Allez mon petit Jihem, éteins le jeu et mets toi au travail. C'est ce que je me répète depuis deux bonnes heures maintenant. Mais impossible de lâcher Trackmania qui est pourtant le jeu le plus bête et le plus simplet que j'ai pu voir depuis longtemps. Faut croire que Nadéo a trouvé la bonne formule pour nous rendre complètement accro à son titre.
Des voitures et des circuits. Difficile de faire plus simple que Trackmania. C'est bien connu, les choses les plus simples fonctionnent le mieux. Alors voilà, Trackmania, c'est un de ces concepts tout simples mais qui fonctionnent à merveille. Pour le décrire, on pourrait prendre comme point de départ les circuits de petites voitures avec lesquels on jouait dans notre enfance. Vous vous souvenez de ces morceaux de plastique que l'on assemblait tant bien que mal pour servir de pistes à nos petites voitures Majorettes et Hot Wheels ? Et bien Trackmania, c'est un peu ça. C'est en tout cas comme ça que je le conçois. Un concept de base super simple auquel vient se greffer un bon paquet d'idées qui font qu'au final, on se retrouve avec un jeu inqualifiable et difficile à cerner, rendant notre tâche à nous, testeurs de jeux, assez délicate. Oui c'est vrai, on ne sait pas vraiment par quel côté l'attaquer ce titre. Une chose est sûr cela dit, Trackmania est résolument fun et son pouvoir addictif n'est pas à prouver.
Globalement, Trackmania se divise en deux gros types de gameplay, la construction et la conduite (on aurait aussi pu choisir de diviser le titre suivant ses modes solo et multi, mais non, pas cette fois). Je commencerais par la construction qui nous renvoie directement aux petits circuits dont je parlais plus haut. Dans ce mode, on utilise des blocs (morceaux de circuits) pour mettre en forme des parcours complètement dingues avec des loopings, des trous, des accélérateurs, des virages recourbés et plein d'autres choses encore. L'utilisation de l'éditeur est simplifié à l'extrême ce qui permet à n'importe qui de laisser parler son esprit créatif sans avoir à batailler contre les outils de construction. Tout se fait case par case, les blocs s'emboîtent les uns à la suite des autres et en un rien de temps, on a devant ses yeux le circuit de ses rêves.
L'aspect conduite est lui aussi simplifié au maximum. Un accélérateur, un frein, un volant pour tourner et c'est tout. Pas de gestion des dégats, pas de collision contre les concurrents (les voitures se traversent comme des fantômes), pas de surchauffe du moteur ni quoi que ce soit qui viendrait perturber le seul plaisir de conduire. Le pilotage dans Trackmania n'en est pas dénué de finesse puisqu'au fur et à mesure que vous jouerez, vous apprendrez à ralentir juste avant une descente pour profiter de l'effet d'accélération, vous parviendrez à maîtriser les virages serrés sans perdre de vitesse, vous trouverez les trajectoires parfaites de chaque circuit pour griller tous vos adversaires. Bref, même si on joue clairement dans un secteur arcade, la marge de progression est énorme. On progresse à chaque course.
Ces deux aspects, construction et pilotage, sont déclinés dans tout le jeu que ce soit dans les modes solo ou multi. Tout seul, il s'agit de passer des genres de challenges. Les premiers, les puzzles, proposent des circuits à compléter en se servant uniquement des blocs disponibles (parfois on ne vous donne qu'un tremplin à placer judicieusement). Lorsque vous pensez avoir judicieusement placé les blocs, il vous faut alors tester le circuit et tenter de battre les chronos fixés pour décrocher les médailles de bronze, d'argent et d'or. Pour la seconde série de challenges, les courses, il ne s'agit alors que d'obtenir des médailles sur des parcours déjà construits. Le mode solo comporte une centaine de défis répartis entre les trois environnements de jeu : la neige, le désert et la campagne. Pour chaque type de décor, on ne peut utiliser qu'une voiture spécifique. Un pickup lent mais à la tenue de route impeccable pour les hauts plateaux enneigés, une voiture américaine championne du deux roues pour le désert d'Arizona, et un genre de buggy très nerveux pour la campagne. Chacune requiert un type de pilotage bien spécial qui convient particulièrement bien aux environnements. Chacune de nos performances se voit récompensée par quelques coppers (la monnaie du jeu) qui permet d'aller faire quelques emplettes dans la boutique, histoire d'augmenter son stock de blocs et d'en acquérir de nouveaux.
