Après avoir fait sa fête au golf, TDK s'en prend au volley et l'assaisonne avec sa sauce Outlaw. Ambiance barrée et gameplay arcade pur et dur, la tentative est louable, à condition de ne pas trop s'égarer en chemin et d'espérer vendre un jeu uniquement par la plastique d'une belle indienne dénudée qui court après une balle en disant des insanités.
Outlaw Volleyball reprend la formule proposée par Outlaw Golf il y a quelques mois, à savoir détourner autant que possible le joueur de la discipline qui inspire le soft à grand renfort de personnages stéréotypés, tout droit sortis des bas fonds new yorkais, des bandes de punks londoniennes ou des plages mexicaines. Misant sur l'humour et l'arcade, cet opus dédié au volley souffre de gros défauts. Ou plutôt d'un seul qui concerne deux aspects importants du jeu : son humour est aussi lourd et creux que son gameplay. Voilà c'est dit.
Le jeu dispose pourtant de bases intéressantes si l'on s'arrête un peu sur ses modes de jeu, sur le championnat plus spécifiquement. Ce dernier est composé d'épreuves diverses. A chacune, des règles différentes s'appliquent. Le jeu de base est des plus simples, 2 set de 7 points, avec un minimum de contraintes. Ensuite, on trouve diverses obligations comme une limite de zone sur le filet à travers laquelle le ballon doit impérativement passer. On citera d'autres exemples comme la patate chaude. Le ballon est explosif et pète à la fin d'un décompte, faisant perdre un point à l'équipe qui se l'est pris dans la tronche (à l'école, moi j'appelais ça une bombe). Le casino quant à lui repose sur le principe du pot. Une cagnotte se remplit pendant l'échange et celui qui marque le point remporte le pot. Bref, des idées sympathiques mais qui se retrouvent totalement plombées par une IA affligeante, un gameplay pauvre et une maniabilité plus que discutable.
Le gameplay est donc simple, normal pour un jeu d'arcade me direz-vous. Oui mais tout de même. Rien qui sorte du lot ici, on reçoit, on passe, on smashe, à l'occasion on utilise le turbo pour smasher de manière plus violente (l'effet étant assez restreint il faut dire) et voilà tout. Dans certains jeux ça suffit, mais dans le cas présent, non. Pourquoi ? Parce que c'est tout mou. Pour un jeu censé être un concentré d'adrénaline, Outlaw Volleyball est, dites le avec moi : tout mou. Mou et pas intéressant, mais alors vraiment pas du tout. Les échanges traînent en longueur, on n'a jamais la moindre sensation et au final, on met une pillée à l'IA tout en engloutissant un paquet de chips par les narines. Oui, par les narines, parce qu'il faut bien qu'il y ait un peu de challenge non de non. Parfois, l'IA se vexe et se met à vous griller des points, et puis d'un coup, c'est fini, elle se calme et vous laisse gagner. Reste le jeu à deux êtres vaguement humains, pas de bol, vu que de toutes façons le jeu est (allez, ensemble) mou, on s'ennuie ferme.
Comme si cela ne suffisait pas, la maniabilité est raide comme la justice. Donc non seulement ce n'est pas amusant, mais en plus c'est désagréable. D'ailleurs cette maniabilité suit l'animation des personnages qui font eux-mêmes preuve d'une raideur toute cadavérique pendant les phases de jeu. En particulier pendant les fameuses bastons qui se déclenchent à volonté. Vous connaissez peut-être ce petit jeu en flash qui met en scène un petit perso noir hyper simple ? C'est rigolo, non ? Ben les bastons de Outlaw Volleyball sont du même niveau en ce qui concerne l'animation. Imaginez-vous en train de vous battre avec un épouvantail, voilà vous y êtes. C'est moche, sans intérêt, et... euh, c'est tout.
Reste à voir si au moins le jeu est fendart par son ambiance. Si vous aimez l'humour lourd, facile, déjà vu, répétitif et parfois graveleux, alors peut-être que vous allez vous marrer. Au début en tout cas, parce que le truc, c'est que les phrases du commentateur ne sont pas d'une variété extrême. Il n'y a guère que les personnages qui peuvent arracher un sourire la première fois qu'on les voit.
On enchaîne avec les caméras. C'est une focale éloignée qui a été choisie, un choix qui est tout sauf judicieux, parfois on ne voit que la moitié du court (et en général, c'est la mauvaise) et le reste du temps, on suit l'action de trop loin pour vraiment comprendre ce qui se passe. Nul doute qu'il s'agit là d'une vaine tentative visant à nous masquer la laideur et la simplicité aberrante des personnages. En effet, si les cinématiques nous présentent des joueurs et des joueuses réussis (il n'y a qu'à zieuter Shawnee pour s'en convaincre) pendant les matches c'est une catastrophe. On dirige des allumettes vertébrées qui se meuvent avec brusquerie et par à-coup, une calamité qui a un certain cachet 16 bits je trouve.
Enfin bref, Outlaw Volleyball n'a pas grand-chose pour lui. Sa réalisation est ignoble, son gameplay sonne creux et malgré quelques bonnes idées, rien n'y fait, on n'a plus envie de jouer au bout de quelques minutes.
- Graphismes10/20
Les cinématiques sont correctes. Même si on est loin de DAO Xtreme Beach Volleyball. En revanche, en cours de jeu c'est une catastrophe. L'animation est déplorable et les environnements complètement morts. Et la caméra n'arrange rien.
- Jouabilité9/20
Le seul bon point réside dans les épreuves variées offertes par le championnat. Mais cette bonne intention est plombée par un gameplay creux, mou et une maniabilité à revoir. Le fun et le spectacle ne sont pas au rendez-vous ce qui est fort dommageable pour un jeu d'arcade.
- Durée de vie14/20
Outlaw Golf a pour lui de disposer d'un championnat assez bien fourni et la longueur des matches compense leur facilité. Si on décide de le finir on en a pour son argent.
- Bande son11/20
Musicalement, on donne dans le metal (tiens, c'est original ça). Les commentaires en français peuvent faire sourire si on est (vraiment) pas difficile, mais ils se répètent trop et deviennent vite rasoirs.
- Scénario/
Outlaw Volleyball a un aspect positif, son mode championnat long et ses règles de jeu variées. Le problème c'est que tout le reste est mauvais. En plus d'un gameplay simpliste et de matches lents n'offrant aucune excitation, le jeu en rajoute une couche en exhibant des graphismes qui en dehors des cinématiques aguicheuses, semblent surgir d'un lointain passé.