Trônant fièrement en tête du line up de lancement de la Xbox à côté de Halo l'année dernière, PGR nous revient dans une version boostée qui aurait du mal à passer les contrôles anti-dopages tant elle abuse des substances prohibées. Injection de fun dans le gameplay, hormones de croissance esthétique et composés chimiques de Xbox Live. Mais le sport n'est plus ce qu'il était et comme ce qu'on veut c'est du spectacle, on ne peut que se réjouir.
Sans vouloir jouer les "Madame Soleil" du pauvre, si Project Gotham Racing 2 ne fait pas un carton à Noël, moi je comprends plus rien. Vous allez voir avec moi que le titre a tout pour plaire. Même si dans le fond il ne change pas vraiment la formule de base inspirée par la série MSR. Dans le mode solo, notre but premier est donc toujours de cumuler les Kudos, en tout cas dans le mode idoine, puisque des courses immédiates et chrono sont présentes histoire de se faire la main. Les Kudos pour ceux qui l'ignorent permettent d'acquérir de nouveaux véhicules et il existe deux façons d'en obtenir. La première, la plus simple, consiste à en récolter en remplissant les objectifs de courses. Le mode championnat vous proposera en effet plusieurs types d'épreuves. Courses standards, contre la montre, course cône (tracé avec passage de barrières obligatoires) etc. Arriver à telle position, boucler la course en un temps X, voilà déjà un bon moyen de renflouer sa caisse.
L'autre méthode, c'est la plus délicate mais aussi la plus stimulante, le coeur du gameplay. C'est votre conduite qui vous vaudra les bons points. Chaque manoeuvre vaut un certain nombre de Kudos. Dérapages contrôlés, 360, trajectoire parfaite, dépassement ou utilisation de l'aspiration seront la clé de la fortune. Et pour exploser les scores, rien de tel qu'un combo. Mais attention, les choses sont loin d'être simples, partir en vrille c'est bien joli, mais ça ne veut pas dire perdre le contrôle. Le système est plus exigeant dans ce nouvel opus puisque le moindre contact avec la glissière vous fait perdre vos points durement acquis, et éviter ce genre d'embardée ne sera pas toujours une chose évidente. On l'aura compris, l'intérêt, le piment dirais-je, de PGR, c'est de parvenir à conduire "avec style" sans pour autant finir une course en queue de peloton.
Pas question ici de choisir son camp entre simulation et arcade. Bon, certes, on penche tout de même nettement vers l'arcade mais ce n'est pas pour autant qu'on n'aura pas droit à une physique digne de ce nom. Ainsi, si la prise en main est rapide et la conduite simplifiée, les réactions des voitures conservent néanmoins un aspect assez réaliste. Transferts de masse, adhérence, inertie, on a droit à une belle panoplie qui varie de plus en fonction des véhicules. Le résultat est plutôt exaltant et rend les courses bien plus délicates qu'on pourrait le croire de prime abord. Délicates et surtout intéressantes.
Du coup, on se retrouve avec une conduite vraiment fun, faite à la fois de manoeuvres folles et de précision. La prise en main étant immédiate, on a bien du mal à lâcher le pad, mais qu'à cela ne tienne, vu le contenu qui nous est offert on ne risque pas de boucler le jeu trop vite. Outre le championnat Kudos divisé en 14 séries (des Compactes Sportives à l'Ultime en passant par les Cabriolets et les Utilitaires Sport) eux-mêmes composés de plusieurs course de 3 types, il y a déjà de quoi s'occuper. Les collectionneurs auront de plus à coeur de débloquer les nombreuses voitures recelées par le soft. Les circuits eux-aussi sont venus en nombre et profitent d'un travail remarquable. Que l'on visite Edimbourg, Washington ou Moscou, les circuits diffèrent tous grandement et nous évoquent à la perfection leurs modèles. Avec cette variété, le titre augmente sa durée de vie à grands renforts de courses arcades. Et quand on ajoute à tout cela un mode Xbox Live qui vous permettra, entre autres, de gagner des Kudos et d'inscrire vos scores online, on atteinte une durée de vie assez ébouriffante pour un jeu de ce genre.
