Face à face, sans oser effectuer un seul pas. Ils se regardent fixement, cherchant l'once de faiblesse dans le regard de l'autre. Mario et Sonic. C'était le bon vieux temps, où la terreur régnait en maître. Maintenant, amis de vingt ans, les deux compères travaillent main dans la main. Mais le hérisson bleu, dans sa lente déchéance est allé plus loin. Jusque dans le trash. Jusque dans un flipper.
Après un étonnant Pokémon Pinball : Rubis et Saphir, que peut espérer le pauvre insectivore bedonnant ? D'aucuns penseraient que ce dernier perdrait tous ses piquants. Mais il n'en est rien. Toujours vaillant et guilleret, la crête au vent, le revoilà dans un jeu de flipper, refuge des héros en fin ou début de carrière. A quand un "Tomb Raider extrem' pinball featuring Lara Croft" ? La concurrence a-t-elle du bon ?
Il semble que oui à la vue de ce nouveau soft mettant en scène le sympathique Sonic. Tout d'abord, d'un point de vue graphique, ce dernier né de la Sonic Team surpasse aisément son opposant direct. En effet, les différentes tables, sans êtres illisibles, regorgent de détails et d'éléments différents. Le tout étant très coloré et relativement bien animé, vous vous laisserez facilement tenter à entrer dans cet univers frais et estival. L'habillage lui-même, dénué de toute remontrance possible, dynamise et égaye les menus de manière plus que convaincante. Mais ce n'est rien à côté de la richesse des modes proposés. Sega c'est plus fort que toi.
Dépassé le classique mode arcade, vous ressentirez un petit pincement du côté gauche, en apercevant un terme étranger en tout point à ce type de soft. Le mot scénario. Et oui, vous ne rêvez pas. Comment les développeurs ont-ils réalisé ce miracle s'il en est ? En fait... ils n'y sont pas parvenus. Leur objectif scénaristique se trouve subitement métamorphosé en un simple tournoi plus que basique dans son déroulement et ses objectifs. Un autre choix s'offre à vous, Casinopolis, le bien nommé. En effet, il vous est permis d'affronter le démon du jeu en personne au travers de trois épreuves, la roulette, le loto, et la machine à sous. Je doutais de la richesse personnelle de Sonic, mais je sais désormais qu'il ne doit pas passer ses vacances sur la Côte d'Azur. Si l'on ajoute à cette liste déjà relativement étoffée, un mode multijoueur distrayant, ainsi qu'un jardin d'élevage de Chaos compatible avec les versions Gamecube de Sonic's Adventure, on se rend rapidement compte de la profondeur quantitative du soft. Mais quantité rime-t-elle avec qualité ?
Le gameplay, bien que moins varié que dans Pokémon Pinball, s'octroie tout de même de petites libertés, agréables de surcroît. Il vous est possible, et recommandé de débloquer des tables parallèles, ressemblant dans leur principe à leur modèle de départ, mais esquissant un nouveau design en accord avec l'ambiance désirée. Cependant on ne peut y accéder qu'en finissant un niveau, le titre incluant un boss par décor. Une fois que vous l'avez défait, il vous est donné la possibilité de voguer vers le flipper supérieur. Une tentative louable, mis à part le fait que ces dernières ne peuvent être conservées indépendamment. Dommage. Plusieurs mini-challenges sont d'ailleurs présents tout au long des parties et diffèrent selon que vous jouiez dans l'univers de Sonic, de Night, .... et de Samba De Amigo ! Celui-ci est d'ailleurs le plus amusant et passionnant d'un point de vue purement novateur. A vous de le débloquer. Combos, associations de flips, chemin spécifique à parcourir afin d'augmenter vos points, il existe beaucoup de manières différentes d'en engranger un nombre mirifique. Quand la jouabilité le permet bien sûr.
Point noir de Pokémon Pinball, la difficulté d'ajuster son tir à cause d'un scrolling vertical désagréable, fait son grand retour, avec moult cascades. Il est d'ailleurs question d'une gêne ici, plus que d'une malheureuse obligation due au support. Alors que chez Pikachu et sa troupe de comiques, la difficulté se situe essentiellement dans la précision, chez le hérisson, l'écueil vient du fait même que rattraper la bille se révèle problématique. Sérieux problème au sein d'un jeu de flipper. La tension atteint alors un degré non négligeable, pour ne plus descendre qu'à l'extinction de la GBA. Cela ne suffit pas à vraiment entâcher le jeu, mais le mammifère le plus rapide du monde, aurait pu ralentir et observer méticuleusement son nouveau terrain de jeu. A courir les lacets défaits, il arrive que l'on chute bêtement.
- Graphismes15/20
Tout autant réussi que son confrère de chez Nintendo, Sonic Pinball reprend dans son design les couleurs chaudes et agréables habituelles de sa saga. De plus, les différentes animations restent de qualité.
- Jouabilité15/20
Des commandes exemptes de défauts. Les flips répondent parfaitement à vos pressions furieuses. Tout cela est pourtant diminué par un scrolling mal adapté vis-à-vis de la vitesse de jeu. Ce qui implique des difficultés à demeurer précis et surtout à rattraper la boule.
- Durée de vie13/20
Les différentes tables secrètes se débloquent très rapidement, tout comme les jeux de Casinopolis. Seul le jardin des Chaos vous occupera un moment, si tant est que vous n'êtes pas épuisé de les apercevoir dans chaque production estampillée Sonic.
- Bande son12/20
Assez discrètes, les différentes musiques ne proposent pas vraiment une qualité flagrante, mais ont le mérite de ne pas énerver au bout de cinq minutes de jeu. Les bruitages quant à eux sont réussis.
- Scénario/
-
Moins complet dans le fond que son homologue poinçonné big N, Sonic Pinball, s'avère au final relativement fun et original, apportant encore un peu plus d'idées à un genre ayant tendance à se scléroser. Si vous aimez ce genre de jeu, je vous le conseille vivement, lorsqu'il sera à bas prix. En effet, avec Pokémon Pinball et le père Sonic, vous posséderez les meilleurs jeux de flippers existant sur portable. Attention toutefois aux désagréments relatifs au scrolling. Bien que mis sur le banc, en termes de constructeur, Sega s'impose désormais en tant qu'éditeur majeur, et c'est tant mieux.