Si vous connaissez un tant soit peu les survival-horror sur PC, vous savez que le genre est un peu moribond sur cette plate-forme. A part les 3 premiers volets de Resident Evil, les 2 derniers de Silent Hill, les différents Alone in the Dark et quelques autres titres moins connus, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Aussi, c'est avec intérêt que nous accueillons Curse : The Eye of Isis qui tente le difficile pari de séduire les plus exigeants des amateurs du genre.
Le plus difficile pour un jeu survival-horror, c'est de se démarquer. Les développeurs de Silent Hill l'ont bien compris et ont donc mis en place un scénario noir et alambiquée, véritable signature de la série. Mais l'histoire du nouveau jeu de chez Wanadoo est loin d'être originale. Jugez plutôt : nous sommes en 1890 au British Museum de Londres. Vous n'êtes pas sans savoir qu'encore aujourd'hui ce musée abrite, entre autre, une grande collection d'objets venu de l'Egypte antique : momies, amulettes, documents en hiéroglyphes dont la célèbre Pierre de Rosette... Au début du jeu, vous incarnez Darien Dane, passionné de tout ce qui touche aux pharaons. Celui-ci a été invité par une étudiante Victoria Sutton, à une exposition sur l'Egypte qu'elle a contribuée à préparer. Il bénéficie même d'un petit traitement de faveur puisqu'il pourra la visiter en sa compagnie la veille de l'ouverture au public. Mais lorsqu'il arrive sur les lieux, la police mène une enquête sur la disparition d'une pièce maîtresse de l'expo, l'Oeil d'Isis. En outre, il n'y a aucune trace de Victoria.
Vous entrez dans le musée pour en savoir plus. Mais bien vite, vous serez confronté à ce qui semble être une entité qui a possédé les gens se trouvant dans le musée. Et ceux-ci se jettent sur vous pour vous tuer. Rapidement, vous faites le rapprochement entre ces étranges événements et la disparition de la statuette. Vous vous posez aussi des questions sur votre amie Victoria qui, vous l'espérez, n'a pas été contaminée par cette chose. Et vous-même, il vous faudra faire attention de ne pas rester trop longtemps au contact de cette entité matérialisée à l'écran par des nuages jaunâtres (entre-autre lorsque vous éliminez des personnes possédées). En effet, votre "niveau de malédiction" s'il est trop élevé fait baisser votre jauge de santé. Tout est donc fait dans ce jeu pour vous faire ressentir une certaine pression. D'autant que vous ne pouvez pas sauvegarder à tout moment. Il vous faudra vous présenter devant votre pote Abdul. Mais rassurez-vous, celui-ci se déplace par moment pour se poster dans une pièce plus proche de vous.
Le jeu comporte beaucoup de phases de combat dans lesquelles vous devrez éliminer des humains possédés mais aussi des momies et diverses créatures de l'au-delà. Pour cela, vous disposez d'un arsenal composé d'armes qu'il vaut mieux utiliser en restant sur place pour une plus grande précision. Quelques énigmes très simplistes viennent aussi se glisser par-ci par-là, mais le jeu se résume surtout à aller chercher des clés pour ouvrir ces satanés portes qui sont très souvent fermées. Ce principe implique de multiples allers-retours qui peuvent s'avérer lassants à la longue. Si vous aimez les jeux linéaires et répétitifs, vous serez servi ! Mais, je m'égare, comment peut-on aimer de tels jeux ? Autre problème, la réalisation qui, bien qu'honnête, ne vous surprendra guère. Les décors sont assez moyens, de même que la modélisation des personnages. L'ambiance sonore n'est pas non plus exempte de reproche : les thèmes musicaux sont courts et rares. Ils ne se déclenchent qu'à certains moments du jeu. Quant aux bruitages, ils ne sont pas mauvais, mais vous ne sauterez pas non plus au plafond en entendant un cri derrière une porte ou un monstre qui gémi. Dommage, car des graphismes et une bande-son plus soignés aurait certainement renforcé l'aspect sombre et malsain du jeu.
Passons à l'interface, et là non plus pas de surprises. Vous disposez d'une carte des lieux, mais celle-ci se révèle peu utile car son champ de vision est trop limité et on ne peut pas zoomer vers l'arrière pour remédier au problème. On n'a pas une vue d'ensemble des lieux ce qui est plutôt gênant. En plus, il aurait été agréable que l'on puisse voir les endroits où vous n'êtes pas encore allé, ce qui aurait éviter de vainement tourner en rond. Un autre petit problème est que l'on nous oblige à entrer dans l'inventaire pour sélectionner une clé et ouvrir une porte : un système automatique aurait sûrement été plus pratique. Bref, Curse est un petit jeu qui bien que sympathique n'arrive pas à se démarquer suffisamment pour être un hit.
- Graphismes13/20
Ce n'est pas mauvais, mais il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer pour autant. Les animations sont très moyennes, les décors manquent de détails et sont trop statiques.
- Jouabilité14/20
Que ce soit avec une manette ou avec le couple clavier-souris, il n'y a aucun problème pour diriger son personnage. En revanche, le gameplay se résume à rechercher la clef qui ouvrira la prochaine porte et à éliminer les ennemis qui se mettront en travers de votre route.
- Durée de vie13/20
Une durée de vie dans la moyenne de celle des autres survival horror, c'est-à-dire dans les 10 heures, ce qui est loin d'être énorme.
- Bande son12/20
Les thèmes musicaux sont assez jolis mais ils sont bien trop courts et peu présents. Quant aux bruitages, il n'y a rien d'extraordinaire non plus.
- Scénario13/20
L'idée de départ est bonne, bien que peu originale, mais ensuite les rebondissements sont trop rares pour tenir le joueur en haleine.
Curse : The Eye of Isis utilise toutes les recettes des survival-horror. Hélas, il n'apporte rien de plus au genre. On croirait presque être en présence d'un Alone in the Dark : The New Nightmare. Le même principe de jeu, le même style d'énigmes simplistes, bref le titre de Wanadoo ne sort pas des sentiers battus. En outre, il se révèle un peu trop répétitif pour pouvoir passionner les foules, et bien que le genre se fasse rare sur PC, un jeu plus soigné aurait été le bienvenu.