Les jeux d'action s'enchaînent à un rythme fou, c'est incroyable. Après un très sympathique True Crime sur consoles de salon, voici Dead To Rights qui arrive sur PC avec une pleine valise de douilles fumantes. Très proche dans l'esprit d'un True Crime, de par son affiliation affichée au 7ème art, le soft de Namco possède de très bonnes idées mais arrive un peu tard, en somme après l'avalanche Max Payne 2.
Il est certain que la comparaison entre Dead To Rights et Max Payne 2 ne peut être qu'inévitable. Déjà recentrons le débat, Dead To Rights se situe à des années lumière de la bombe de Take 2 en termes de graphismes. Alors que le titre développé par Remedy était d'une beauté outrancière, tant dans sa qualité graphique que dans son montage tourmenté, très étudié, le jeu de Namco fait un peu cheap à côté. Jake Slate, le flic que vous incarnez, est d'une raideur à faire pâlir un playmobil et ses animations lui suffiraient à se faire engager dans le casting d'un éventuel Robocop 4 ! Le jeu a par contre pour lui de faire "voyager" le joueur via un bon paquet d'environnements et ce au sein d'une même mission. Mais diversité ne rime pas non plus ici avec qualité puisque le tout est malheureusement bien vide et si on ne peut nier que les gunfights sont dynamiques via quelques effets d'explosion ou des parties des environnements qui sont destructibles, on est malgré tout très loin du design léché de Max Payne 2.
Mais au fait, que raconte Dead To Rights ? Bonne question les amis. Et bien, le tout est assez conventionnel et une fois de plus moins profond que Max Payne 2 (je vous avais dit que la comparaison serait quasi obligatoire). Vous y incarnez donc Jack Slate (tiens on a quasiment frôlé le plagiat de A Last Action Hero avec l'ami Schwarzy !) qui de bon flic va passer au Bad Boy number One. Accusé d'un meurtre qu'il n'a bien sûr pas commis, notre héros ténébreux va devoir faire la vérité sur toute cette histoire, découvrir par la même occasion qui a tué son père, savoir avant tout le monde qui sera le gagnant de la prochaine Star-Ac. et atteindre le plus rapidement possible le Shopi du coin avant que la grande promotion de noël sur les rideaux violets (deux achetés, aucun de gratuit) ne soit arrêtée, bref un boulot monstre !
Ce scénario va être bien sûr prétexte à une surenchère d'action avec tout ce que cela implique de gunfights et combats à mains nues. D'une part il est étonnant de voir que le jeu est très violent, politiquement incorrect (en tant que flic vous pouvez malgré tout vous servir d'un ennemi comme gilet par-balles puis le jeter à terre et lui tirer une balle dans la tête, génial "le permis d'achever" !!) et de l'autre le parti-pris de censurer les dialogues est d'une stupidité confondante. Je ne sais pas qui de Namco ou LSP a pris cette décision mais quoi de plus risible que de tuer une vingtaine de types, de patauger dans une marre de sang et de lire à l'écran : "Tuez cet ---- les gars !!". C'est encore plus risible puisque les dialogues, en anglais, n'ont subi aucune coupe.
En dehors de cette censure pour le moins étrange et inappropriée, le titre nous propose pas mal de petits plus fort bien à propos. Nous passerons vite fait sur la possibilité d'utiliser une arme dans chaque main, de sauter comme un cabri au ralenti, de prendre un otage pour se protéger ou quelques attributs furtifs pour s'arrêter sur les mini-jeux. Ceux-ci ont la particularité d'être de plusieurs types (crochetage de serrure, mini-simulation à la Dance Dance Revolution, partie de bras de fer...) et d'éviter un ennui en enchaînant les missions. Libre à vous par la suite d'y rejouer en toute impunité puisqu'ils seront directement accessibles via le menu principal. Pour finir sur ces petits ajouts, signalons aussi le fait que vous pourrez désarmer votre adversaire quand vous aurez les mains libres et la capacité à diriger Shadow de façon directe (généralement quand il devra ouvrir la voie à Jack) ou indirecte en lui demandant d'attaquer un ennemi. C'est donc de ce point de vue-là que Dead To Rights tire son épingle du jeu en proposant une action assez variée au joueur même si 80% du jeu ne sera que des combats bien bourrins et des énormes gun-fights.
