Quand j'y repense, le premier jeu que j'ai acheté sur ma PSone fut le superbe Total NBA' 96 et si à l'heure actuelle Total NBA'97 reste un de mes gros coups de coeur en la matière (et ce malgré les dizaines de milliers de parties perdues contre mon poto Marc dit la belette rennaise), il faut avouer que les jeux de basket ont su profiter des évolutions technologiques pour nous proposer le plus souvent des graphismes à la hauteur et quelques subtilités de gameplay. Mais chez Sega on a dû se dire que comme la technique ne faisait pas tout, pourquoi ne pas un peu innover tout ça en donnant un solide coup de pied dans la fourmilière ?…et vous savez quoi c'est ce qu'ils ont fait les bougres !

Ainsi si on se réfère à la dernière édition des NBA 2K, disons que si le jeu, revendique toujours son côté réaliste, il se veut un peu plus accessible de part une difficulté revue à la baisse. N'allez pas croire que vous allez maintenant pouvoir mettre des 3 points comme s'il en pleuvait, on en est loin, mais le tout s'avère plus jouable avec des actions plus simples à effectuer. Ces dernières sont à ce titre très précises grâce aux techniques offensives qui peuvent être choisies via un système d'action rapide. On pourra ainsi en un rien de temps privilégier le tir à 3 points ou des actions plus élaborées parmi 3 choix possibles. Il est aussi très jouissif maintenant de feinter un adversaire très simplement via une pression sur un bouton puis d'aller dunker comme un malade. Ensuite un nouveau système, le IsoMotion, fait son apparition. Celui-ci est basé sur une barre d'énergie individuelle qui se videra quand votre personnage courra plus vite pour exécuter un mouvement défensif ou offensif pour passer un adversaire ou au contraire le bloquer avec plus de facilité. De plus l'IA de vos coéquipiers (tout comme celle de vos adversaires) est bonne et dans un cas comme dans l'autre leurs réactions seront généralement très bonnes. En gros si vous menez de 3 points à 10 secondes de la fin du match, votre adversaire va essayer un 3 points ou un 2 points en provoquant la faute pour avoir deux lancers–francs. Bref nous avons là un gameplay bien rodé, bien pensé qui amène vraiment beaucoup de fun et de technique aux parties.

Après, tout n'est pas rose. Déjà je n'ai pour ma part trouvé aucun angle de caméra, parmi les 6 prévus, qui me satisfassent. Dans tous les cas la caméra se révèle en effet trop loin de l'action et on a toujours le désagréable sentiment de louper quelque chose, que ce soit un panier, un joueur démarqué, ou pire il arrive que vous ne situiez plus le joueur qui possède le ballon, ce qui est un peu embêtant vous l'avouerez. Ensuite, si on peut feinter l'adversaire en appuyant doucement sur le bouton de passe, il faut bien écraser la touche adéquate pour passer rapidement. Vous avez bien sûr la possibilité d'appuyer sur un bouton pour que vos camarades soient chacun visualisés par un symbole à l'écran et passer ainsi à qui de droit. Seulement cela ne s'avère pas très pratique quand vous parvenez par exemple à faire un contre, à revenir vers le panier adverse et à passer à un avant qui attend bien sagement la balle. Il m'est ainsi arrivé d'appuyer trop doucement sur la touche de passe, de voir mon joueur s'immobiliser ce qui aura permis à l'équipe adverse de revenir en défense, me faisant perdre par là même une bonne occasion. M'enfin c'est un détail et avec l'habitude je suppose que cette erreur ne reviendra pas trop souvent. Pour terminer citons le système de lancer-franc qui est beaucoup trop sensible pour ma part. Vous devrez jouer sur le positionnement horizontal et vertical de votre tir pour réussir un shoot et si le tout semble de prime abord très simple, la marge de manoeuvre est de l'ordre d'un micron et dans 90 134546264es cas vous loupez votre tir, vraiment rageant pour une action à la base si simple (c'est quand même une des premières choses qu'on vous apprend quand vous commencez le basket, ça et le tir façon « petit train », les connaisseurs apprécieront).

Pour les modes de jeu, Sega s'est régalé et le joueur en fera de même. L'Entraînement, le Tournoi, la Saison complète, le Match Rapide ou encore du basket de rue où 4 challenges différents vous attendent…c'est tout ? Que nenni. Nous retrouvons ainsi un tout nouveau mode appelé le 24/7. Ce dernier vous permettra tout d'abord de créer votre propre basketteur. Déjà on s'amusera à l'affubler des derniers tatouages à la mode, de chaussettes lui remontant jusqu'au nombril, d'une coupe affro, bref comme un vrai basketteur pro quoi ! Ensuite vous allez devoir faire vos preuves en parcourant les Etats-Unis et en remportant une multitude de petits défis qui iront du One on One au match où seuls les dunks seront autorisés, etc. Ce qui est assez amusant c'est que ce mode est réglé sur l'horloge interne de votre console ce qui fait que certains challenges ne seront accessibles qu'à certaines heures ! Par contre, le tout est vraiment corsé et il est un peu dommage qu'on arrive souvent à empêcher son adversaire de tirer convenablement mais que ce dernier se rue comme un dément sur la balle et nous la rafle et dunke dans la foulée sans qu'on ait rien pu faire. En gros, beaucoup d'entraînement est demandé à l'accueil. Ceci est d'autant plus vrai que si votre poulain ne fait pas son lot d'exercices quotidiens il régressera physiquement et aura beaucoup plus de mal lors des défis. En somme nous avons affaire à un Tamagochi-Like mâtiné d'Animal Crossing et franchement qu'on ne vienne pas me dire après ça qu'on ne peut plus innover dans les jeux de basket, Sega prouve brillamment le contraire, sont forts ces japonais quand même, je les adore ! ! ! ! C'est d'ailleurs encore plus vrai sur Xbox puisque vous pourrez via le Xbox Live affronter d'autres joueurs 24/7 du monde entier.

Enfin d'un point de vue technique, ESPN s'en sort une fois de plus avec les honneurs. L'ambiance sonore n'échappe pas à la règle qui veut que tous les joueurs américains écoutent du rap ou du hip-hop (même si pour une fois une atmosphère orientale se dégage des musiques de menus) et les bruitages et commentaires ne sortent pas vraiment du lot mais rythment parfaitement les matches. Question graphismes, je regrette un peu qu'on ne ressente jamais la grandeur des stades dans lesquels les parties se passent mais ceci est surtout dû une fois encore aux angles de caméras. Par contre la modélisation des joueurs est très bonne, leurs animations fluides et vraiment pointilleuses question réalisme. Si vous vous demandez lequel de NBA Live 2004 et de ESPN NBA Basketball remporte la palme cette année, je serai tenté de vous dire que le soft de Sega a ma préférence mais bon encore une fois c'est une question de feeling et je pense que les deux softs sont du même acabit. Maintenant ESPN NBA a pour lui un gameplay admirable (malgré quelques défauts assez gênants) et le mode 24/7 qui vaut à lui seul le coup et dans tous les cas vous allez en prendre plein la gueule. Sega a définitivement acquis sa place de leader au côté du géant EA Sports. C'est sûr, ces japonais n'ont pas fini de nous étonner.