Après le sympathique Splashdown, les développeurs changent un peu d'orientation avec cette suite intitulée Rides Gone Wild. Bien peu de changement côté gameplay mais une approche esthétique plus loufoque qui mise plus sur l'aspect barjot que sur un réalisme forcené. Le résultat donne malheureusement plus dans l'esbroufe que dans le fun à l'état pur.
Splashdown était parvenu, à sa sortie, à nous faire passer d'agréables moments. Après avoir constaté l'engouement des joueurs pour les quelques circuits fantaisies du jeu, les développeurs ont pensé qu'il serait bon de faire un jeu totalement barré. L'esthétisque est donc plus cartoonesque aujourd'hui et les rides bourrés d'événements improbables. Comme auparavant, le mode carrière est toujours scindé en deux avec d'un côté les courses qui offrent le plus de difficulté, qui sont celles qui se déroulent en arènes, et de l'autre les circuits extérieurs. C'est ici que l'on voit que les mecs se sont bien lâchés. Adieu tout ce qui peut sembler crédible, bienvenu à Jurassic Park, à la banquise et aux bateaux pirates. Non seulement les thèmes des courses sont fantaisistes mais ils sont également pleins de scripts. Explosions, dinosaures qui décident de venir se baigner, bateaux qui tombent du ciel ou chutes de plafond glacé sont au programme. De quoi surprendre et modifier le parcours en pleine course. C'est vrai que les développeurs ont su faire preuve d'imagination sur ce point.
Le hic, c'est que les scripts concernent aussi le comportement de l'eau. Contrairement à un Wave Race, l'eau ne vous surprendra jamais vraiment dans Splashdown 2. La plupart du temps, elle est plate comme de l'Evian. Il arrive qu'elle remue, qu'elle fasse des vagues bien sûr, mais rien d'aussi tonitruant que lors d'une tempête dans Wave Race. Parfois, de grosses vagues viendront faire du ménage, mais il s'agit malheureusement d'événements scriptés guère effrayants ou d'insurmontables. Du coup, on file sur les tracés sans tenir compte de la houle qui ne vous dévie qu'à peine de votre trajectoire. On pourrait aussi bien être sur l'herbe, du béton ou de la glace. Autant pour les sensations et pour le pilotage qui se montrent donc l'un comme l'autre, bien fades. Et les sensations de vitesse ne viendront pas au secour puisqu'on ne peut pas dire que l'on connaisse le grand frisson.
Avec un tel comportement de l'eau, difficile de rattraper le tir. On pourrait compter sur une éventuelle richesse de pilotage, que nenni. Le système de trick est simpliste et il faut le faire exprès pour rater les figures. Figures qui serviront à remplir une jauge de boost, chose qui se réalise avec une déconcertante facilité. La prise en main est donc rapide, bien trop rapide même. Même pour un jeu d'arcade, la jouabilité se montre trop primaire. Ce n'est pas qu'on n'éprouve aucun fun en jouant à Splashdown 2, mais c'est le challenge qui manque. Si on s'amuse à parcourir ces circuits de fous, on regrette de le faire aussi facilement.
Côté technique, on va d'abord revenir un peu sur l'eau. Du point de vue purement esthétique, c'est réussi, de jolies vagues, un léger effet de transparence, de l'écume. En revanche, c'est sa physique qui plombe tout. Plate comme une mer d'huile, il faut des scripts pour obtenir un effet tempête. On est loin des réactions plus "naturelles" de la concurrence. Concernant les environnements, on a droit à des couleurs qui pètent et à beaucoup de bidules qui gigotent dans tous les sens. Le tout est convaincant, sauf si on à la triste chance d'assister aux bugs d'affichages, de collisions ou surtout, de souffrir des ralentissements relativement fréquents qui secouent le frame-rate. Une réalisation en dents de scie donc, malgré un travail pas vilain. On citera par contre une bande-son constituée des inévitables morceaux de metal/rock de la discipline mais également de thèmes héroïques qui viennent se greffer à certains parcours. Tout ça pour respecter le côté décalé du jeu. Sympa. Au final, Splashdown se montre tiède, moins bon que son aîné et plus encore que Wave Race du côté de chez Nintendo.
- Graphismes14/20
Un design amusant et des circuits qui font preuve d'originalité et d'une bonne dose de délire. Dommage que pas mal de bugs polluent un peu tout ça et que la physique de l'eau soit si banale.
- Jouabilité11/20
La platitude aquatique rend le pilotage morne. L'eau ne constitue jamais un obstacle et c'est bien là le problème. On pourrait aussi bien courir sur l'herbe. Le système de trick est lui aussi trop simpliste et les bugs de collision peuvent fatiguer. Rigolo mais sans réel intérêt.
- Durée de vie14/20
Le soft assure une durée de vie correcte pour peu qu'on inscrive "finir Splashdown 2" sur sa to do list. Ce n'est pas assuré. Il faut tout de même signaler qu'il est loin d'être particulièrement difficile.
- Bande son15/20
En dehors des morceaux habituels des sports extrêmes, on est content de trouver des thèmes hollywoodiens. Ca change. L'ensemble des effets est crédible, notament le bruit du moteur, bien qu'un peu discret.
- Scénario/
C'est un peu un coup d'épée dans l'eau que signe Rainbow Studio. En misant tout sur l'aspect débile des tracés, ils ont laissé de côté le gameplay, la physique qui avait bien besoin d'être revue et ont même oublié de remédier à certains bugs. La pauvreté du gameplay et la fadeur des courses sont assez regrettables. En occase éventuellement. Faites attention, le jeu n'offre pas de sauvegardes automatiques, oui, oui, on peut se laisser pièger comme un crétin.