Pour la prise en main, c'est conventionnel et ça ne se démarque pas vraiment du lot. On note quelques petits problèmes de caméra qui se bloquent pendant les phases de combat mais ce n'est pas si fréquent, l'activation du bullet time est aisée et le système de visée automatique est bien pensé (avec un système de couleur pour le réticule vous indiquant si un ennemi est à portée de tir ou non) et ne génère aucun problème. Les puristes pourront râler à cause de cette automatisation de la visée mais les ennemis sont tellement nombreux qu'il faudra au moins ça pour vous en sortir. Pour le reste, libre à vous de changer d'arme en pleine action (mais où est-ce qu'ils arrivent à mettre un fusil à pompes, un Beretta, un Magnum et toutes ces armes ? Sont forts ces héros de jeux vidéo quand même) et de jouer au pad ou au clavier, les deux méthodes se révélant pratiques et très souples. En comparaison de Max Payne 2, Dead To Rights a du mal à convaincre, même s'il dispose d'une meilleure durée de vie et de missions plus longues mais pris séparément, le jeu de Namco est un jeu d'action bien bourrin qui remplit sa mission qui est de divertir. Plusieurs petites idées le sauveront de l'oubli et si certaines ne sont pas suffisamment exploitées, comme le fait de diriger Shadow par exemple, cela ne nous empêchera pas de bien nous amuser et de profiter des superbes cinématiques ponctuant quelques missions. Un titre fort honnête, à la réalisation moyenne mais à l'intérêt indéniable.
- Graphismes10/20
La diversité des décors (chantier, rues, bar, prison, hangar...) ne cache en rien le peu de détails des environnements et la raideur du personnage. On est bien loin des meilleures productions du genre.
- Jouabilité14/20
Les combats ne sont pas très évolués malgré quelques combos mais le tout passe bien (malgré quelques problèmes de caméra), tout comme les gunfights d'ailleurs ceci grâce à la visée automatique. On dispose aussi d'une visée manuelle à la première personne mais en pleine action ça ne sert pas à grand chose. Dommage aussi que Shadow ne soit pas plus souvent mis à contribution et que quelques problèmes de caméra subsistent. Enfin dernière petit remarque, il serait de bon ton d'utiliser les capacités du PC lors d'adaptation de jeux consoles ! Le fait que la souris ne soit pas gérée dans les menus et les sous-titres façon Emulateur, ça ne le fait pas vraiment !!
- Durée de vie13/20
Une quinzaine de chapitres assez longs et plutôt difficiles à terminer surtout si vous jouez dans le plus haut mode de difficulté. Et à défaut de mode multi on se rabattra sur plusieurs mini-jeux à débloquer durant l'aventure. Comptez en gros sur 8 heures pour finir l'aventure et beaucoup mais alors beaucoup de tentatives pour passer certains niveaux.
- Bande son13/20
Un doublage en anglais qui n'est pas mauvais mais qui dispose de peu de répliques surtout durant les échanges de coups de feu et des bruitages assez réalistes. Les musiques sont de bonne qualité mais ne révolutionnent pas le genre.
- Scénario11/20
Le scénario reprend pas mal de clichés du polar bas de gamme (flic accusé à tort, affaire de drogue, etc.), mais malgré cela l'ambiance est sombre et mature.
Dead To Rights sort un peu trop tard et aura du mal à se faire une place au soleil sur PC, Max Payne 2 tenant lieu de gigantesque parasol. Si on peut reprocher au jeu ses graphismes épurés, quelques soucis de caméra ainsi qu'une adaptation PC un peu foireuse (souris non gérée dans les menus, jeu qui se déconnecte en pleine partie, c'est très rare ceci dit), le jeu n'en possède pas moins de bons atouts (diversité des phases de jeu, action soutenue, boss demandant une technique particulière pour être battus) et une fois dedans on prend pas mal de plaisir à diriger Jack malgré une violence exacerbée qui ne rime pas à grand-chose.