Le golf n'est pas un sport réservé à une élite bien sappée qui se réunit le dimanche après midi pour swinguer entre gentlemen. Le golf c'est aussi un sport très défoulant où on peut passer ses nerfs sur son caddie et frapper comme un bourrin dans la petite balle. C'est en tout cas ce que TDK veut nous faire croire.
Lorsque Outlaw Golf est arrivé à la rédaction, Romendil s'est écrié "Quoi ? Encore Outlaw Golf ? Y'en a marre maintenant !" C'est qu'elle en a vu passer des versions de Outlaw Golf la Romendil. Depuis pratiquement un an, ce jeu de golf irrévérencieux ramène sa fraise sur tous les supports du moment. D'abord Xbox, en février dernier, puis GameCube pendant l'été et enfin PS2 ce mois-ci. Ca en fait des versions à tester ! Mais ne t'inquiète pas Romendil, ce coup-ci, c'est moi qui me charge de la version PC. Tu peux souffler. Moi par contre, je vais en baver car le titre a beaucoup perdu en passant sur PC.
La perte ne se fait pas vraiment au niveau des modes de jeux puisque Outlaw Golf propose un large panel d'options pour taper la balle jusqu'à 4 joueurs à tour de rôle, des tournois bien sûr, mais également plusieurs modes dits de démonstration qui peuvent pratiquement s'apparenter à des mini-jeux (envoyer la balle dans des sauts, la faire sauter par dessus une rivière, etc.). Le jeu est donc encore assez riche à ce niveau, par contre, qualitativement, c'est une adaptation complètement à la ramasse que l'on récolte sur PC. Dès le menu, on sent le portage peu optimisé pour la machine. Pas de curseur dans le menu, une faible résolution qui fait baver les visuels, il y a des détails qui ne trompent pas sur le soin apporté à cette adaptation. Sur le green, on retrouve des graphismes tout juste moyens qui semblent accuser un retard d'un ou deux ans. Pas vraiment mal modélisés, les golfeurs et les parcours affichent en fait un sérieux manque de finition. Les contours sont pixélisés, les animations un peu simplistes... En clair, le jeu fait vraiment cheap.
Sur le gameplay, le titre se montre aussi un peu pingre. Si le choix du club, l'effet à donner sur la balle, et la force à inculquer au club sont bien là, le système de double clics pour frapper n'est pas aussi fun que le True Swing de la série Tiger Woods. Normal, me direz-vous, ces deux titres ne jouent pas dans la même catégorie. C'est juste. Outlaw contre Tiger, c'est l'éternel opposition entre l'arcade et la simulation, j'en suis tout à fait conscient. Cela dit, laisser le choix au joueur entre deux types de swing aurait pu le faire sans pour autant entraîner le jeu dans un aspect simulation qui ne lui aurait pas convenu.
Car de simulation, il n'est absolument pas question ici. Outlaw Golf c'est tout le contraire de la simulation même. De l'arcade brute, sans aucune gramme de finesse, à l'image de ses golfeurs complètement tarés qui n'hésitent pas à se défouler sur leur caddies pour se calmer. Tabasser son larbin n'est d'ailleurs pas si accessoire que cela, puisque pendant les parties, votre réussite dépend grandement de votre attitude. Chaque coup raté fait baisser votre karma tandis que les tirs de précision vous remonter le moral. Bien évidemment, un golfeur énervé commet bévue sur bévue rendant la partie de plus en plus compliqué. A l'inverse, un golfeur à la chance insolente accumule les eagles, les birdies sans trop de souci. Pour en revenir au molestage de caddie, le fait de tabasser votre comparse vous redonne la pêche et fait donc remonter votre moral en flèche. Un principe pas vraiment correct, politiquement parlant, mais qui fonctionne tout de même dans ce titre où les personnages sont tous aussi barges les uns que les autres (le couple SM, la strip-teaseuse écervelée, l'espagnol imbu de sa personne ou encore la jeune fille bien sage à la jupe aguichante). Une petite précision, il est impossible de bastonner à l'infini le caddie. Pour le faire, il faut d'abord avoir un jeton d'attitude en main.
Au final, Outlaw Golf reste quand même moins intéressant que sur consoles et cela même si le contenu reste identique sur toutes les versions. Le gameplay trop limité et la pauvre réalisation ont eu raison de ce titre certes marrant, mais pas plus que quelques heures. Question golf, on ne fait pas plus délirant, mais on trouve par contre bien plus intéressant en lorgnant un peu du côté de Tiger Woods PGA Tour 2004 ou même de la série Links que je n'ai même pas citée dans ce test. Honte sur moi, que l'on me fouette à coup de putter !
- Graphismes11/20
On est loin du niveau d'exigence actuel. Les graphismes sont très très moyens avec des modélisations approximatives (le public est pitoyable) et des textures souvent dégueulasses. Le portage semble bâclé à ce niveau-là.
- Jouabilité12/20
Un jeu de golf somme toute très limité. Le système de swing est simple mais pas forcément intéressant à la longue.
- Durée de vie14/20
Beaucoup de modes de jeu et une petite dizaine de personnages à incarner. Si on accroche au côté ultra-arcade de l'affaire, on a donc de quoi faire.
- Bande son6/20
La bande-son est, n'ayons pas peur de le dire, catastrophique. Les voix françaises sont lamentables et parfois le jeu passe en anglais sans même nous prévenir. Nul !
- Scénario/
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C'est sûr, sur le green, Outlaw Golf ne peut rivaliser avec le tigre des bois. Par contre son aspect irrévérencieux rend le sport un peu plus abordable. Dommage donc que la réalisation ainsi que le gameplay général ne soient pas plus aboutis.