Ayant d'ores et déjà déversé son huile sur les moutures 128 bits, qui n'avaient, ô grand jamais, désiré un tel sort, la bête mécanique revient hanter nos portables. La GBA sera t-elle dans l'obligation de se rebeller elle aussi contre ses maîtres afin d'échapper à ce funeste destin ? Il semblerait que la révolution soit en marche.
La scène se passe dans un salon. Un de vos amis, ayant fait l'acquisition du soft en question, prend soudainement la parole dans la morosité générale d'un dimanche après-midi. "Wahou, on dirait Fallout !"dit-il inconscient de son erreur. Puis ayant visiblement fait se mouvoir son personnage il rajoute : "Ah non ! Carrément pas !". Bien que son interjection soit un peu barbare, il a entièrement raison. En effet au premier abord, que ce soit au niveau des costumes des personnages ou du design général, tout rappelle ce fameux titre d'Interplay, à l'ambiance fantastique et à l'originalité indéniable. Le premier pas se fait donc en confiance. Bien mal vous en prendra car la chute sera violente. Suffisamment détaillés, les environnements manquent toutefois de finesse, réutilisant les mêmes "textures" à divers endroits, modifiant simplement la couleur. De même, si les différents protagonistes bénéficient d'un rendu correct, l'animation quant à elle souffre d'un manque de fluidité navrant. Tirer un coup de feu ou effectuer une course à pied se réalise en trois étapes, d'où une décomposition plus que lacunaire. Il faut avouer néanmoins que les explosions et autres destructions d'environnements s'avèrent honorablement opérées. Des phases de dialogues courtes et dénuées de mise en scène glisseront devant vos yeux des dessins représentant le visage de la personne en train de s'exprimer. Plutôt de bonne factures, ces derniers, fort rares, ne jouent pas en faveur de la qualité de l'ensemble. Mais le meilleur reste à venir.
Un androïde, à l'exemple de Z6-PO, se doit de n'être que peu maniable. C'est une loi immuable. Mais il n'est pas nécessaire de pousser le vice jusqu'à appliquer cet état de fait dans un jeu. D'une raideur sans commune mesure, notre ami de chez Skynet se prend en main très délicatement. Officiant au sein d'un monde en 3D isométrique, ce pauvre robot à masque humain se retrouve pris en défaut par ses instruments de bord. Cette solution est la seule plausible à la carence concernant le système de visée. Faisant feu aisément en direction des quatre points cardinaux, l'accès aux diagonales se révèle beaucoup plus problématique. Il n'est pas rare que vous deviez vous placer en face d'un ennemi dans l'espoir de lui causer des dégâts. Vous exposant par la même davantage à ses charges destructrices. On jurerait que le titre avait, au début de sa création, été destiné à supporter un gameplay basé sur de la 2D. Sincèrement handicapant.
Pour ne rien arranger, le gameplay apparaît véritablement illogique et extrêmement mal pensé. Lorsque je vous aurai exposé les faits, vous vous demanderez sûrement s'il ne s'agit pas d'un trait d'humour douteux. Prenez place confortablement. Trouvant à juste titre leur schéma de jeu trop répétitif et manquant cruellement d'intérêt, les développeurs trouvèrent cette idée chamboulant le petit monde chamarré du jeu vidéo. En pleine partie il vous est donc possible (et peu recommandé) de changer le mode de déplacement de votre avatar. D'une simple pression sur la touche "L", vous passez en un tour de main de l'état '"marcher", à celui intitulé "courir", en passant par le meilleur et le plus beau, le mode "pas de côté". Inutile de vous dire qu'en plein affrontement, cet embarras du choix demeure peu ou pas pratique du tout. Il advient donc que, soit vous mourrez du fait de votre lenteur exacerbée, soit vous tournez rapidement autour de votre opposant afin d'éviter les balles tel Benny Hill, soit encore vous essayez désespérément de placer un coup de feu dans la carcasse d'un T-X en vadrouille. Et je vous assure que cela devient vite passablement énervant. Ces bonnes résolutions aboutissent au fait que l'on court la majeure partie du temps comme un dératé. Trois façons de jouer, aboutissant à n'en conserver qu'une seule par dépit. Joli coup.
Au final, baigné par une bande sonore redondante et dont les mélodies se dissimulent derrière des sonorités lourdes et imposantes, ce soft épuise une licence qui n'avait pas mérité pareil traitement. Une anecdote, ayant joué à Terminator avant de réaliser le test de Power Rangers, il m'a semblé entendre le même thème dans le titre dépeignant la vie trépidante des ersatz de Bioman. Mais ce n'était qu'une illusion. En fait le jeu avait buggé et la musique de même. Tout cela pour étayer mes propos. Basé sur une idée relativement intéressante, mêlant action et aventure, on aboutit à un soft misant tout sur la pénétration des défenses ennemies par la force pure. L'univers dont il est inspiré est suffisamment riche pour pallier à cet écueil provoquant une lassitude forcenée. Votre mission s'achève ici.
- Graphismes10/20
La qualité graphique en elle même ne connaît pas de travers spécifiques, proposant des environnements plus beaux que certaines productions GBA, mais l'animation vient tout gâcher. Peu décomposée, raide, elle ne donne pas envie de faire ne serait-ce qu'un pas.
- Jouabilité7/20
Lacunaire quant au système de visée, le défaut majeur provient d'un gameplay abusivement inadapté et peu intuitif. Il semble que ce dernier n'est pas été conçu pour la représentation choisie pour le titre.
- Durée de vie9/20
Il ne vous faudra pas plus de trois jours pour venir à bout de la quête en mode facile. Le choix "difficile" par contre, propose un challenge nettement plus élevé, mais également disproportionné à la vue de la jouabilité.
- Bande son8/20
Les compositions musicales sont pour la plupart redondantes, et qui plus est grésillantes et saturées de sons envahissants et lourds. On ne note aucune voix digitalisées. Seul le bruit des explosions est correct.
- Scénario11/20
La trame est semblable à celle du long métrage, mais souvent amenée de manière lacunaire.
Passablement inintéressant, ce titre cristallise les défauts de ses illustres grands frères. Des missions d'où tout intérêt s'avère absent, proposant sempiternellement des schémas identiques, et peu de variations. La mode des cartes nécessaires à l'ouverture de portes n'est pas sur le déclin, la preuve en est le système général du titre. Bâclé à bien des égards, sa carrière aurait pu être de bien meilleur aloi, si seulement le gameplay et la jouabilité ne s'étaient pas présentés aussi déstabilisant dans le mauvais sens du terme. A quand un bon jeu disposant de la licence Terminator ? Mets-toi aux jeux vidéos James, s'il te plaît.