Bilbo le Hobbit est l'adaptation du livre éponyme de Tolkien, qui introduit superbement l'univers ensuite développé dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. On y fait la connaissance de Gandalf, des hobbits, des elfes, des trolls, des gobelins et de bien d'autres créatures peuplant les Terres du Milieu. Avec la richesse de ce monde créé de toutes pièces par l'auteur anglais, on pourrait se dire qu'il y a matière à faire un grand jeu, mais nous allons voir qu'hélas, ce ne sera pas le cas cette fois.
Rappelons brièvement les péripéties que connut l'anneau unique avant de tomber entre les mains de Frodon Sacquet, personnage emblématique du Seigneur des Anneaux. Tout d'abord, l'anneau maléfique appartenait à Sauron, puis à Isildur. Celui-ci le laissa tomber lors d'une bataille dans les flots de l'Anduin. Déagol le trouva mais se le fit voler par son cousin Sméagol qui deviendra Gollum à cause de la dépendance que provoqua son "précieux". Le jeu commence lorsque Bilbo le Hobbit fut envoyé par Gandalf accompagné de 13 nains mettre la main sur un trésor gardé par le dragon Smaug. Vous connaissez la suite, Bilbo va se retrouver dans la caverne de Gollum et découvrir l'anneau qu'il léguera plus tard à son neveu Frodon.
Mais revenons aux aventures de Bilbo, puisque c'est ce dont il est question dans le jeu. Ce personnage n'est pas connu pour être d'un courage débordant, et cela se voit au début du soft. Lorsque Gandalf force la main à notre petit hobbit pour qu'il accompagne les nains dans une aventure qu'il sait pleine de dangers, celui-ci s'évanouit ! Mais la suite du jeu va prendre une orientation qui ne se situe pas du tout dans l'esprit du bouquin : en effet, Bilbo va se trouver confronté à une multitude d'ennemis (loups...) qu'il devra tuer. Le roman met plutôt l'accent sur le fait que le hobbit est assez peureux et évite les affrontements directs... Bon, déjà, j'imagine que les puristes sont très énervés. Et si encore il n'y avait que ça ! Mais non, ce n'est pas tout ! Le jeu ajoute des quêtes optionnelles sans intérêt comme ramener un marteau et des clous à quelqu'un pour qu'il répare un pont, retrouver des jeunes hobbits qui jouent à cache-cache... Bref, pour ce qui est du respect de l'oeuvre originale, on repassera, même si en gros, les lieux et la trame principale sont bien les mêmes.
On a affaire à un jeu d'action avec des phases de plates-formes. Hélas, les combats sont très brouillons : il est difficile d'orienter ses coups et on ne peut pas parer. En plus, la caméra met vraiment beaucoup de temps à se remettre dans le dos de Bilbo, ce qui vous oblige à cadrer continuellement votre angle de vue : pas pratique ! Même si on peut jouer avec le couple clavier-souris abandonnez tout de suite cette idée ! Une manette est indispensable pour passer les nombreuses et énervantes phases de plate-formes. Les sauts se jouent au millimètre et quand on loupe une corde et que l'on meurt à cause de la terrible chute qui s'en suit, c'est très crispant ! Surtout qu'on ne peut pas sauvegarder quand on le souhaite : vous êtes obligé d'utiliser les bornes prévues à cet effet, et même si celles-ci sont assez nombreuses, refaire plusieurs fois un passage comme celui ou vous devez sauter de planche de bois en planche de bois et où vous n'avez pas droit à la moindre erreur, c'est gonflant ! Autre point qui énerve : le journal qui liste les quêtes n'est pas assez détaillé, et il n'y a pas de carte. Bon, il y a quand même quelques bonnes idées comme la possibilité en fin de niveau de pouvoir acheter des bonus pour Bilbo : potions de santé, antidotes, augmentation de la capacité de l'inventaire... Mais ces petits plus qui vous facilitent la vie ont un prix et il faut donc essayer de trouver le maximum d'argent en fouillant les niveaux en long, en large et en travers. Et bien sûr, ces petits vicieux de développeurs ont planqué les sommes d'argent les plus importantes dans des endroits difficilement accessibles ! Côté réalisation, on retrouve des graphismes à la Rayman, c'est à dire mignons tout plein et très colorés. Hélas, les textures sont parfois assez peu détaillés. Les décors et les personnages auraient aussi pu bénéficier de plus de polygones ce qui aurait amélioré leur aspect un peu anguleux. Mais bon, l'essentiel est sauf et on retrouve avec plaisir les passages essentiels du livre (rencontre avec les 3 trolls, découverte de l'anneau...). Il est simplement dommage que la jouabilité soit aussi approximative ce qui fait perdre une grande partie de son charme au jeu.
- Graphismes13/20
C'est très mignon, mais décors et personnages sont un peu trop cubiques. On aurait aussi apprécié des textures plus détaillées et des effets de lumières plus nombreux.
- Jouabilité11/20
Satanés angles de caméra ! On est toujours en train de recentrer la vue à l'arrière de son personnage ! En plus, les combats sont très brouillons et la direction est peu précise. Je peux vous dire qu'on enrage lors des phases de plates-formes !
- Durée de vie14/20
Une durée de vie acceptable, le jeu disposant de nombreuses quêtes annexes à l'histoire principale. Hélas, celles-ci se résument souvent à aller chercher un objet et à le ramener à la bonne personne.
- Bande son12/20
Mouais, musiques pas du tout inoubliables et effets sonores basiques. Quant à la VF elle est moyenne.
- Scénario13/20
Les puristes de l'oeuvre de Tolkien vont hurler ! Ne vous attendez pas à une grande fidélité par rapport au bouquin : Bilbo se bat beaucoup dans le jeu contrairement au livre.
Cette adaptation de l'oeuvre de Tolkien ne conviendra pas aux fans, ça c'est sûr ! On ne retrouve pas du tout l'esprit du bouquin. En plus, le jeu connaît de gros problèmes de jouabilité : angles de caméra mal réglés, sauts difficiles et enfin, combats brouillons. Reste quand même un jeu mignon qui pourra plaire aux plus jeunes qui n'ont pas peur de la difficulté.