Sûrement jaloux du succès rencontré par Eidos avec la série L'entraîneur, Ubi Soft tente une nouvelle fois sa chance dans les jeux de gestion footballistique en faisant encore confiance aux créateurs de Guy Roux Manager. En gros, ils ont juste la licence (Guy Roux cède sa place à Arsene Wenger), pour le reste c'est toujours aussi moyen.
Pas facile de s'attaquer à l'impressionnante série L'Entraîneur. Mieux vaut avoir de sérieux arguments pour venir titiller le jeu d'Eidos sur son propre terrain. On se souvient de Guy Roux Manager qui avait su nous séduire à l'époque de sa sortie mais qui aujourd'hui fait bien pâle figure avec ses options franchement désuettes. Anco, le studio à qui l'on doit justement Guy Roux (le jeu, pas l'homme) revient avec dans ses valises un titre de gestion très (trop ?) proche de leur précédent soft. Effectivement, le fan des Guy Roux Manager ne sera pas vraiment désorienté avec Arsene Wenger Objectif 2006 et ses nombreux tableaux à l'austérité plus qu'évidente. L'austérité. On en revient toujours au même point avec les jeux de gestion, surtout lorsqu'il s'agit de foot. Ce sont toujours des tableaux froids et à peu près aussi accueillant que le bureau de Dinowan qui nous attendent. Des tableaux de joueurs, de statistiques, de tactiques, de tirages au sorts, des calendriers... bref, des tableaux de partout.
Bon point, cependant, pour les matches qui se déroulent en 3D et nous font donc voir autre chose que ces horribles pages de chiffres interminables. Les modélisations 3D ne sont pas exceptionnelles, malheureusement, mais c'est déjà ça. Plusieurs angles de caméra peuvent être choisis, la vitesse de jeu réglée et il est même possible d'afficher la trajectoire du ballon. Ca ne sert pas à grand chose, mais bon... Le gros du jeu se situe dans la gestion de son équipe. Ca passe d'abord par le recrutement des joueurs. Là, on se rend compte d'un des gros problèmes du jeu : sa base de données. Alors que la jaquette annonce « une base de données très complète », on s'étonne de voir une répartition assez étrange des joueurs. Seulement 3 pour Chelsea et à peu près autant pour la majorité des autres clubs européens. A l'inverse, on trouve une bonne vingtaine de titulaire à Aurillac, Brest ou Martigues. Je n'ai rien contre ces clubs, mais dans un jeu de gestion, le déséquilibre est flagrant. On se dit alors que les licences de grands clubs et de grands joueurs ça doit coûter super cher, mais vu que le jeu contourne déjà ce problème en déformant les noms de chacun (Zidane devient Zydanne, Henri devient Hanrit...) on en revient au même point. Pourquoi ne pas avoir inclus plus de joueurs de clubs européens ? Nous n'aurons jamais la réponse, j'en ai bien peur.
Le reste du jeu est à l'image de la base de données, vraiment léger. S'il est possible de prévoir ses entraînements, de recruter ses joueurs selon des points bien précis (on retrouve les jauges de Guy Roux Manager), d'élaborer des tactiques de jeu, il manque aussi tout plein d'options ce qui rend du coup la gestion pas vraiment passionnante. Niveau réalisation, c'est pas la franche rigolade non plus. Graphiquement, on a déjà vu que c'est pas forcément très joli, et point de vue son, on se limite aux encouragements de la foule lors des matches. Pas de musique pendant le reste du jeu. Au final, L'entraineur peut souffler. Arsene Wenger Objectif 2006 ne viendra pas lui voler la vedette. C'est une certitude.
- Graphismes8/20
Les jeux de gestion n'évoluent pas au fil des ans. A croire qu'ils se complaisent dans une certaine médiocrité graphique. La clarté des tableaux n'exclue pas un certain travail de design. Sur le terrain, la modéllisation 3D n'atteint pas des sommets.
- Jouabilité13/20
On se repère facilement dans les tableaux, mais le gameplay n'est pas particulièrement profond. En clair, on fait vite le tour des possibilités.
- Durée de vie13/20
Trop peu de possibilités offertes en comparaison des autres jeux du genre. La base de données est également très limitée.
- Bande son4/20
J'ai cru un moment que mes baffles ne fonctionnaient plus. Mais non, c'est bien parce qu'il n'y a pas de musique pendant la majeure partie du jeu. Pour les matches on a droit aux manifestations de la foule, mais ça ne va pas chercher bien loin.
- Scénario/
-
Sous ce changement de nom, il ne faut pas être dupes, Ubi nous ressert bien une bonne dose de Guy Roux Manager. Pas grand chose n'a changé et c'est peut-être là le problème.