Anticipant sur la sortie prochaine du film, Le Chat Chapeauté version console nous offre un avant-goût de ce que nous verrons dans les salles obscures si nous avons la surprenante idée de jeter un oeil sur ce long métrage destiné aux plus jeunes. Après le verdict des versions 128 bits, voyons ce que nous réserve la mouture GBA.
La première chose à savoir, c'est que le développement de cette version portable n'a pas été confié à Magenta Software, qui a signé les autres versions, mais à Digital Eclipse. De ce fait, les développeurs ont repris globalement le principe des versions consoles de salon, mais de façon encore plus simplifiée pour mieux coller au support GBA. Ceux qui s'attendaient à un ersatz de Pandemonium auront donc la douloureuse surprise de constater que le jeu se contente de nous proposer une petite série de niveaux en scrolling construits de façon verticale, du moins pour les principaux niveaux de jeu.
Mais revenons quelques instants sur le concept du Chat Chapeauté, nom ô combien révélateur de l'esprit tourmenté de l'homme à l'origine de cette idée : le Dr. Seuss. Il s'agit là encore d'une oeuvre issue d'un conte pour enfant qui s'inscrit dans la droite lignée d'un conte tel que Le Grinch, du même auteur, qui avait d'ailleurs donné lui aussi lieu à une adaptation cinématographique suivie de diverses conversions vidéoludiques. Le créateur a décidément le don pour extirper de son imagination les créatures les plus bizarres qui soient, car autant dire que le Chat Chapeauté n'est pas un personnage commun. Plus terrifiant qu'un clown de cirque, le chat en question nous fixe avec un regard tellement indéchiffrable qu'il ferait presque fuir tous les bambins qui s'avanceraient courageusement vers la boîte du jeu.
Ceci mis à part, on s'aperçoit très vite que l'histoire en elle-même est carrément plagiée sur un autre célèbre conte, celui de Marry Poppins. Tel une nounou moderne, le Chat Chapeauté sait faire usage de son inséparable parapluie et s'impose comme le sauveur des enfants en mal d'inspiration lorsqu'il s'agit de se trouver des activités autres que l'usage intensif des jeux vidéo. Malheureusement, le Chat en question a visiblement oublié l'une des principales règles de prudence lorsqu'on s'occupe des enfants : ne jamais leur dire de ne pas faire ce qu'ils ne doivent surtout pas faire. Résultat, le voilà maintenant obligé de partir à la recherche de tous les objets qui se sont échappés de la maison dès lors que les deux enfants ont eu la malencontreuse idée d'ouvrir ce qui pourrait s'apparenter à une boîte de Pandore.
Voilà le prétexte tout trouvé pour un jeu de plates-formes simpliste au possible, et dont le level design ne fait pas preuve d'un grand génie. On débute dans un couloir étrange qui ressemble à l'antichambre du Pays des Merveilles, composé de multiples portes qui représentent l'entrée des différents niveaux. La plupart de ces portes étant fermées à double tour, il vous faudra néanmoins boucler chacun des niveaux avant de pouvoir accéder au suivant. Cuisine, salle de bains, chambre, grenier, salon, toutes les pièces sont autant d'environnements peuplés d'ennemis que l'on ne peut repousser que temporairement de manière à traverser rapidement les lieux en collectant la totalité des items disséminés alentour. Le Chat Chapeauté dispose de seulement trois actions pour s'en sortir. Il peut enfermer ses ennemis dans des bulles, rebondir sur leur tête et utiliser son parapluie comme un parachute. Il est possible de trouver également quelques bonus temporaires qui permettent d'aller plus vite, de sauter plus haut ou de planer plus loin. Dans tous les cas, il est essentiel de ne laisser derrière soi aucun item pour ne pas se retrouver dans le cas où l'on explore en vain trois fois le même niveau dans l'espoir de tomber sur le dernier item qui nous a échappé. Autant vous dire que ça n'est pas follement passionnant, et ce ne sont pas les rares phases de plongée sous-marine et de pilotage qui vont y changer quelque chose. Basique, court et ennuyeux, Le Chat Chapeauté sur GBA ne mérite certainement pas de faire partie de votre ludothèque.
- Graphismes10/20
C'est bien d'évoluer dans des décors déjantés, mais encore faut-il qu'ils soient un tantinet jolis, ce qui n'est pas vraiment le cas ici.
- Jouabilité9/20
La panoplie d'actions est honteusement limitée et le level design est d'une platitude agaçante. Le plus pénible est de devoir retrouver des items clés à l'autre bout du niveau pour revenir chercher le 160ème objet qui nous avait échappé.
- Durée de vie9/20
Etant donné la rapidité avec laquelle on termine les niveaux, et proportionnellement au nombre total d'environnements proposés, on arrive à la conclusion indiscutable que le jeu se termine très rapidement. Maintenant peut-être jetterez-vous rageusement la cartouche avant d'en arriver là.
- Bande son8/20
Une bande-son très pauvre, à l'image du jeu.
- Scénario10/20
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve personnellement l'idée de base guère passionnante et surtout pas vraiment originale. De toute façon, une fois dans le jeu, vous oublierez complètement le scénario.
Mieux vaut rejouer à l'un des nombreux remakes des jeux Super Nintendo sur GBA plutôt que d'accorder votre temps à cette adaptation très moyenne d'un film que vous n'irez probablement pas voir. On a rarement vu un jeu de plates-formes aussi limité.