ce que nous attendions. En clair, Riding Spirits 2 se voit étoffé d'un catalogue de bécanes plus impressionnant, de casques et de combinaisons couvrant encore plus de marques officielles, alors qu'en même temps il conserve sa conduite si particulière, celle-là même que nous critiquions au moment du premier opus. Le guidon en main, on oscille donc entre des phases de total énervement (les mauvais rapports en automatique, l'IA des concurrents qui confondent toujours courses moto et bowling) et des phases de sensations plus correctes dès lors qu'on bascule les rapports manuellement et qu'on l'on se retrouve seul en tête, sans personne pour nous bousculer. Vu le niveau de difficulté toujours élevé du titre, ces derniers cas se font assez rares et la majeure partie du temps, on peste face à son écran suite à un carambolage provoqué par un autre motard.
L'autre raison de pester concerne la réalisation, toujours aussi pauvre il faut le dire. Les bruits de moteurs, même modifiés par l'adjonction d'un nouveau pot, sont tout bonnement affreux. Nasillards, ils ont réussi à faire croire à toute la rédaction que je testais aujourd'hui 103 SP Simulator. Mais non, il s'agit bien de grosses cylindrées. Des grosses motos qui sonnent ici comme des tondeuses, mais pas des tondeuses à gazon, oh non, plutôt comme des tondeuses de coiffeurs ! Un son horrible que je ne souhaite à personne d'entendre. Remarquez, la piètre qualité du son est en total accord avec les performances graphiques. Avec Riding Spirits 2, on se croirait carrément revenu trois ans en arrière, à la sortie de la PS2, à une époque où l'anti-aliasing n'était qu'un vague concept et où l'on acceptait de se ruiner les yeux sur un jeu, parce que des jeux justement, il n'y en avait pas des masses. Aujourd'hui que l'aliasing se corrige facilement et que le catalogue de la console est plutôt méchamment bien fourni, je ne vois pas pourquoi il faudrait s'abîmer la rétine sur un jeu de moto alors qu'on peut en trouver d'autres tout aussi moyens, sinon meilleurs. C'est quand même gênant de ne même pas voir arriver les virages à cause de l'aliasing !
J'ai beau avoir choisi de commencer le test par des paragraphes de reproches, Riding Spirits 2 n'en demeure pas moins intéressant sous certains aspects. Son mode carrière par exemple est aussi bon que le cochon, il n'y a rien à jeter. La progression s'opère à la manière du premier volet, qui lui même s'inspire de Gran Turismo (oui, encore cette référence, mais que voulez vous...). Le circuit nous fait passer des entraînements, visant à améliorer nos techniques de pilotage, puis des vraies courses et ainsi de suite à travers toutes les catégories de bécanes. On fait aussi son marché parmi toutes les pièces détachées de grands constructeurs et on améliore son engin pour grappiller des secondes et monter au classement. Dans le fond, le mode carrière reste classique, mais pour qui aime la discipline, il y a de quoi prendre son pied. Le tout est bien sûr de ne pas être trop exigeant sur les graphismes et de ne pas s'énerver sur la jouabilité capable de vous déstabiliser très vite. A réserver aux amoureux du premier Riding Spirits. Les autres pourront rester tranquillement sur Moto GP 3, plus accessible.
- Graphismes8/20
C'est tout de même lamentable de trouver un jeu aussi aliasé ! Ca déchire les yeux pour pas grand chose puisque les modélisations (de bécanes ou de pilotes) ne sont pas particulièrement réussies. Côtés animations, les chutes semblent quand même un peu bâclées.
- Jouabilité12/20
On retrouve la jouabilité qui s'était déjà illustrée il y a deux ans dans le premier volet. Certaines incohérences viennent entacher un gameplay qui se veut pourtant axé simulation.
- Durée de vie15/20
Le gros morceau se situe au niveau du mode carrière qui vous fera passer en revue de nombreux circuits à travers toutes les catégories de cylindrées. D'autres modes de jeux (2 joueurs, arcade, RS, 100 combats...) sont également à découvrir.
- Bande son8/20
Aucune amélioration à noter pour le son. Les bruits de moteurs sont désespérément mauvais quelle que soit la machine. Pour tout vous dire, ils me rappellent les sons de mon vieil Amiga. Les musiques sont également mal adaptées au style de jeu.
- Scénario/
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Plus complet sur le papier, Riding Spirits 2 nous fait pourtant renouer avec bon nombre des défauts du premier volet. Une réalisation plus soignée et une jouabilité plus adaptée aurait certainement contribué à gommer tout cela et rendre le jeu plus agréable.