Il est indéniable que le second épisode de WRC fut une très bonne simulation de rallye, qui arrivait sans peine à enterrer un Colin McRae 3 de mauvais augure (et oui je n'adhère pas vraiment pas au constat de l'ami Pilou mais bon chacun son opinion). Et parvenait ainsi à s'imposer au même titre que la série de Codemasters. C'est donc en toute logique qu'on pouvait attendre de pied ferme le nouvel épisode tout en sachant pertinemment qu'il serait attendu au tournant (grosso modo, un petit "Gauche 4 long"). Et bien je vous le dis tout net mes bons amis, ce WRC 3 peine vraiment à convaincre, et sous le capot de ce titre se trouve en fait un moteur de faible puissance qui n'a pas son pareil pour émettre des sons cahoteux. Mais mettons-nous derrière le volant pour voir ce qu'il aurait fallu peaufiner niveau réglages pour que le soft de Sony puisse passer de la troisième à la quatrième en toute légèreté.

WRC 3 possède bien sûr la licence officielle et il ne s'en cache pas en l'exploitant dans tous les sens. Ainsi vous allez pouvoir savoir tout, tout, tout, absolument tout sur les pilotes que sont Alister Mcrae, Didier Auriol, Tommi Mäkinen, Freddy loix, etc. Pour chaque pilote vous pourrez donc avoir son profil, des détails personnels ou son historique WRC. De même pour les voitures du jeu qui auront droit à leur histoire, les statistiques en équipe, leur fiche technique, des vidéos ou encore les évolutions qu'ont connu les modèles au fil des années. Bref de ce point de vue-là, WRC 3 tape très fort. D'ailleurs pour les modes de jeux, c'est également on ne peut plus complet. Course Rapide, Contre la Montre (où 4 joueurs peuvent s'affronter l'un après l'autre) et enfin le WRC qui regroupe le rallye simple ou un championnat complet. Ce dernier est bien évidemment le plus intéressant à parcourir sachant que plusieurs niveaux de difficulté sont au programme. Après avoir choisi votre pilote parmi une liste impressionnante (licence officielle oblige), ce ne sont pas moins de 14 rallyes et 126 spéciales qui vous feront traverser Monte Carlo, l'Allemagne, la France, la Finlande, Chypre, la Nouvelle-Zelande... Même topo pour les voitures avec lesquelles vous aurez l'embarras du choix. Ainsi vous retrouverez via plusieurs types de modèles (WRC, Extrême, Concept ces deux derniers étant à débloquer) des véhicules comme la Skoda Fabia, la Peugeot 206, la Ford RS Ultimate, la Subaru Extreme 03, la Mitsubishi Extreme Evolution, la Subaru B-11S, la Peugeot 406 coupé, j'en passe et des meilleurs. Non ici aussi WRC 3 vous contentera à n'en point douter.

On aura beau se dire que WRC 3 est très joli, avec des décors proches du photo réalisme, pas mal de petites choses viennent vraiment entacher la réalisation. Déjà, la gestion des dégâts, si elle est aussi voire plus poussée que dans Colin 04, est bien moins convaincante que celle du hit de Codemasters avec des débris de verres qui ne ressemblent pas à grand chose ou des déformations de capot qui n'épousent pas vraiment les formes de la voiture. D'un autre côté, vous pourrez vous retrouver avec un radiateur percé d'où émergera des jets de vapeur, ce qui accentue tout de même le réalisme des courses. Ensuite, si on ne peut pas reprocher grand chose aux effets de poussière, de boue et autre joyeusetés du même acabit, on pourra être vraiment étonné de voir que le soft possède pas mal d'aliasing et surpris que le clipping soit fort présent. Pour faire la part des choses concernant ce dernier point, je précise juste que c'est uniquement la végétation sur le bas-côté qui apparaîtra au fur et à mesure de votre parcours, ce n'est pas méchant mais ça la fout drôlement mal pour un jeu prônant un fort réalisme. Ensuite on note aussi quelques bugs d'affichage et des caisses un brin moins bien modélisées que dans le bébé de Codemasters. En définitive, WRC 3 oscille entre le très bon et le vraiment décevant. De plus le tout n'a pas vraiment évolué depuis WRC 2.

Venons-en maintenant au gameplay auquel pour ma part je n'adhère pas vraiment. Déjà sans parler de la maniabilité à proprement parler, il faut bien voir que WRC 3 manque de finitions. Ainsi, exit les réparations de caisse entre deux étapes d'un même rallye et bonjour les réglages minimalistes. Si je ne suis pas partisan des paramétrages fastueux, là franchement c'est limite de chez limite avec uniquement des réglages de suspension, de frein, de boîte de vitesse. Ensuite, le contrôle de la voiture est très particulier avec des sensations pour le moins étranges et une physique qui ne fait ni chaud ni froid. Si la voiture tourne bien trop sèchement, les dérapages sont certes plus réalistes et la conduite se doit d'être bien sûr adaptée en fonction du revêtement. Mais alors que le jeu essaye de s'adresser aussi bien aux pros (de part la richesse du titre) qu'aux novices (absence de réglage, gameplay un peu trop souple), les développeurs se sont permis des libertés inadmissibles comme par exemple le fait de pouvoir rouler sur un mur, une montagne pendant quelque secondes sans que la voiture se retourne (voir screenshot). Et là je vous le demande, de qui se moque-t-on ? Cet aspect des choses ne m'aurait pas dérangé outre mesure dans un mode arcade mais en plein championnat, il y a de l'abus et ceci agace au possible !

Loin de moi l'idée de stipuler que WRC 3 est un mauvais jeu, mais devant Colin McRae 04 il n'y a pas photo. Un graphisme mitigé, un gameplay permettant beaucoup trop d'erreurs, des réglages se résumant à leur plus simple expression, des bonus à débloquer qui n'apportent pas grand chose, ouep le soft de Sony baisse grandement dans mon estime. Certains joueurs adhéreront au concept tandis que les puristes, eux, pourront tranquillement continuer leur petit bout de chemin avec l'enfant prodigue de Codemasters.