C'est en effet en plein XIXème siècle en Amérique que se déroule le jeu. Le révérend Devlin n'a rien d'un ecclésiastique. Il est en effet membre de la bande des Gauchos, bandits de grands chemins mexicains. En 1852, il a piégé la planque du gang à la dynamite pour faire fuir ses anciens compagnons et s'emparer de tout leur or. Il fila alors vers le Texas pour profiter de sa nouvelle richesse. Mais Sandago Pedraza, le chef de la bande, ne l'entendait pas de cette oreille et ne tarda pas à retrouver sa trace. Un combat eu alors lieu entre les deux hommes et le révérend l'emporta. Mais à quel prix ! Pedraza eu le temps de lui crever l'oeil droit avant de mourir. Ces événements se sont passés il y a dix ans. Aujourd'hui, l'Amérique est en pleine guerre de sécession. Devlin a repris son travail de révérend faisant tout pour se racheter de ses pêchés. Mais un jour, attiré par le butin de notre membre du clergé, des bandits mexicains l'attaquèrent. Ils brûlèrent son église et prirent son or. N'écoutant que son courage et sa soif de vengeance, Devlin pris son cheval et suivi les mercenaires jusqu'à El Cuervo Perdido, petite bourgade mexicaine.

Le décor est planté. Tout cela vous l'apprendrez par des textes qui s'affichent au début de chaque niveau. Il est vrai que des cinématiques n'auraient pas été de trop pour mieux nous montrer les tenants et les aboutissants de cette histoire. Mais les développeurs en ont fait l'économie. Le jeu commence donc d'emblée sur une phase d'action. Vous voyez votre personnage de dos avec une caméra légèrement en hauteur. Vous avancez à la manière d'un FPS avec le couple clavier-souris, mais à la différence d'un tel jeu, vous êtes obligé de verrouiller un adversaire pour tirer efficacement. Une fois votre cible lockée, Devlin restera face à elle. Il vous suffira donc de straffer pour tirer et éviter les balles ennemies. Ce système s'avère hélas assez lourd à gérer. En effet, lorsque vous faites un clic droit pour verrouiller le bandit qui est en train de vous canarder, il n'est pas certain que ce soit lui qui soit locké. S'il y a une caisse dans le coin, il y a fort à parier que ce soit elle qui soit vérouillée en priorité. Il vous faudra alors enchaîner les clics droits pour faire défiler les différentes cibles possibles jusqu'à celle qui vous intéresse. Et pendant ce temps, on continue évidemment à vous tirer dessus ! Non décidément, ce n'est vraiment pas jouable.

Péniblement, on arrive quand même à franchir quelques niveaux et on s'aperçoit que le titre comprend d'autres phases de jeu. Ainsi, vous aurez affaire à des passages de shoot à la première personne dans le plus pur style des bornes d'arcade d'antan (à la Virtua Cop). Il s'agit alors simplement de tirer sur tout ce qui bouge sans se préoccuper des déplacements puisqu'on vous amène automatiquement devant les cibles. Hélas, là aussi les lacunes sont nombreuses à commencer par l'impossibilité de régler la sensibilité de la souris. Autre défaut : il n'est pas possible de recharger avant que votre chargeur soit vide. Une problème qui nous conduit à vider nos munitions pour pouvoir recharger. Vraiment pas pratique ! Et que dire de l'intelligence artificielle déplorable ? Les ennemis ont en effet la salle habitude de courir juste devant vous sans se mettre à couvert ! Remarquez, c'est bien pratique pour leur tirer dessus.

Quelques passages réclament aussi de la discrétion. Vous voyez alors l'angle de vue des gardes et il suffit de ne pas se trouver dans leur champ de vision pour ne pas se faire repérer. Mais là aussi, les défauts sont criants. Il arrive que même si un ennemi voit votre ombre, il ne réagisse absolument pas. En outre, ils n'observent pas ce qui se passe au dessus d'eux. Vous pouvez courir sur le bord d'un toit avec un garde en contrebas sans qu'il ne vous voit. On est très loin d'un vrai jeu d'infiltration. Dernière phase de jeu : les passages à cheval, qui contiennent eux-aussi de nombreux problèmes à commencer par le temps de réaction du canasson qui semble assez énorme et des problèmes de collision qui arrivent à nous bloquer contre un rocher ou une bâtisse.

Mais ce n'est pas tout, car les défauts de Wanted Guns touchent aussi le système de sauvegarde : seuls trois emplacements de partie sont prévus (le jeu sauvegardant votre progression uniquement à la fin d'un level). Autre problème, il est impossible de garder ses armes d'un niveau sur l'autre ce qui abouti à une aventure un peu décousue. Enfin, l'angle de vue fait qu'il est souvent difficile d'appréhender la position d'un adversaire qui vous tire dessus, surtout que la portée des armes ennemies semble plus élevée que celle des vôtres. Achevons cette litanie en parlant de la réalisation du titre qui n'est vraiment pas folichonne. Les graphismes ont quelques années de retard : textures peu détaillées, aspect cubique de certains décors, manque d'animations et d'effets... Et côté bruitages, c'est pire ! Le cri que lâche votre avatar lorsqu'il meurt s'apparente plus à celui d'un cochon que l'on égorge qu'à un humain qui a rendu son dernier soupir. Bref, Wanted Guns n'a vraiment rien pour lui : mauvaise jouabilité et réalisation pitoyable font de ce titre un jeu à oublier.