A plusieurs, Trackmania prend une dimension supplémentaire. S'il est bien sûr possible de jouer en LAN ou via internet (chaque joueur est libre de créer son serveur), c'est peut-être le mode multijoueur sur le même poste (jusqu'à 4 joueurs sur un PC) qui remporte la palme du mode le plus fendard. Le principe est là aussi tout simple puisqu'à tour de rôle, les joueurs vont devoir pulvériser les chronos sur des circuits déjà tout faits ou construits pour l'occasion. Le pilote au moins bon chrono se voit obligé de recommencer encore et encore jusqu'à ce qu'il parvienne enfin à céder sa place de dernier à un autre joueur. A chaque essai, sa barre de vie diminue lentement mais sûrement et lorsqu'elle se trouve complètement vide, c'est terminé, le joueur est éliminé.
Tout aussi fun et prenant qu'il soit, Trackmania accuse tout de même quelques petits défauts qui peuvent se révéler plus ou moins agaçants. Et là, je parle principalement du jeu en online. Si la création de serveurs ne pose pas de problèmes, on est quand même surpris de constater que Nadeo n'a pas inclus de serveurs permanents pour accueillir les joueurs qui souhaitent s'en faire une petite juste comme ça, entre deux tests ). Autre chose, les problèmes de lag bien trop fréquents sur la plupart des serveurs visités. On ne peut pas forcément rejeter la responsabilité sur Nadéo (la connexion de celui qui héberge la partie y est pour beaucoup), mais cela nous ramène tout de même à la question du serveur permanent. Dernier point soulevé par certains le manque de voitures. C'est vrai que sur le papier, seulement trois voitures ça fait peu, mais d'un autre côté, ça met aussi tous les joueurs à égalité lorsqu'il s'agit de jouer en ligne. Problème pour certains avantage pour d'autres.
Trackmania remplit donc tout à fait son pari. Derrière ses graphismes dépouillés et sa bande-son minimaliste se cache en fait un jeu diablement accrocheur. Rédiger cet article fut d'ailleurs pour moi un vrai calvaire. Entre mes petites parties perso, celle avec la rédac et celle en cachette sur le net, on peut dire que l'écriture fut laborieuse. Bien, bien, bien, c'est pas que je veuille être désagréable, mais j'ai un circuit sur le feu, là. Donc si vous voulez bien m'excuser... on se retrouvera sûrement sur le net.
- Graphismes13/20
Des environnements volontairement dépouillés. L'intérêt du jeu ne réside heureusement pas là.
- Jouabilité16/20
Un côté résolument arcade pour une conduite instinctive. La marge de progression est importante, on s'améliore à chaque partie. L'éditeur de circuits ne pose aucun souci de maniabilité.
- Durée de vie17/20
En accumulant les coppers, on parvient rapidement à acheter un joli stock de blocs pour construire des circuits énormes et donc rallonger la durée de vie. Seul ou à plusieurs, on n'est pas prêts de lâcher Trackmania !
- Bande son11/20
La musique du menu principal fait un peu peur, il faut bien l'avouer. Les autres compositions sont un peu plus convaincantes malgré quelques fausses notes à la guitare. Les bruitages m'ont un peu fait penser à un dessin animé.
- Scénario/
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Trackmania est clairement le jeu qui ne laisse pas indifférent. Soit on adore, soit on déteste. Ici notre choix est fait et il ne se passe pas une journée sans que l'un d'entre nous ne fasse une chtite partie.