C'est en décembre 2000 que nous avons découvert l'agent 47. Puis, une suite est parue en octobre 2002, celle-ci améliorait d'ailleurs grandement le gameplay et les graphismes du jeu original. Voilà que débarque aujourd'hui le troisième opus de la série qui nous permet d'incarner le désormais célèbre tueur à gages au charisme certain. Qu'apporte ce nouveau volet ? Reproduira-t-il l'engouement des joueurs pour ses deux prédécesseurs ?
Lorsqu'on commence une partie, la première chose que l'on remarque c'est que le moteur graphique n'a que très peu évolué depuis Hitman 2. On se retrouve donc avec des graphismes qui ont 2 ans d'âge. Certes ce n'est pas laid, et d'ailleurs la lumière est assez bien gérée, mais on attendait mieux. Les textures ne sont pas formidables, mais ce sont surtout les personnages qui ne sont plus à la hauteur par manque de polygones, surtout lorsqu'on regarde Splinter Cell Pandora Tomorrow. Les animations elles non plus n'ont pas bougées et sont assez peu convaincantes. Ainsi, la façon dont Code 47 monte les escaliers laisse un peu à désirer. Autre problème, les cinématiques sont souvent assez floues. La compression doit certainement y être pour quelque chose. Bref, la première impression est loin d'être bonne surtout que le jeu réclame quand même une très bonne configuration pour être fluide avec les détails à fond.
Heureusement par la suite, notre point de vue évolue et on retrouve ce qui avait fait la force des précédents opus. Le scénario est ainsi très bien ficelé et réserve son lot de surprises. Vous apprendrez ainsi la vrai nature de notre cher tueur à gages. On commence la partie dans le flou artistique le plus total : Code 47 est blessé et un homme mystérieux tripote son ventre. Les missions que vous aurez à accomplir sont en fait des souvenirs et si vous êtes un familier de la série, vous reconnaîtrez d'ailleurs certains niveaux déjà présents dans les précédents volets. On retrouve aussi le riche gameplay des Hitman. Il est ainsi possible d'accomplir sa mission de diverses manières : en se cachant dans l'ombre pour éviter les patrouilles, en tuant quelqu'un pour ensuite se déguiser grâce à ses vêtements...
Beaucoup de joueurs amateurs d'infiltration avaient reproché aux précédents volets de la série d'être trop conciliants avec la méthode "bourrine". Il était en effet souvent possible d'achever quelques missions en utilisant la bonne vieille astuce du "je te vois, je te tire dessus" dans le mode de difficulté le moins élevé. Et bien ce troisième opus n'a rien changé à cette situation. Ainsi, en normal, il est tout à fait concevable de passer quelques missions sans se soucier de se faire repérer, puisque de toutes façons, même si des gardes vous tombent dessus, vous êtes tout à fait à même de les liquider sans vous faire tuer. Et ce ne sont pas quelques balles reçues dans la tête de Code 47 qui vont vous faire perdre la partie, le personnage étant très résistant. Bien qu'il existe une explication à l'endurance surhumaine de notre tueur à gages dans le scénario, cet aspect nuit au côté infiltration du jeu. En outre, le mode normal vous offre un pistolet muni d'un silencieux et des munitions à chaque début de niveau. Une aide précieuse, mais on aurait préféré que l'équipement soit un peu plus lié à ce que l'on trouve dans les niveaux.
Autre problème qui ne plaira pas du tout aux amateurs de Splinter Cell, l'intelligence artificielle est perfectible sur bien des points. Ainsi, si l'alarme est donnée dans un niveau et que les gardes sont alertés, il suffit bien souvent de se cacher quelques instants pour qu'ils vous oublient. De plus, même si vous faites un carton dans les rangs adverses, la cible que vous devez éliminer restera dans le niveau alors qu'on aurait aimé qu'elle soit évacuée, protégée par ses gardes du corps et pourquoi pas que la mission soit un échec. Seul le niveau de difficulté maximum offre un déplacement de cible plus efficace mais il est encore loin d'être parfait. Il est donc conseillé aux inconditionnels des jeux d'infiltration de jouer directement en "Professionnel" sous peine d'être très déçus. Ils disposeront alors d'un plan de chaque niveau vierge de toute indication. Alors qu'en normal, vous voyez la position des cibles, des ennemis et des lieux importants comme les commutateurs d'énergie permettant d'éteindre la lumière ou encore des vêtements laissés là par leurs propriétaires. Les autres éléments affectés par le niveau de difficulté sont la résistance de Code 47, la précision des gardes et le nombre de sauvegardes autorisées par niveau (infini en normal, aucun en pro).
Que dire en conclusion ? Qu'Hitman Contracts est une déception ? Oui et non. Oui car le gameplay et les graphismes n'ont pas beaucoup bougés depuis le précédent volet. Oui encore, car l'intelligence artificielle aurait mérité d'être améliorée et que les anciens niveaux remis au goût du jour peuvent ne pas plaire à ceux qui attendaient plus de nouveautés. A l'inverse, on retrouve bien notre cher tueur à gages chauve toujours aussi charismatique. Les missions sont intéressantes car on peut les remplir de différentes manières et le scénario nous pousse à avancer pour en savoir toujours plus. Bref, nous sommes en présence d'un bon jeu qui aurait cependant pu être bien meilleur si les développeurs avaient fait un effort pour innover et améliorer les éléments perfectibles du jeu (l'IA surtout).
- Graphismes14/20
On aurait pu penser qu'en presque deux ans, les développeurs auraient amélioré de façon drastique leur moteur, mais ce n'est hélas pas le cas. On se retrouve avec des graphismes assez proches d'Hitman 2. C'est certes joli, mais assez loin de la qualité que l'on voit désormais sur d'autres jeux aussi bien en ce qui concerne les graphismes que l'animation. En outre, le titre semble être assez gourmand en ressources et jouer de façon fluide avec les détails à fond réclame un très bon PC.
- Jouabilité15/20
Le gameplay est riche et les possibilités pour terminer un niveau nombreuses, mais les inconditionnels de l'infiltration regretteront peut-être que la méthode du "rentre dedans" soit quelquefois plus efficace que la discrétion.
- Durée de vie16/20
Même si Hitman Contracts est assez court, c'est typiquement le genre de jeu que l'on se surprend à recommencer encore et encore pour épuiser toutes les possibilités mises à notre disposition pour finir une mission. On regrette tout de même qu'il n'y ait toujours pas de mode multijoueur.
- Bande son16/20
Musique de qualité, bruitages très présents et doublage français convaincant, bref la bande-son est soignée.
- Scénario15/20
On plonge avec délice dans le passé de l'agent 47. En outre, les missions s'avèrent prenantes et le titre ne manque pas de rebondissements.
La question que l'on se pose en jouant à Contracts c'est si l'on est vraiment en présence d'une suite ou simplement d'un stand alone. En effet, on retrouve quasiment le même gameplay et les mêmes graphismes que dans Hitman 2. Certes, on incarne toujours avec plaisir le très charismatique Code 47 et les missions s'avèrent intéressantes de par la grande liberté d'action laissée au joueur, mais le peu d'évolutions constatées place désormais Hitman Contracts dans la catégorie des bons jeux et non plus des grands hits incontournables. Monsieur IO Interactive, il faudra faire un effort pour l'éventuel quatrième épisode, sinon la série ne tiendra plus la comparaison face aux nouvelles références de l'infiltration.