Presque un an après le test PC, pratiquement deux ans après la dernière news paru à son sujet, voilà que Kaan ressurgit de nulle part. C'est qu'on l'avait oublié ce cher Kaan (oups). La première fois qu'on vous en avait parlé, c'était sous le label Cryo et depuis la version PC, plus rien. Non pas que l'on s'inquiétait, mais le jeu avait fini par sortir de notre tête. Mais voilà, il est pourtant bien là comme il l'avait promis lors de sa première annonce. L'obstination, ça a parfois du bon. Pourtant, dans le cas de ce jeu, vouloir absolument porter le projet à son terme, n'est pas vraiment ce que l'on appelle communément une idée de génie. Le pire, c'est que l'on ne peut pas se réfugier sous l'excuse ô combien trop souvent vérifiée du "le pauvre, il est sorti trop tôt" car du temps, il me semble que les développeurs en ont eu suffisamment.

Alors voilà, Kaan c'est l'histoire d'un barbare en pagne, Kaan justement, que le hasard d'un scénario trop bien ficelé a voulu faire partir à la recherche de l'Orbe de l'Espoir, un caillou capable de ramener le calme au royaume. Lancé sur la piste de la pierre, la petite boule de nerf à la musculature polygonale va devoir traverser 18 niveaux pour remplir sa mission. Outre la simplicité déconcertante du scénario, le jeu brille surtout par son manque flagrant d'intérêt. Sans blague, Kaan est d'un ennui comparable à celui que l'on pourrait ressentir en assistant à un séminaire sur les bananes (j'imagine que ce genre de choses doit bien exister et que quelque part dans le monde, on légifère sur la longueur et la courbure du fruit).

Le jeu se résume à avancer dans les niveaux et à trancher tout ce qui bouge avec l'une des armes que l'on peut trouver sur sa route. Normal, me direz-vous. Après tout, c'est le principe même du hack'n slash. Certes. Cependant, il est nécessaire dans un style de jeux aussi convenu et formaté d'amener sa propre patte, sa petite touche perso, pour, si ce n'est innover, au moins se démarquer. Je suis bien conscient que tout le monde ne peut innover comme l'a fait Mark Of Kri, que tout le monde ne peut non plus proposer la beauté enchanteresse d'un Retour Du Roi ou l'action frénétique d'un Maximo, mais tout de même ! Kaan ne semble faire aucun effort pour accrocher le joueur. Côté innovation, il n'y absolument rien à en tirer – on apprend quelques combos par-ci par-là –, pas plus du côté réalisation d'ailleurs. Les graphismes – tirant pourtant partie du moteur de Gift et de Woody Woodpecker – sont à la limite de l'insupportable, tout comme la bande-son qui remporte selon moi, le césar de la niaiserie toutes catégories confondues. Les retards consécutifs du jeu y sont sûrement pour quelque chose.

Restait alors pour Kaan, l'option "action frénétique". Mais là aussi, il faudra malheureusement repasser. Avec un ou deux ennemis toutes les 30 secondes, on est loin des hordes de zombies qui se déversent sans relâche sur le héros du jeu de Capcom déjà cité deux fois dans ce test. Dès le premier niveau, on comprend donc que Kaan n'est pas armé pour affronter convenablement la concurrence, et qu'il n'a en plus rien pour s'attirer les faveurs des joueurs. Kaan aurait sûrement été plus inspiré de ne plus faire parler de lui et de rester caché dans nos pages de news. Le constat est peut-être dur, mais il est juste.