Petit plus qu'on aimerait voir plus souvent, le niveau de difficulté très simplement modulable. Chaque course peut être jouée sous différents modes, chacun offrant une difficulté variable et par conséquent une récompense distincte. On ne s'engage donc jamais sur une carrière trop simple ou dans un challenge insurmontable. Excellente idée.
Non seulement PGR 2 est aussi fun que bien rempli, mais il est aussi très beau. Le bump-mapping foisonne sur toutes les textures et surtout on profite de superbes effets de lumière dynamiques projetant des ombres très détaillées de nos voitures. Le vice a même été poussé jusqu'à gérer les ombres à l'intérieur des véhicules ou sous un aileron ! Plus impressionnant encore sont les effets de réflection du soleil sur la carrosserie, on en serait presque ébloui. Et tant qu'on parle de carrosserie, le moment est bien choisi pour qualifier la modélisation des voiture de superbe. Tout simplement oui, pas la peine de s'étaler sur des lignes et des lignes. Même si j'avoue que je fais partie des réfractaires au style "voitures de rêve" qui les rend trop belles pour être vraies. Une tendance qui se généralise mais c'est une affaire de goût.
PGR 2 est vraiment une réussite a tout point de vue et on voit mal par quel bout on pourrait l'attaquer. Mais en grattant un peu on trouve deux petites choses. La première, assez anecdotique en réalité et concerne l'absence de customisation des voitures. En dehors de la couleur, vous ne pourrez modifier aucun paramètre des modèles proposés. Bon, en ce qui me concerne, je vous avouerai que je m'en passez très bien, mais nombreux sont ceux qui apprécient de mettre les mains dans le cambouis. Le second reproche est un peu plus contrariant et concerne le frame-rate. Vous le savez peut-être puisque cela a fait l'objet d'une annonce officielle, le frame-rate de PGR 2 a volontairement été bridé. La raison est simple : pour offrir un jeu esthétiquement abouti, Byzzare Creation a choisi de le limiter dans son taux d'images/seconde, le but étant de garantir un FPS stable. Et il est vrai que même en écran splitté, on ne note aucun ralentissement. Le problème c'est que cela se ressent au niveau de la sensation de vitesse qui du coup est assez restreinte. Ceux qui aiment se faire peur compenseront en optant pour l'une des deux vues subjectives (niveau pare-choc), les vues externes manquant un peu de pêche. Tiens, d'ailleurs on pleurera au passage sur l'absence d'une vue interne, bien regrettable.
Et voilà, ça doit être tout au niveau reproches. Avec sa conduite à la fois simple et subtile, son contenu fourni et son mode online, Project Gotham Racing 2 s'assure une place de choix sous les sapins de Noël.
- Graphismes17/20
Les tracés sont complexes et variés, épousant le style de chaque ville traversée. On nous offre des modèles de voitures complexes et détaillés, recouverts d'effets de bon goût. On ne regrette que le frame rate bridé. C'est dommage.
- Jouabilité18/20
Une conduite qui mélange avec brio simplicité de l'arcade et physique réaliste. Ni prise de tête ni bête et méchant, PGR offre un challenge idéal et plein de fun. Et pour couronner le tout, c'est varié
- Durée de vie17/20
Le mode solo est conséquent et vous tiendra un sacré bout de temps à lui seul. Si on y ajoute un mode online excellent, on obtient une durée de vie assez monstrueuse.
- Bande son17/20
On évacue de suite les musiques et on dit vive le disque dur pour les remplacer par les nôtres. Les effets sont en revanche parfaits, avec des moteurs plus vrais que nature.
- Scénario/
Alors là, Byzzare Creation frappe un grand coup. Les amateurs de belles mécaniques vont être aux anges. En mêlant habilement comportement de simulation et conduite d'arcade couplées à une difficulté ajustable, ils signent un titre facilement abordable par tous les joueurs et qui offre un gameplay tout à la fois délirant et subtil. Une durée de vie conséquente et une réalisation léchée en font un très candidat au titre de bombe de fin d'année.