Depuis 1984, la série des Dragon's Lair a sévi sur la plupart des machines du marché : Amiga, Nes, Gameboy, PC... Aujourd'hui, notre cher Dirk débarque sur les consoles nouvelle génération. Si l'univers et les personnages sont restés les mêmes, ce n'est pas le cas pour le système de jeu qui a été entièrement refondu.
Déjà, exit la 2D des précédents opus, on passe à la 3D. Bon, le look cartoon a été conservé et on retrouve un jeu où les personnages sont en cel shading, c'est à dire qu'ils ont vraiment un design très BD de par leur aspect crayonné. Les textures utilisées sont en effet très simplistes et le plus souvent des couleurs unies sont employées pour habiller les personnages. En outre, les décors sont coupés à la hache. Dans un autre jeu, on pourrait dire que c'est un manque de polygones, mais ici, cela semble avoir été voulu pour soutenir l'aspect cartoon et dessiné de la chose. Si ce genre de design ne plaît évidemment pas à tout le monde, il a le mérite de créer une ambiance très particulière et ma foi très sympathique.
Outre l'aspect graphique qui a beaucoup évolué, le gameplay aussi a subit de profonds bouleversements. Ainsi, si les précédents volets de la série étaient centrés sur les pièges qu'il vous fallait déjouer pour pouvoir avancer, celui-ci est plus un banal jeu d'action avec des phases de plates-formes. Cependant, les chausses-trappes sont toujours bien présents. Il vous faudra ainsi éviter de vous faire empaler par une lance qui jailli périodiquement d'un mur, réduire en cendre par des flammes, écraser par un mur... Ce qui change, c'est qu'il y a aussi beaucoup de passages de plates-formes et d'action. Il faudra ainsi sauter sur des morceaux de bois en mouvement, passer de corde en corde à la manière de Tarzan, courir pour éviter de tomber dans le vide à cause de la disparition des escaliers sur lesquels vous vous trouviez...
Et force est de constater que certaines de ces épreuves sont très délicates à franchir. Et pas seulement à cause de leur difficulté intrinsèque mais aussi car les réactions de Dirk sont parfois assez surprenantes. En effet, les commandes ont tendance à ne pas répondre au quart de tour. Ce problème se produit souvent aux endroits délicats et ce petit temps de latence est bien souvent fatal car la moindre erreur est immédiatement sanctionnée par la mort. Heureusement, il est possible de sauvegarder la partie à tout moment. Et c'est d'ailleurs ce que vous ferez toutes les 10 secondes de peur de tomber au prochain saut ou de brûler à cause d'un piège que vous ne pouviez pas voir avant de vous y laisser prendre. Et oui, il faudra refaire beaucoup d'endroits plusieurs fois car certains pièges très vicieux ne se déclenchent qu'à votre venue . Le temps de comprendre leur fonctionnement, vous devrez bien refaire certaines salles au moins 4 ou 5 fois. Alors, le jeu se résume souvent à ça : on avance, on saute, on sauvegarde, on saute, on tombe, on charge la sauvegarde, on saute, on se fait empaler par une lance, on charge la sauvegarde... Vous aurez besoin d'une sacrée dose de patience pour venir à bout de ce jeu à la difficulté élevée.
Mais je n'ai pas encore parlé du scénario du titre. Remarquez, ça ira vite car il tiendrait écrit sur le doigt d'un lutin. Vous incarnez Dirk l'Audacieux, chevalier un peu maladroit qui doit libérer la princesse Daphnée qui a été capturée par l'horrible sorcier Mordroc. Novateur comme histoire n'est-ce pas ? Bon, heureusement, l'univers est orienté sur l'humour, mais les développeurs ne sont pas allés assez loin dans le délire et sont restés un peu trop sérieux. Pourquoi le design des monstres n'est-il pas encore plus bizarre ? Pourquoi les pièges ne sont-ils pas plus farfelus ? On aurait par exemple aimé voir Dirk se faire écraser par une casserole tombée du plafond... Bref, ça manque de délire. Les pièges sont trop classiques, c'est du vu et revu. Bon, il y a bien un peu d'humour, mais pas assez à mon goût.
Côté son, on peut dire que le jeu s'en tire plutôt bien. Les musiques et les bruitages remplissent tout à fait leur office. Les quelques cinématiques sont aussi très sympathiques, elles ont d'ailleurs été réalisées par le célèbre dessinateur Don Bluth (Titan AE, Anastasia...). Mais cela ne suffira hélas pas à nous faire oublier le gameplay minimaliste, la jouabilté défectueuse et le niveau de difficulté élevé qui plombe hélas tout le potentiel de Dragon's Lair 3D.
- Graphismes14/20
Les graphismes ont un look cartoon assez réussi et les animations sont parfois assez marrantes.
- Jouabilité10/20
Si le jeu est tout à fait simple à prendre en main, on remarque que les commandes ne répondent pas toujours au quart de tour, ce qui peut-être fatal dans les phases de plates-formes qui se jouent au pixel près.
- Durée de vie15/20
La durée de vie est bonne, mais c'est surtout parce que le jeu est difficile de par le nombre de pièges auxquels on a à faire face mais aussi à cause de la maniabilité qui n'est pas toujours d'une grande précision.
- Bande son14/20
La bande-son est tout ce qu'il y a de plus agréable. Bruitages et petits morceaux musicaux sont réussis sans plus.
- Scénario10/20
Pour ce qui est de l'originalité, on repassera : vous incarnez un preux chevalier qui doit sauver la belle princesse des griffes d'un méchant sorcier.
Dragon's Lair 3D aurait pu être un jeu d'action/plates-formes très sympa, si seulement la jouabilité avait été meilleure et que le gameplay n'était pas aussi limité. Son système de combat est en effet minimaliste et les pièges auxquels on est confronté ne sont pas assez originaux pour soutenir l'intérêt du joueur qui s'émousse bien vite devant tant de banalité et de difficulté.