Qui se souvient encore de Carmen Sandiego ? Cette voleuse que personne n'a jamais réussi à coincer et qui file entre les doigts comme un savon dans la douche. Déclinés dans de nombreux softs du genre "Mais où se cache donc Carmen Sandiego ?" et même transposés fut un temps à la télé, les jeux ont toujours eu un certain goût pour l'éducatif, mêlant constamment l'apprentissage de nouvelles choses au plaisir de jouer. Aujourd'hui, on s'attendait donc à voir ressurgir un titre dans la même veine, avec de nombreuses questions pour faire travailler nos synapses et augmenter le nombre de nos neurones. Avec grande surprise, on trouve finalement un jeu de plates-formes très classique avec juste une toute petite pointe d'éducatif, histoire de ne pas renier ses origines.

La mise en place du scénario se fait rapidement. Vous êtes Cole Gannon, un tout jeune agent de l'ACME qui tente bien sûr de mettre fin aux agissements de Carmen. Cette fois, il suit la piste de mystérieux vols de tambours africains. Tous les indices concordent pour désigner directement miss Sandiego, la voleuse à l'imperméable rouge. Cole suivra sa trace à travers neuf destinations bien différentes qui donnent alors lieu à neuf niveaux pour le jeu (New York, la Nouvelle-Zélande, les ruines Inca, etc.). A chaque nouvelle destination, le titre vous fait un petit topo sur l'endroit où vous vous rendez – nombre d'habitants, bref historique – ce qui rappelle évidemment les anciens titres de la série. Ensuite, c'est parti pour de la plate-forme très sommaire qui rappelle quant à elle les jeux PSOne, et particulièrement les productions Disney, pas forcément un gage de qualité. En jouant, j'avais par exemple en tête des titres comme Atlantis ou La Planète au Trésor. Vous voyez le genre.

On progresse sans trop de mal dans des niveaux assez linéaires. Saut, double saut, et attaque au bâton font partie des bases que vous aurez à maîtriser rapidement pour avancer. Muni de son bâton / sarbacane, Cole peut aussi faire quelques figures acrobatiques ou encore se prendre pour un funambule sur un câble au-dessus du vide. Bien sûr, il ne négligera pas non plus l'aspect infiltration parce qu'après tout, tout le monde s'y est mis alors pourquoi pas lui. Ces séquences sont très limitées et consistent simplement à arriver dans le dos des adversaires pour les frapper. Les ennemis sont très stupides ce qui rend ces passages tout à fait inutiles. Un autre aspect des jeux de plates-formes que l'on retrouve ici : la collecte d'items dans les niveaux. Au bout de 100 objets, la force de Cole augmente, le contraire aurait été étonnant. Enfin, par moment, Cole doit assembler des puzzles, ce qui sera encore l'occasion d'un petit cours de culture générale sur l'origine du dessin à reconstituer.

Bref, Carmen Sandiego reste d'un classissisme affligeant, mais ce n'est pas vraiment ce point qu'on déplore le plus. Tout se passe en fait au niveau de la réalisation. Préhistorique du titre. Sans blague, le jeu nous fait faire un bon en arrière assez énorme et on se revoit en train de jouer sur notre première Playstation. C'était le bon temps ça, les personnages étaient modélisés avec trois bouts de ficelle, les décors mettaient bien en avant les arêtes saillantes de chaque polygone et on pestait sauvagement contre les caméras souvent mal réglées. Ici c'est pareil. Graphiquement, c'est pas la joie, pour le son non plus d'ailleurs et la gestion de la caméra est juste catastrophique. Celle-ci se bloque souvent contre les murs et se permet aussi de rester dans une pièce alors que Cole se trouve déjà dans la suivante (obligation de revenir en arrière à l'aveuglette pour récupérer la focale). En gros, un jeu de plates-formes ultra basique et pas flamboyant non plus au niveau technique.