Bienvenue dans le monde burlesque et fantaisiste de Croque Canards. Vous savez, cette série intitulée Sitting Ducks en VO et diffusée chez nous sous le titre sympathique que l'on sait ? Bref, Croque Canards fait le grand saut sur consoles et atterrit en catastrophe sur GBA dans une version qui ne nous laissera pas une impression impérissable.
Ceux qui aiment Croque Canards apprécient sans doute cette série pour son humour et son design génial. Le problème avec cette version GBA, c'est que si l'esthétique est retranscrite avec succès, malgré une limite certaine dans les animations et les mimiques des personnages, l'humour, lui, n'est pas aussi palpable qu'on aurait pu le souhaiter. Le fait est que la plupart des canards que vous croiserez dans le jeu ne vous adresseront même pas la parole, mais se contenteront de vous jeter par terre si vous les percutez trop violemment. Les développeurs ont délibérément choisi de limiter le scénario à de simples directives données par un personnage en début de mission, plutôt que d'essayer d'enrichir l'univers du jeu.
En résulte un manque flagrant de charisme au niveau de ce soft qui se contente tout juste d'enchaîner des challenges souvent très similaires, et qui n'auraient pas grand-chose de très excitant si les protagonistes n'étaient pas ceux de la fameuse série animée. Sur GBA, Croque Canards se découpe en deux modes de jeu distincts : le mode Histoire et le mode Course. En mode Histoire, vous devez exécuter successivement différentes missions chronométrées, dans la peau de Bill, d'Aldo et de Fred selon les cas. En mode Course, vous devez piloter un scooter sur une douzaine de circuits qui vous offriront la possibilité de sillonner Canardville en tentant d'arriver avant vos concurrents.
Mais revenons au mode Histoire, puisque c'est tout de même le gros morceau du jeu. Au fil de l'avancée dans ce mode, on s'aperçoit avec regret que les missions ont toutes un air de famille, ce qui est d'autant plus navrant qu'elles ne sont pas franchement passionnantes. L'objectif est de rendre service à untel en allant chercher un ou plusieurs objets situés quelque part dans le niveau, puis de le rapporter à une personne donnée avant la fin du chrono. L'action se résume alors à suivre la direction indiquée par la flèche qui s'affiche à l'écran tout en essayant de ne pas s'écarter du chemin tracé par les pièces bleues qui vous permettent de regagner de précieuses secondes. Bien sûr, les obstacles ne manquent pas, et il est facile d'être ralenti par des pièces rouges qui vous infligent un malus de temps, des canards qui obstruent le chemin, des poubelles qui vous font rebondir et avec un peu de malchance vous envoient directement dans une bouche d'égout. Difficile de comprendre pourquoi mais les milk-shakes, eux, vous redonnent suffisamment de pêche pour vous faire gagner quelques mètres, à condition de foncer dans la bonne direction.
Petit à petit, les missions se compliquent du fait que les obstacles se font plus nombreux et que l'on dispose de moins en moins de temps. En plus de cela, on est parfois obligé de s'aventurer en terrain ennemi dans la ville des crocodiles, et il faut alors slalomer le plus vite possible entre les crocodiles pour éviter qu'ils ne vous attrapent et ne vous tordent le coup. Dit comme ça, on peut penser que ça peut être drôle, mais personnellement je trouve ça plutôt agaçant et vite gonflant. A d'autres moments, on contrôle d'autres personnages, comme Fred ou le croco Aldo. Il faut alors conduire ce dernier dans des labyrinthes dangereux où on avance à tâtons pour récupérer des clés qui ouvrent les bonnes portes et permettent d'atteindre des leviers qui ouvrent d'autres issues. Passionnant.
On se rabat finalement très vite sur les courses en scooters à travers Canardville, où on a le choix de piloter six scooters différents sur une douzaine de tracés, tout cela étant évidemment à débloquer. Là encore, on s'amuse cinq minutes avant de réaliser que les challenges ont vraiment du mal à se renouveler et à gagner en intérêt. Je vous épargne l'explication des défis qui consistent simplement à terminer en tête en évitant autant que possible les flaques d'huile et autres tas de glue qui vous ralentissent. Le soft n'étant déjà pas particulièrement long, la durée de vie se retrouve encore plus raccourcie par la présence de passwords entre chaque niveau. Au final, on peut penser que si les plus jeunes ou les gros fans de la série y trouveront leur compte, les autres se trouveront facilement d'autres priorités sur Gameboy Advance.
- Graphismes13/20
Les environnements sont souvent très vides mais les personnages profitent du design sympathique de la série et sont correctement animés.
- Jouabilité11/20
Certes, le jeu ne trahit aucun véritable souci de maniabilité, mais il faut reconnaître que les possibilités d'action sont franchement réduites et la liberté limitée. Le tout manque de variété et d'inventivité.
- Durée de vie12/20
Les missions ne sont pas particulièrement faciles mais on en voit le bout d'autant plus rapidement que le jeu dispose d'une fonction de mots de passe qui permet de ne pas reprendre du début à chaque fois.
- Bande son8/20
On ne retrouve pas vraiment l'humour de la série, les musiques sont moyennes et peu nombreuses.
- Scénario7/20
Trois bribes de texte en début de mission, et c'est tout. C'est insuffisant pour mettre en place une atmosphère ou un humour digne de ce nom.
Croque Canards ne laissera pas davantage son empreinte sur GBA que sur les autres supports. Le jeu est ennuyeux au possible, peu varié, et ne reflète pas l'humour de la série. Même les plus jeunes ne lui accorderont guère plus de quelques heures.