Le gnome boutonneux, compagnon intime de Karen Cheryl, en a fait du chemin depuis la défunte émission Hugo Délire. Après différents jeux directement adaptés du principe préhistorique d'Hugo Délire, le gnome vieillissant a décidé lui aussi de se mettre au karting, histoire de faire comme tout le monde en plagiant l'indétrônable Mario Kart. Bonne ou mauvaise idée ?
En fait de plagiat, Hugo : Bukkazoom n'en est pas vraiment un puisque, là où bon nombre de ses collègues se contentent de suivre à la trace les règles établies dans un Mario Kart, le titre de ITE Media s'inscrit plutôt dans la lignée d'un Cel Damage, avec des modes de jeu calqués sur ceux qu'on peut trouver dans les Quake-like et se déroulant dans de grandes arènes ouvertes, plutôt que sur des circuits sinueux et étroits. Du coup, l'interface affiche en permanence une flèche qui nous indique la direction à suivre, soit pour atteindre la porte suivante, soit pour rejoindre un élément précis dont il faut s'emparer avant ses adversaires. Mais alors qu'on s'attend à ce que la diversité des modes de jeu assure aux parties un renouvellement constant, on s'aperçoit vite que les modes en question se ressemblent beaucoup et manquent finalement cruellement de variété. Si l'on ne se fait donc pas trop d'illusions sur la durée de vie du soft, la grande inconnue concerne le plaisir de jeu.
Le monde présenté dans Hugo : Bukkazoom est celui de l'infiniment petit. Réduits à la taille d'une vulgaire mouche, Hugo et ses compagnons vont se livrer bataille dans des environnements bucoliques gigantesques pour eux, à bord de véhicules ressemblant fortement à des coléoptères et autres insectes plus ou moins nuisibles. Les engins vont de pair avec les personnages jouables, et la plupart d'entre eux sont à débloquer. On retrouve le gnome Hugo et son pif à la Achille Talon, la petite Trollerit, le fonceur Trollerat, la bourrine Trollerut (quelle originalité dans les noms !), Hugolina, la femme d'Hugo, la diabolique Scylla, l'oiseau Fernando, le singe Jean-Paul, et Don Croco. Que du beau monde, en somme.
Une fois son personnage choisi, les hostilités peuvent commencer. En solo ou contre un autre joueur, le championnat se divise en cinq étapes successives dans lesquelles vous pouvez également vous entraîner séparément. Le premier challenge s'appelle la course aux ballons, et consiste à passer des portes mobiles avant les autres. Pourquoi des portes mobiles ? Parce que ces fameux portails sont soutenus par des pucerons engoncés dans des tonneaux qui ont tellement peur de vous qu'ils se barrent dès que vous les approchez. Une idée qui aurait pu être fun si la maniabilité n'était pas aussi hasardeuse. Vient ensuite le transport de pucerons, dont l'objectif est de ramener cinq pucerons sains et saufs à la base. Un mode qui s'apparente beaucoup au Capture The Flag des Quake-like, la seule différence étant le remplacement du drapeau par des pucerons qui se déplacent au volant de voitures. Plus classique, le mode Course vous projette dans une vaste arène ouverte où vous devez simplement faire de votre mieux pour passer entre les portes avant les autres. Le défi "prends le ballon" est une autre variante du CTF, mais cette fois avec un ballon. Et la course de taxis consiste aussi à ramener des pucerons à un endroit précis.
En plus de cela, on peut également s'entraîner en mode Parcours Libre ou en Contre-la-Montre. Dans chacun des modes, il faut faire son possible pour récupérer des options afin de ralentir ses adversaires. L'originalité vient du fait qu'on peut les cumuler pour les combiner afin d'en décupler la puissance. Au total, neuf combinaisons sont possibles, mais le plus délicat reste de pouvoir viser correctement l'ennemi. La vitesse de jeu est en effet assez importante, et les changements de direction se font de façon beaucoup trop brutale pour pouvoir contrôler son engin correctement. Les collisions sont du coup très fréquentes et la confusion inhérente à ce gameplay rend les parties trop aléatoires, du fait qu'on ne peut pas vraiment faire ce que l'on veut. Dommage, car si la maniabilité avait été plus précise et mieux pensée, Hugo : Bukkazoom aurait pu intéresser les mordus des courses de kart.
- Graphismes10/20
Les textures sont pauvres mais les environnements sont sympa, après, il faut supporter l'absence totale de charisme des personnages.
- Jouabilité8/20
Dommage que le manque de précision du gameplay rende les parties aussi confuses. On ne peut jamais vraiment contrôler tout ce que l'on fait et les parties en deviennent trop aléatoires.
- Durée de vie10/20
Le multijoueur se limite à deux participants, et certains modes de jeu se ressemblent beaucoup. Il ne faut pas énormément de temps pour débloquer tous les personnages cachés, plutôt de la chance.
- Bande son8/20
On dénombre une à deux répliques maximum par personnage et celles-ci sont d'une pertinence affligeante. Quant aux musiques...
- Scénario/
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On n'attendait pas vraiment le retour d'Hugo, surtout dans un jeu de courses de kart, mais le soft aurait pu tirer son épingle du jeu si la maniabilité n'avait pas été aussi hasardeuse. On ne contrôle que la moitié de ce que l'on fait, ce qui nuit beaucoup à l'intérêt des parties.