A défaut de pouvoir enfin s'initier aux joies du MMORPG sur PS2 avec Final Fantasy 11, c'est l'un des piliers du genre sur PC qui nous fait l'honneur d'arriver chez nous dans une version spécialement destinée au jeu sur console. Everquest Online Adventures risque fort de faire replonger les nostalgiques de la version PC qui auraient échoué pour une raison X sur PS2, et constitue en tout cas une bonne occasion pour tous les autres de se mettre aux MMORPG.
L'arrivée de l'un des plus grands jeux de rôle massivement multijoueur PC sur la console de Sony constitue un véritable événement pour les joueurs européens qui n'ont pas encore eu l'occasion de s'essayer au genre sur la PS2. Un événement aussi pour les adeptes du jeu original, curieux de voir ce que va pouvoir donner une adaptation console d'un jeu de cette envergure. Au final, Everquest Online Adventures réussit son passage sur console en proposant un univers extrêmement vaste, des bases de gameplay toujours aussi solides et une dimension communautaire que seuls savent proposer les MMORPG. Les développeurs ont su simplifier suffisamment le gameplay pour le rendre parfaitement adapté au jeu sur console, tout en conservant la quasi-totalité des possibilités de la version PC. En cela, on peut constater que le soft ne dénature absolument pas le jeu original.
Forcément, pour jouer à Everquest Online Adventures, il faut déjà posséder un adaptateur réseau Ethernet avec une connexion haut débit, débourser la somme nécessaire pour l'achat du jeu et accepter de payer un abonnement mensuel. Le soft requiert également pas moins de 3 Mo de libres sur une carte mémoire, et il est conseillé de se munir d'un clavier USB pour ne pas galérer lors des dialogues. Une fois son compte créé, on peut alors accéder à différents serveurs et créer jusqu'à 8 personnages, sachant qu'un personnage créé sur un serveur ne peut pas accéder aux autres serveurs. Pour la petite histoire, seul le serveur français nous était accessible au moment du test, et même si ce dernier était désespérément désert en termes de personnages joueurs, il avait le mérite de proposer une traduction quasi intégrale des textes en français.
Vient donc la cruciale phase de création de personnages. Sur cette version PS2, les dix races disponibles sont les suivantes : barbare, elfe noir, nain, elfe, érudit, gnome, halfelin, humain de l'est, humain de l'ouest et troll. Selon la race choisie, on accède à certaines classes bien précises parmi les suivantes : barde, clerc, druide, enchanteur, magicien, moine, nécromancien, paladin, rôdeur, maraudeur, chevalier de l'ombre, chaman, guerrier ou sorcier. Il faut ensuite distribuer les points de bonus dans ses différents attributs : force, résistance, agilité, dextérité, sagesse, intelligence et charisme, sachant qu'on nous indique dans quelles catégories il vaut mieux mettre ses points en fonction de la classe que l'on a choisie. Il ne reste plus qu'à paramétrer l'apparence physique de son personnage pour pénétrer dans le vaste monde de Tunaria et se retrouver dans sa ville de départ. La version packagée comporte d'ailleurs une carte générale de Tunaria ainsi que les plans de chacune des villes, ce qui s'avère bien pratique compte tenu de la difficulté à trouver son chemin dans ces immensités hostiles.
On effectue alors ses premiers pas avec le chef de sa guilde, histoire de remplir quelques quêtes de base qui permettront de récupérer de l'expérience facilement et de gagner quelques niveaux avant d'aller chercher des noises aux monstres. Dans cette version PS2, on a toujours le choix entre la vue à la troisième personne et la vue subjective (via le bouton Select), le stick droit permettant de zoomer et de recentrer la vue de manière à ne pas être gêné par des problèmes d'angles de caméra. On dispose également d'une boussole qui s'affiche près des jauges de vie et d'expérience, ainsi que d'un réticule de visée qui permet de savoir, via un simple système de couleurs, si le niveau d'un ennemi est supérieur au vôtre ou pas. Comme sur PC, il est également indispensable de regarder quelle est l'attitude de sa cible, si elle est neutre, amicale ou carrément agressive envers vous. Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut saisir la moindre occasion de se faire lier à proximité de son terrain de chasse par des "gardesprits" qui vous ramèneront auprès d'eux si vous décédez. Libre à vous, à partir de là, de combattre toutes les "mobs" qui croisent votre route, de grouper pour chasser en groupe ou d'accomplir des quêtes pour recevoir des points d'entraînement et acquérir de nouvelles compétences.
