Le jeu se lance et on a droit à une petite cinématique présentant le scénario. Enfin, un semblant de scénario pas original pour un sou. Nous sommes en 2087, les ressources naturelles de la Terre ne suffisent plus à couvrir les besoins grandissants de l'industrie et de la population. L'homme est donc contraint de se tourner vers les astres du système solaire pour trouver de nouveaux filons. C'est la Lune qui a ouvert le bal de la colonisation, et tout se passa comme prévu. En revanche, les problèmes ont commencé sur Mars. La terraformation (processus permettant d'adapter une planète hostile à la physiologie humaine) n'a pas eu le résultat escompté. En fait, les algues et les bactéries chargées de ce travail sont mortes et n'ont donc pas pu constituer une atmosphère suffisamment dense pour bloquer les radiations solaires. Ce qui fait que beaucoup d'ouvriers humains présents sont tombés malades. Pour couronner le tout, des pannes constantes ont touché les équipements ce qui a rendu le travail sur Mars impossible. A contrecoeur, le matériel fut donc laissé à l'abandon. Plusieurs années plus tard, alors que la planète rouge avait été oubliée, tous les satellites en orbite autour d'elle sont tombés en panne. Et au plus mauvais moment en plus : lorsqu'ils commençaient à montrer d'énormes structures qui n'avaient pas été construites par l'homme. Vous faites donc partie de la mission de reconnaissance qui doit tenter d'éclaircir la situation. Comme la planète est inhabitable, vous incarnerez un robot MEAT et vous serez accompagné d'un groupe qui sera à vos ordres.

Vous pouvez dire à vos 4 compagnons de ne pas tirer, d'attaquer les cibles, de défendre la position, ou de vous suivre. Hélas, l'intelligence artificielle n'est pas du tout au point et vos alliés tirent sur tous les ennemis même si vous vous trouvez au milieu du champ de bataille ! A vous les tirs dans le dos provenant de vos coéquipiers ! L'IA est tout aussi nulle pour ce qui est des ennemis qui foncent dans le tas sans élaborer la moindre stratégie et sont réglés pour tirer en priorité sur vous et pas sur les autres robots composant l'escouade. Vous garderez tout au long du jeu la même arme, mais ses canons principaux et secondaires sont interchangeables. Il y en a 6 de chaque : ainsi vous pourrez prendre le module du fusil de chasse très efficace à courte portée, le minigun disposant d'une grande densité de tir, le lance-roquettes... Les 6 "émulateurs d'arme" permettent d'améliorer les performances de votre arsenal : cadence de tir doublée, augmentation des dégâts...

Le principal problème de March! Offworld Recon c'est sa jouabilité. Comme la plupart des FPS, on avance grâce au couple clavier-souris ce qui peut être redoutablement efficace quand il est bien utilisé. Mais justement, dans ce jeu ce n'est pas le cas. Alors déjà, il y a un gros problème de vibration qui rend certaines armes inutilisables tellement elles sont peu précises. Mais ce qui est en cause c'est surtout la gestion des collisions qui n'est pas loin d'être catastrophique. Il n'est pas rare de se retrouver bloqué contre une paroi ou contre une caisse. En outre, les déplacements sont lourds et fastidieux, robot oblige. La campagne est déjà loin d'être intéressante par elle-même, mais ces soucis de maniabilité aggravent encore le tableau. Bon, gardons espoir et disons-nous que le multijoueur peut sauver les meubles. Vous pouvez jouer de 2 à 16, mais les modes disponibles sont encore plus inintéressants que le mode solo, c'est dire ! On retrouve le célèbre match à mort où, comme vous le savez, le but est de faire un maximum de frags. Il peut aussi se jouer en équipe. Et le capture the flag alors ? Et le mode domination ? Que nenni ! Ce n'est donc pas avec les capacités multijoueurs du titre que vous vous amuserez.

Quant à la réalisation, la boîte est fière de préciser que les graphismes 3D sont impressionnants et que le jeu utilise le moteur Lithtech Engine. Ce dernier a plutôt bonne réputation et est capable d'afficher de très belles choses. D'ailleurs, il a été utilisé pour No One Lives Forever 2 et pour plein d'autres bons jeux. Mais le problème c'est que le titre de Buka utilise une version du moteur vieille de plusieurs années. On se retrouve donc avec un jeu aux textures grossières, aux décors taillés à la hache et aux effets graphiques à mille lieux de ce qui peut se faire actuellement. On ne peut pas donc dire que le jeu en mette plein les yeux. Et l'ambiance sonore s'en tire à peine mieux ! Les musiques sont fades, et les bruitages ne se font pas remarquer par leur qualité particulière. Je n'ai qu'une chose à dire : ce jeu est à éviter absolument !