Petite parenthèse pour commencer afin de remercier Capcom qui a pris le relais d'Eidos pour éditer la suite de Way of the Samurai en Europe. Il est clair que le titre d'Acquire ne compte pas parmi les titres les plus populaires et grand-public qui existent sur PS2, mais tous ceux qui avaient apprécié le premier volet seront certainement ravis qu'on leur laisse une chance de découvrir ce Way of the Samurai 2 en Europe. Il faut d'ailleurs rappeler que la série est développée par les créateurs des deux premiers Tenchu sur PSOne, des fans de films de sabres qui méritent le respect.

On retrouve donc dans le jeu tous les ingrédients propices à nous plonger dans les méandres du Japon féodal. Tandis que le shogunat Tokugawa tire à sa fin, un samouraï solitaire s'insinue tel un grain de sable dans la cité d'Amahara. A lui de tirer au clair les événements troubles qui déchirent la ville et de choisir la faction qui mérite selon lui d'être défendue. A l'instar du premier opus, l'essence du jeu repose ainsi sur la liberté totale qui est offerte au joueur de tirer les ficelles de cette aventure, en orientant à chaque combat et à chaque dialogue l'histoire de différentes manières. Le cours du destin comporte bon nombre de ramifications, et la conclusion ne peut être que multiple.

On commence donc par choisir le profil de son samouraï parmi les trois proposés, sachant qu'il sera possible par la suite d'en débloquer de nouveaux. Dans le même ordre d'idées, l'un des objectifs de l'aventure est aussi de collecter un maximum de sabres, tous utilisables par le personnage principal. Le jeu se présente comme suit. Après une rapide entrée en matière, vous êtes libre d'errer comme bon vous semble dans les dix environnements que compte la cité d'Amahara. Au fil de vos rencontres, vous serez parfois amené à choisir une ligne de conduite qui influera directement sur la façon dont telle ou telle faction vous percevra. Il est donc virtuellement impossible de se faire des alliés dans tous les camps, les principaux étant le bureau du Magistrat, le gang Aoto et les villageois. Un dernier groupe à ne pas négliger puisque les commerçants n'hésiteront pas à vous fermer définitivement leurs portes et les passants à vous insulter si vous tuez un innocent ou refusez de payer vos consommations. Il faudra alors en découdre avec l'imposant forgeron qui pourrait alors signer l'arrêt prématuré de votre quête. Si au contraire vous êtes bien perçu par les villageois, le forgeron aura confiance en vous et n'hésitera pas à renforcer la résistance et l'efficacité de vos armes.

Car les sabres ne sont pas indestructibles, et comme les affrontements sont monnaie courante, il arrive que ceux-ci se brisent si vous abusez de la parade. Il faut donc garder un oeil sur la résistance de son sabre, en récupérant d'autres, les renforcer si possible et ne pas dégainer à tout bout de champ. A l'inverse, c'est uniquement en enchaînant les combats que l'on acquiert de nouvelles techniques, et il faut bien reconnaître que si les affrontements sont parfois un peu irréalistes, ils font preuve d'un côté technique indéniable qui empêche le soft de sombrer dans le piège des beat'em all bourrins.

L'aventure est ainsi construite que la durée de la quête est volontairement limitée puisque le jeu se termine au bout de dix jours maximum (temps dans le jeu), durée qui correspond au laps de temps que passe le samouraï dans la cité d'Amahara. La fin dépend donc directement des actions qu'on a effectuées durant ces dix jours. Ainsi, plus on passe de temps à dormir pour regagner ses forces, plus on perd de temps et moins on a de chance d'assister à la meilleure fin du jeu. Globalement, si le jeu accuse des défauts évidents, qu'il s'agisse des problèmes de gameplay, de caméra ou de lenteur de l'intrigue, il séduit à l'inverse par ses trouvailles originales, comme le comportement variable des gens envers soi, l'influence du moment de la journée et de la date sur les événements qui se déroulent dans tel ou tel quartier, et la liberté de pouvoir chercher tranquillement du travail ou bien défier le premier venu. Ainsi donc, on en ressort avec la même impression que pour le premier volet, celle d'avoir participé à quelque chose d'atypique, pas révolutionnaire, mais suffisamment original pour imprégner notre esprit pendant un sacré bout de temps.