Quelques semaines après s'être fait gentiment refouler du saloon PC, voilà que Dead Man's Hand s'aventure sur les terres de la Xbox. Je ne suis pas sûr que l'accueil y sera meilleur même s'il est vrai que la concurrence y est moins rude en matière de FPS.
En cherchant bien parmi tous les FPS sortis depuis que le genre existe, on en trouve peu capables de nous faire revivre la grande épopée du far west américain. En fait, à part Outlaws de LucasArts, je n'en vois aucun. C'est quand même étrange non ? Il me semble que l'époque se prête pourtant bien à des fusillades endiablées dans les rues d'une ville fantôme ou sur les terres arides d'un canyon desséché. Savoir que l'on va vivre une aventure à la western spaghetti est donc déjà en soi un bon point pour Dead Man's Hand. Le genre d'argument qui nous donne envie d'y jouer. En prenant la manette, on n'espère alors plus qu'une chose : que le jeu soit de qualité pour que l'on puisse vivre un trip cowboy le plus agréable possible.
Dans Dead Man's Hand, on incarne à la fois le bon, la brute et le truand en la personne de El Tejon. Bandit de son état, Tejon a été trahi par ses anciens compagnons de route puis laissé pour mort dans une fusillade. Alors qu'il se retrouve enfermé entre quatre murs au début du jeu, il n'a plus qu'une idée en tête : retrouver les huit personnes qui l'ont laissé tomber et les faire payer pour ce qu'ils ont fait. Peu importe qu'ils soient pendus haut et court ou bien que leurs coeurs soient percés par de la chevrotine, le tout est qu'ils mangent les pissenlits par la racine le plus vite possible.
Question ambiance, on est bien dans le bain. Le scénario aurait très bien pu être celui d'un film de Clint Eastwood et les niveaux traversés reprennent successivement les gros clichés du genre avec bien évidemment le tour dans le saloon rempli de petites pépées en non moins petites tenues. La bande-son joue également son rôle en proposant des musiques fort agréables collant spécialement bien à l'univers du jeu. Les voix sont quant à elles en anglais. Certains se plaindront de l'absence de localisation, les autres trouveront que ça participe à l'authenticité de l'affaire et se contenteront de lire les sous-titres français.
Malheureusement, l'aspect visuel de la chose n'est pas aussi réjouissant. Disons que si graphiquement, ça roule encore – les persos sont plutôt bien modélisés, les environnements traduisent correctement l'idée que l'on peut se faire du far west, seules les textures bavent un peu par endroits – le problème se situe au niveau de l'animation et du frame rate parfaitement lamentables. C'est bien simple, le premier coup de feu tiré dans un niveau fait systématiquement geler l'écran pendant presque une seconde tandis qu'une rotation à 360 degrés sur soi-même se fait par de nombreux à-coups qui donnent mal à la tête. Ah c'est pas malin de gâcher une réalisation comme ça !
Bon, on ne va pas en faire tout un plat non plus car le titre, même s'il dispose d'une chouette ambiance western, n'est pas vraiment un FPS très novateur. D'une linéarité à toute épreuve, il suffit de suivre le chemin balisé à travers chaque niveau tout en shootant les malfrats idiots qui n'ont rien d'autre à faire que de vous tirer dessus. L'IA est en effet déplorable au point que l'on surprend assez régulièrement des ennemis immobiles devant vous, attendant bien sagement leur dose de plomb dans les dents. On se rend aussi compte que le jeu n'est qu'une succession de scripts s'enchaînant les uns à la suite des autres rendant la progression assez pénible finalement puisque sans aucun intérêt.
Ce qui est dommage, c'est que le jeu a quand même quelques bonnes idées dans son chapeau. Par exemple, le fait de nous faire jouer au poker avant les niveaux pour gagner des bonus de santé ou de munitions se trouve être un plus bien sympa. Pareil pour les points de légende récupérés à chaque tir spécial sur un objet ou une personne et qui permet d'améliorer le tir secondaire de son arme. Les armes justement ne sont pas très nombreuses, mais bon, les pétoires de l'époque n'étaient pas aussi diversifiées que ceux d'aujourd'hui et il faut croire qu'il y avait moins de modèles différents. Dead Man's Hand dispose enfin d'un mode multijoueur composé de 4 types de jeux différents (uniquement en LIVE ou en multiconsole). Outre le deathmatch et le team deathmatch, on trouve un mode prime (un joueur est chassé par les autres) et un mode bande (tous contre des bots). A l'image du jeu en solo, le tout reste quand même assez classique mais pourra peut-être occuper le petit cowboy qui sommeil en vous.
- Graphismes12/20
L'ambiance western aurait pu être vraiment bien rendue si elle n'était pas gâché par des saccades et des ralentissements trop fréquents. Malgré quelques textures baveuses, la modélisation des personnages reste correcte tout comme les décors qui reprennent les environnements typiques des épopées western.
- Jouabilité10/20
En plus d'être classique, le gameplay est tout mou. Le personnage bouge très lentement et semble avoir du mal à tourner correctement. On se fait souvent descendre par manque de vivacité du héros.
- Durée de vie10/20
Les niveaux sont assez courts et vu que le titre n'est pas spécialement difficile non plus on arrive vite fait à l'écran des crédits. Ceux qui le veulent pourront se connecter au Xbox LIVE ou alors relier plusieurs consoles entre elles pour jouer en multi.
- Bande son14/20
L'ensemble de la bande-son puise son inspiration dans les films de cowboys sans pour autant tomber dans le cliché trop lourd. Les voix sont en anglais, les sous-titres en français.
- Scénario10/20
L'histoire se montre avare en rebondissements et se montre donc assez prévisible. Dommage.
Hormis son aspect graphique, Dead Man's Hand Xbox ne diffère guère de la version PC. Même note donc pour ce FPS qui nous permet de faire un petit tour dans les contrées sauvages du grand Ouest américain. On aurait aimé que cette virée soit plus nerveuse.