Quelle joie de retrouver Kate et Hans Voralberg et de pouvoir les accompagner dans leur long voyage, de les suivre au bout de leur rêve devenu commun, jusqu'aux terres glacées de Syberia. Même si ce n'est qu'au travers d'une courte preview, la découverte de ce second volet s'apparente à la lecture d'un bon livre que l'on n'a pas envie de lâcher.
Et pourtant, il m'a bien fallu le lâcher ce Syberia 2, ne serait-ce que pour vous vanter toutes ses qualités. Contrairement aux auteurs de ce magnifique conte vidéoludique, nul besoin de faire preuve de beaucoup d'imagination pour déceler tout ce qui fait le charme de ce jeu puisque tout est là, devant nos yeux, dès les premiers écrans. Tout tient dans l'ambiance, dans cette alchimie parfaitement maîtrisée qui mêle le réel à l'imaginaire. L'univers de Syberia, c'est celui de Hans Voralberg, cet inventeur génial, père de merveilleux automates tous plus complexes et beaux les uns que les autres. Tous les décors traversés dans le premier tome de Syberia portaient l'empreinte de Hans et de ses machines. C'est à peu près la même chose pour cette suite, même si l'influence du créateur se fait de moins en moins sentir au fur et à mesure que la fin du voyage approche, pour laisser une plus grande place à une nature froide, gelée, et pourtant pleine de vie – faudrait-il faire un quelconque rapprochement entre la nature et les automates de Hans ?
Ceux qui ont déjà joué, et donc forcément apprécié, le premier Syberia le savent – les autres le découvriront – le rythme joue un grand rôle dans le jeu. Un rythme certes lent, mais bien maîtrisé qui instaure de plus une atmosphère très posée se permettant de s'attarder sur de nombreux petits détails. Que ce soit par le biais d'une conversation ou d'un simple écran contemplatif, on prend le temps de s'imprégner de chaque personnage et de chaque décor. Il en ressort une implication toute particulière qui, comme je le disais en préambule, nous pousse à toujours en voir plus. On finit par se fixer des barrières que l'on ne cesse de repousser, encouragé en cela par ce vilain, mais ô combien agréable, défaut qu'est la curiosité. "Je joue encore 5 minutes et j'arrête." Voilà ce que l'on se dit à peu près toutes les 5 minutes, justement. Le piège serait donc d'atteindre trop rapidement la fin du voyage, mais en y repensant, ce n'est pas si désagréable de se laisser piéger de la sorte.
La mécanique de jeu reste logiquement la même que le premier volet et on avance dans l'histoire en parlant avec les personnages et en résolvant de petites énigmes qui n'ont pas pour but de bloquer le joueur, mais de faire comprendre l'environnement qui l'entoure. Bizarrement, si l'action de Syberia 2 se déroule toujours plus loin de la civilisation, les écrans de jeu (toujours aussi beaux et remplis de détails) semblent bien plus vivants que ceux du premier jeu. Grâce à des animations plus nombreuses (la neige qui tombe, les rivières qui coulent, les flaques qui reflètent le passage de Kate, etc.) on s'éloigne un peu des écrans totalement fixes du premier tome. Pour ce qui est de l'histoire, cette suite reprend exactement là où le premier épisode s'était arrêté, c'est-à-dire lorsque Kate fait clairement le choix de changer de vie en montant à bord du train qui conduira Hans jusqu'à Syberia. Je n'en dis volontairement pas plus pour l'instant, nous aurons largement le temps d'y revenir puisque le jeu n'est pas prévu avant le mois d'avril. En tout cas, que les fans ne s'inquiètent pas, la suite du conte réserve encore bien des émerveillements.