Tiens on dirait Prisoner Of War en phase "vague idée d'un truc qu'on pourrait faire". Décidé à atteindre un nouveau niveau d'ignominie, Activision et son complice Nobilis continuent de nous abreuver de titres Titanium, la gamme qui rivalise avec la vénérable ValuSoft. Aujourd'hui, c'est Alcatraz : Prison Escape qui s'y colle et moi qui m'englue dedans.
Pfff, non mais ils n'en ont pas marre des fois les éditeurs de sortir des trucs plus mauvais qu'un demi au kiwi ? Cette fois, c'est à l'infiltration qu'on s'en prend. Dans le principe c'est bien simple, c'est Prisoner Of War mais avec une réalisation façon Game & Watch. D'ailleurs, il y a une ressemblance de trop parce que pour autant que je sache, Alcatraz c'est une grosse prison, pas un ensemble de baraquements. Enfin bref.
Donc vous êtes un type quelconque qui s'est fait enfermé pour je ne sais plus quel crime qu'il n'a de toute façon pas commis et votre but dans la vie maintenant c'est de vous faire la malle. Et alors là attention, il va y avoir du sport. Quoique, finalement non pas tant que ça. En gros, vous devez vous sortir de divers lieux. Pour ce faire, vous devrez trouver des clés. Enfin des fois on ruse, on doit trouver un passe-partout ou une clé à molette mais dans le fond ça revient toujours au même, vous devez trouver le bidule qui fera marcher le truc qui au final ouvrira la porte. Comme dans une quantité incommensurable d'autres jeux pourrait-on dire. Si ce n'est que là c'est tout ce qu'on vous demande, y a rien autour, même pas le moindre artifice pour donner un semblant d'intérêt au truc. Non rien, que pouic. On parle à un type planté comme un poteau (mais un poteau à l'air vaguement humanoïde tout de même) et là il vous dit de quoi vous avez besoin. Enfin au mieux ça se passe comme ça, dans d'autres cas vous devrez comprendre tout seul.
Mais comprendre en soi n'est pas un problème. Le problème c'est trouver. On passe en vérité son temps à errer dans tous les sens dans l'espoir de tomber sur un bidule utile fatalement planté dans l'endroit le plus improbablement idiot. Réprimant un bâillement vous attrapez le susdit bidule avant d'aller l'enfourner dans la porte et zou, la suite. Alors voilà quoi, côté gameplay c'est plutôt pas top. Mais j'ai pas fini, alors on se rassoit et on lit jusqu'au bout. Dans un jeu d'infiltration, tout comme dans les prisons, on a coutume de mettre des gardes. C'est une habitude, comme mettre des sous-bocs sous les verres, c'est plus propre. Donc là, les sous-bocs, non les gardes (j'ai soif moi), ou même sous-gardes tiens, sont plutôt bêtes. En temps normal, on a tendance à les éviter vu que leur plaisir c'est de vous remettre en cage. Dans Prison Escape, on va pas se prendre la tête pour si peu. Vous attendez que le garçon ait le dos tourné et vlan, un coup sur la crâne. Pas la peine de planquer le corps, les autres se foutent totalement de tomber sur un équipier en train de roupiller la tronche en vrac dans les allées. Au pire si une alarme se met en route, planquez-vous 15 secondes et c'est fini. Toutefois les gardes peuvent parfois poser problèmes. Très souvent, ils arrêtent de marcher. Alors ne me demandez pas, je sais pas pourquoi. Le quidam numérique a-t-il soudain une illumination spirituelle ? Vient-il de s'élever jusqu'à la découverte de sa conscience de classe, prêt à renverser le pouvoir des programmeurs capitalistes tel un petit bug marxiste ? Ou alors l'IA pédalerait-elle simplement dans la semoule ? J'avoue que j'ignore de le savoir.
Et c'est pas fini avec les bugs. Crash et retour au bureau, corruption ou perte pure et simple de sauvegardes, c'est un véritable festival qui nous est offert, il y a même des fois où le jeu ne veut pas se lancer. Comme si le PC essayait de le vomir. Surprenant, vraiment. Allez, pour le fun je fais un résumé. C'est nul, moins que pas intéressant, plein de bugs et autres fantaisies et en plus c'est d'une laideur. Pour la comparaison, le moteur de Prison Escape est le Lith Tech Engine. Oui, celui qui a servi à NOLF premier du nom. Alors quand même, c'est pas une bouse même s'il a prit un bon coup de vieux. Mais alors là, vraiment, j'ai même pas le courage de décrire, vous aurez qu'à zieuter les screens, de toute manière je suis sûr qu'il y a déjà plus personne qui me lit alors. Pour finir en beauté, parlons de la bande-son. 3 notes de synthé tenues un peu trop longtemps ponctuées par ce qu'on pouvait imaginer de plus idiot : des sons de portes qu'on ouvre et qu'on ferme. C'est bien ça dans un jeu d'infiltration, comme ça on a toujours l'impression qu'un type vient de rentrer dans notre dos, c'est intelligent. Pffff, y en a marre !
- Graphismes2/20
Les mots manquent tellement c'est vilain. Non, c'est même pas vilain, c'est... pire.
- Jouabilité1/20
On erre dans les niveaux en quête d'on ne sait même pas quoi, tout ça avec un intérêt qui frise le néant. Ca me rappelle la recherche des oeufs de pâques dans le jardin, si ce n'est que les oeufs on peut les manger.
- Durée de vie5/20
5 niveaux, c'est court en théorie. Mais c'est sans compter sur le talent des développeurs. C'est sûr que lorsqu'on doit tout refaire parce qu'on a perdu ses sauvegardes, ça prend tout de suite plus de temps. Mais qui en aurait envie ?
- Bande son5/20
Des musiques insupportables et des effets aussi idiots que ratés.
- Scénario/
Mesdames, Messieurs les éditeurs, c'est à vous que je m'adresse, aux êtres humains qui, j'en suis sûr ou presque, sont en vous. Cessez de mettre des choses pareilles sur le marché. Quand aux développeurs, je sais que l'art est difficile mais si vous n'êtes pas doués faut pas vous acharner. A moins que vous manquiez simplement de sous pour laisse libre court à votre talent ? Dans ce cas : prenez un boulot d'appoint mais ne nous faites plus ça ! En attendant, sachez que je vous hais. Je vous en remercie d'ailleurs car en ces temps frisquets, on supporte bien une petite haine.