Contrairement à beaucoup d'androïdes décérébrés, le pacifique Terminator est parvenu à effectuer une carrière que certains qualifieront de sensationnelle. En effet, ce courageux descendant d'un empire de machines à coudre et autres ustensiles adaptés à la vie quotidienne, est récemment devenu le gouverneur d'une des régions du globe les plus puissantes économiquement parlant. R2D2 ne peut pas en dire autant. De tout façon, on ne comprend pas un traître mot de ce qu'il raconte. La même incompréhension règne à la vue de ce titre.
Ce sombre récit est l'histoire plus que dramatique d'une adaptation, il faut honnêtement le dire, bâclée. Ceci dépeint la journée où toutes les certitudes s'écroulèrent lourdement pour le jeune John Connors. Errant dans les locaux carbonisés de la résistance, il fut tout d'abord choqué par la présence écrasante d'un nombre plus que croissant de textures 2D, de très mauvaise qualité, gangrènant des bâtiments affublés de ces mêmes tares bien que disposant d'une 3D ne prenant pas même la peine d'afficher de détails. Souhaitant ardemment s'échapper de cet enfer, le chef rebelle se saisit d'une de ses nombreuses armes aux capacités diverses, comprenant pour la majeure partie d'entre elles un tir secondaire. Cherchant une porte de sortie, qu' il ne devait ne jamais trouver, son instinct de survie lui permit de raisonner de la meilleure manière qu'il soit. Il fit feu sur le mur Est, qui bien que parsemé de fissures béantes ne s'écroula aucunement. Retentant cette expérience malheureuse sur la partie Sud de la pièce, visiblement récente, ses attentes furent comblées. Pourtant il ne comprenait pas cette subtilité. Y aurait-il certaines parties délibérément plus fragiles alors qu'elles ne devraient logiquement pas l'être. La division programmation de Skynet était sûrement derrière tout ça. Débouchant au sein d'un sombre tunnel, il s'étonna de la présence de robots en ces lieux.
N'écoutant que son courage et la voix à consonance américaine de son commandant, non doublé durant ces moments d'actions intenses, John entreprit de bloquer l'accès extérieur en détruisant un wagon appartenant à une rame de métro. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsque ce dernier se déforma en 3 pitoyables animations, lui rappelant les bidons en fer de Double Dragon, sur sa bonne vieille Nes. Parvenir à une nouvelle génération pour offrir cela, le minait de l'intérieur. Entendant un bruit derrière lui, il se retourna et propulsa une salve d'énergie en direction d'un pilier qui connut un sort semblable au wagon. Ce monde était-il à ce point au bord de l'apocalypse ? Les techniciens ne devaient jamais avoir vérifié les bases de ces structures.
Esquivant de justesse un tir ennemi, John, apercevant des alliés, espérait de tout son coeur que ces derniers lui viennent en aide. Mais leur intelligence artificielle ne répondit pas à l'appel. Cloués sur place, ne cherchant pas à s'abriter des lasers, ils restaient postés tels des épouvantails, encaissant les chocs, avant de mourir. Mais la chance était avec eux, car les androïdes possédaient à peu de choses près les mêmes réactions. Marchant droit devant, sans jamais dévier d'une route précalculée, il ne leur venaient jamais à l'esprit de contourner un obstacle. De vrais Playmobils guerriers.
Une salve de roquette, provoquant une explosion digne d'un pétard à la mèche humide, fit voltiger ces carcasses mécaniques comme de vulgaires pantins désarticulés. L'animation défaillante sévissait donc partout. Une habitude devenant une honte. Étant donné le poids approximatif de 110 kilogrammes d'un robot, cela amusait beaucoup John d'observer ces réactions quasi-lunaires. Parvenant enfin au grand jour, baigné d'une pluie torrentielle, le jeune homme décidait de consulter son carnet stratégique dans lequel était inscrit ses différentes observations de la journée.
En premier lieu, son armement demeurait obsolète et peu original, disposant de plus d'une visée automatique relativement peu intuitive et désagréable, reléguant le gameplay à une simple pression machinale sur la gâchette droite. Aucun moyen d'ajuster précisément son tir, et encore moins de trouver un quelconque intérêt lors de ces phases. De plus, les nombreuses disparitions de panneaux indicateurs, ou simplement de pancartes, pourtant à portée de vue, le laissèrent pensif. Certains phénomènes paranormaux telles la tombée de la pluie dans une habitation surmontée d'un toit, ainsi que la disparition pure et simple de pixels d'une explosion au détour d'un mur peu polygoné, en passant par les impacts de balles suspendus dans le vide, lui procurèrent des frissons. De même, sa feuille de mission était mise à jour de manière assez laxiste, lui conférant des objectifs peu dissemblables, répondant tous à des scripts basiques. Il se remémora également une scène plus qu'étrange. Lors d'un affrontement entre deux soldats du camp de la liberté, l'un d'eux ne pu venir à bout de son homologue à l'aide d'un pistolet laser, mais parvint à l'assommer via un coup de poing. Dans cet univers dégradé, toute logique était à bannir.
Fermant son livret, une feuille se détacha et se posa délicatement dans une flaque de boue. Il parvint tout de même à déchiffrer "bêtisier". Il restait encore deux lignes visibles. La première traitait du fait que la démo (concernant le prochain titre signé Atari, bénéficiant de la licence Terminator 3) fournie avec le titre tenait plus en haleine que celui-ci et que lors des réglages effectués sur les commandes de jeu, on ne pouvait en aucun cas modifier les manipulations concernant le regard, la visée et les pas chassés. Dépité, John, s'essuyant le visage de ses mains ensanglantées, pensa avec bonheur à des scènes cinématiques de bonne facture, s'octroyant une mise en scène précise et intéressante, à des compositions musicales en parfait accord avec une ambiance immersive et prenante. Mais la réalité revint rapidement en ses pensées. Constatant le champ de bataille il préféra rendre les armes.
- Graphismes9/20
Un ensemble de qualité plus que moyenne, offrant aux yeux des joueurs des textures mal choisies, conformes à l'ambiance, il est vrai, mais vraiment mal réalisées. Si l'on prend également en compte le peu d'étapes concernant les animations, il ne reste que les très convenables scènes cinématiques qui puissent amener le soft à la surface.
- Jouabilité10/20
Des commandes qui répondent de manière correcte, mais qui s'avèrent entachées par un système de lock lacunaire, tuant l'intérêt même du FPS. L'impossibilité de configurer convenablement sa manette demeure également un écueil.
- Durée de vie12/20
Nombre de bonus concernant le film ainsi que le jeu, dans l'ensemble dignes d'intérêt. A noter une difficulté bien dosée, n'empêchant pas une certaine lassitude due aux défauts sus-cités.
- Bande son13/20
Des voix crédibles, mais curieusement sous-titrées durant les scènes cinématiques, alors que pendant les phases de jeu, il faut se résoudre à ne pas disposer de traduction. Un accompagnement sonore louable, détenant des passages épiques parfaitement en adéquation avec le monde représenté.
- Scénario12/20
Une trame analogue à celle du long-métrage, débutant cependant d'une manière différente.
Terminator 3 : Le Soulèvement Des Machines, est l'archétype du jeu garantissant une ambiance extrêmement immersive, mais retournant la situation à son désavantage, par l'accumulation de lacunes dont il fait les frais. Il n'en demeure pas moins que ce titre à l'intérêt limité, n'offre pas assez de prises à votre imagination ou à votre détermination pour espérer se détacher du petit monde des FPS. Et ce n'est pas son moteur vaguement inspiré de celui de Red Faction, qui parviendra à le sauver. Transmission terminée.