Amoureux de la belle Cate Archer, vous allez pouvoir renouer avec le C.R.I.M.E mais en vous mettant à son service cette fois. Stand Alone basé sur l'univers de No One Lives Forever 2, Contract J.A.C.K n'en n'a pas la finese, loin s'en faut. Monolith nous livre un soft bien bourrin, un peu trop même.
Qu'est ce qu'on aime dans un No One Lives Forver 2 ? A part Cate bien sûr. D'abord son ambiance délirante, voire complètement barje qui nous fait pleurer de rire. Mais c'est aussi son gameplay qui au milieu de tout ce délire parvient à conserver sa subtilité avec son système de compétences à la Deus Ex et ses gagdets idiots. Pour Contract J.A.C.K. (Just Another Contract Killer pour ceux qui se demandent)., on oublie tout ça. Tout est parti, plus de compétences, plus de gadgets, plus de jauge de furtivité, plus d'infiltration et beaucoup moins de délires. Monolith a voulu nous offrir une autre vue de son univers à travers le regard de John Jack, tueur à gage embauché par le C.R.I.M.E. Il ne sera pas question de Cate Archer ici, même si on aura l'occasion de voir les avis de recherche la concernant placardés par les hommes de l'organisation. L'histoire prend place entre les deux épisodes de NOLF et n'est pas d'une grande profondeur.
Avec son nouveau héros masculin, le jeu prend une tournure bien différente. Tout ce qu'il y avait de fin est évincé au profit d'un gameplay terriblement bourrin. Jack avance à travers les niveaux en se frayant un chemin à coup de pétoire, se taillant une haie de cadavres. Du début à la fin, des vagues d'ennemis nous foncent dessus pour se heurter à un mur de balles. Les murs sont repeints et l'action est plutôt intense. En quelques secondes on a compris de quoi il retourne, il va falloir avoir les réflexes émoussés. Même quand il doit ouvrir une grille cadenassés, Jack ne fait pas dans la dentelle, il tire dessus.
Pour varier un peu les plaisirs on aura droit à deux phases en véhicules. La première n'étant qu'un clone du passage en moto-neige de NOLF 2, si ce n'est qu'ici, la moto neige est équipée d'un canon. Plus drôle, l'idée de la Vespa armée de la fin est assez bien trouvée. Seulement voilà, ces passages sont finalement aussi violents que les autres. Et c'est bien le problème de Contract J.A.C.K., il est beaucoup trop bourrin. D'abord il risque d'être dur de convaincre les fans avec un gameplay bien pauvre à côté de l'original, mais si en plus on pousse trop loin comme c'est le cas ici. Non seulement on vide ses chargeurs à la vitesse de la lumière mais en plus on dispose d'une visée assistée à un point qu'on a l'impression que tout se fait tout seul. On se contente de se tourner du bon côté. Un peu simpliste tout de même et carrément lassant à la fin. Les objectifs de missions sont de surcroît assez bidons et se contentent d'être des prétextes à des niveaux très linéaires. Ceci dit, mieux vaut cette linéarité que les allers-retours de la base lunaire qui tiennent vraiment de la mauvaise astuce pour rallonger la durée de vie. D'autant que ce niveau est loin d'être un représentant éloquent de l'art du level design.
Côté gameplay c'est donc assez primaire, disons que ça se laisse jouer mais on est jamais vraiment sous le charme, surtout si on compare à la magie de NOLF 2, l'une des meilleures productions de l'année passée. Et en terme d'ambiance on est également un cran en dessous. On n'ira pas jusqu'à dire que le jeu est sérieux mais il est bien moins délirant. Oubliez le super vilain qui téléphone à sa mère, les hommes de main en tenue moulante mauve transformés en cubes ou les personnages et dialogues absurdes. Toutefois, on a quand même droit à de petites perles bien marrantes. Essentiellement par le biais d'interphones qui nous relient à nos ennemis au sein des niveaux. La prise de bec de deux italiens par exemple peut se vanter de m'avoir fait rigoler. On a donc bien un humour propre à la série mais pas aux scènes absurdes (poursuite en tricycle etc.) et l'ensemble va un peu moins.
Côté réalisation, le moteur tient encore la route on peut le dire. Même si on voit mieux actuellement et qu'il peut avoir quelques ratés sur des configs modestes. Pas de bugs à signaler si ce n'est quelques soucis avec les cadavres qui traversent les murs. D'une manière générale c'est plutôt joli même si ce n'est pas tout frais. En revanche la bande-son est toujours aussi excellente. Les musiques donnent toujours dans le style groovy avec quelques accents rock pour faire plus viril. Certains thèmes sont cependant issus du jeu original, on aurait aimé un effort pour voir plus de nouveauté. Les voix en VF sont du même tonneau que pour NOLF, caricaturale à souhait et avec des dialogues parfois un peu crus. On conclura sur le dernier défaut du jeu, sa durée de vie faiblarde. Pour 30 euros, vous finirez ce stand alone en une bonne après-midi. Ca fait un peu juste pour un jeu qui n'apporte de plus aucune nouveauté.
- Graphismes15/20
Le moteur de Monolith tient encore la route. Rien de splendide c'est vrai mais des graphismes assez fins. On regrette que le design prenne un aspect plus sérieux avec la disparition des petits trucs idiots. En gros, ça ressemble beaucoup à NOLF mais en moins marrant.
- Jouabilité13/20
Adieu infiltration, compétences, gadgets. Bonjour le gameplay super bourrin et simpliste. On n'avait pas vu un jeu aussi bourrin depuis un bout de temps, et la visée assistée rend les choses encore plus barbares. Un côté Serious Sam assez marqué qui s'avère marrant mais un peu lassant sur la fin.
- Durée de vie10/20
En moyenne 5, peut-être 6 heures de jeu pour boucler la campagne solo. Le multi prendra le relais avec un mode démolition amusant et le Doomsday déjà présent dans la version 1.3 de NOLF 2. Rien de de transcendant mais c'est un petit plus. Enfin pour 30 euros faut pas s'attendre à une campagne de 20 heures.
- Bande son17/20
Beaucoup de morceaux sortent tout droit de NOLF 2 mais ils sont tellement bons. Le nouveau thème de Jack est pas vilain non plus. Les voix sont elles aussi du niveau habituel avec des dialogues burlesques.
- Scénario14/20
Pas autant de révélations qu'on aurait pu le croire mais un sympathique complément à l'univers avec du nouveau sur la naissance du projet Omega et la réponse à cette grande question : pourquoi Volkov est-il dans le plâtre ?
Monolith est un peu parti en vrille sur ce coup. Changer d'orientation est une bonne idée mais là ils sont peut-être allés un peu loin avec ce gameplay à la Serious Sam. Ceci dit, on s'éclate bien même si la lassitude peut parfois gagner à force de charcler en permanence. Il est regrettable également qu'on n'apprenne pas tant de choses que ça à travers ce dérivé de NOLF. On le gardera tout de même pour les fans de la série (enfin moi en tout cas je suis client à 30 Euros) et les amateurs de gros carnage. Mais un peu de finesse n'eut pas été un luxe. Ah, vivement NOLF 3 tiens !