Pour simplifier le système de jeu déjà bien complexe de la version PC, les développeurs ont rassemblé la plupart des fonctions essentielles dans le sous-menu, et choisi de faire apparaître les points de dégâts directement à l'écran, ce qui n'est pas plus mal. On ne peut certes pas créer de boutons associés aux différentes commandes, mais on peut tout de même accéder rapidement aux sorts et compétences que l'on a mémorisés, et activer sans problème les fonctions de dialogue, d'attaque-auto, et autres commandes utilisées fréquemment. Toujours au niveau des petits changements de gameplay, on ne peut plus s'asseoir pour se régénérer, mais simplement manger pour accélérer la récupération des points de vie.
On retrouve pourtant bien l'esprit du jeu PC une fois passé le cap de la prise en main et on reprend vite ses réflexes d'aventurier imprudent en coursant des "mobs" trop fortes pour soi qui rappliquent en entraînant derrière elles tous leurs congénères ou qui au contraire prennent la fuite lorsqu'elles frôlent l'agonie. On peut toujours "looter" les corps des ennemis vaincus, c'est-à-dire les piller pour revendre leur matériel ou les différentes parties de leur corps au premier marchand venu. On sursaute toujours autant lors des assauts contre les araignées géantes, même s'il faut bien reconnaître que le moteur graphique d'Everquest Online Adventures est loin d'être impressionnant. Il est aussi possible de faciliter les grands trajets en signant des registres aux cochers pour accéder aux écuries et chevaucher des montures diverses. Les plus téméraires pourront même aller se battre dans l'eau ou rallier des guildes pour aller défier les plus féroces des dragons de Tunaria. Bref, il y a fort à faire avec ce titre qui bénéficie d'une durée de vie tout simplement illimitée pour peu que vous sachiez vous faire des compagnons de route. Car comme sur la version PC, Everquest demeure un jeu qui vaut davantage pour sa dimension communautaire que pour son gameplay pas toujours follement passionnant. A vous de voir si le style saura répondre à vos attentes.
- Graphismes13/20
Visuellement, le jeu semble s'appuyer sur un moteur graphique amélioré du jeu original. Le résultat n'est pas particulièrement impressionnant, les animations sont réduites et le champ de vision n'est pas très vaste, mais les personnages ne sont pas dénués de charisme.
- Jouabilité14/20
Les développeurs ont réussi à simplifier le gameplay pour l'adapter au jeu sur console, sans pour autant que cela nuise aux possibilités de jeu. On préférera tout de même y jouer via un clavier USB histoire de faciliter les commandes de chat.
- Durée de vie17/20
Comment voulez-vous noter la durée de vie d'un MMORPG ? Soit vous accrochez complètement au système de jeu qui prône le level-up à outrance et la progression en communauté, auquel cas vous risquez d'y jouer toute votre vie, soit vous jouez de façon isolée et vous vous lasserez rapidement.
- Bande son13/20
Les musiques ne sont guère présentes et privilégient surtout les bruitages d'ambiance. On peut paser par les options pour choisir le thème de son choix pendant les combats. La VF affiche une traduction presque intégrale des textes, avec un phrasé différent selon les races.
- Scénario/
Les MMORPG ne permettent pas de proposer des trames scénaristiques dignes de ce nom, mais c'est aux joueurs de créer leur propre histoire en multipliant les rencontres et en cherchant des quêtes. Le problème est que l'on trouve difficilement des indices pour accomplir ces quêtes ou localiser un PNJ en particulier.
Everquest fait un passage plutôt réussi sur console avec une adaptation PS2 qui permet de découvrir de nouveaux territoires et qui bénéficie d'un gameplay finalement bien adapté au jeu sur console.