Le prochain hit sur PC, à acheter absolument, le voilà, c'est le nouveau bébé de Davilex. Le lion s'est éveillé et nous montre enfin de quoi il est capable avec une nouvelle version de son Paris-Marseille Racing qui permet au studio d'entrer dans la catégorie des développeurs amateurs du dimanche les moins doués de son quartier, passant ainsi devant Jojo du garage d'à côté, le bidouilleur qui fabrique des bombes avec d'innocents grille-pain.
Vous n'êtes pas sans savoir maintenant qu'ici, à la rédaction, on attend toujours les Davilex avec une ferveur presque religieuse. C'est qu'une longue série de titres aussi mauvais, ça se trouve pas sous le sabot d'un cheval, ni sous une tulipe hollandaise. A force de se faire tailler en pièce, les petits gars se sont dit qu'il était temps de réagir, de changer un truc dans leurs lignes de codes quoi. Alors Bjorg a dit à Sven : « Écoute mon gars, il faut qu'on se réveille, y en a marre que tout le monde se foute de nous, t'as vu les légendes de screenshots ? » Alors Sven (lead programmer) a réagi et remotivé le reste de l'équipe, après quoi, il a rendu impossible la prise de screenshots sur cette Édition Tour Du Monde. Ah, c'est des malins chez Davilex. Du coup, nous, on est obligé de vous refiler les vieuxscreens de news puisque c'est tout ce qu'on avait sous la main.
Par quoi commencer ? Bon c'est vrai que j'ai été un peu méchant là, parce que figurez-vous c'est sans doute le plus joli soft de la boîte. Le problème c'est que vu leur production habituelle, ça ne veut pas dire grand-chose. Disons que c'est moins buggé, un peu moins grossier mais que si on remet les pieds sur terre, c'est tout de même plus que léger avec des voitures modélisées à la va vite. Comme toujours les collisions sont gérées n'importe comment et les bus ne pèsent pas plus lourd que les lampadaires. On le sait maintenant, un jeu Davilex c'est une sorte de catalogue de bugs, mais pour une fois, Sven a évité le pire, on se contentera donc de bugs de collisions qui font entrer les caisses les unes dans les autres, voire carrément dans le décor. Pour revenir sur le moteur physique, on va tout de même signaler qu'il est tellement au point qu'il arrive que les classiques tremplins vous lancent n'importe comment et qu'on se gamelle à l'atterrissage alors que deux minutes avant, à la même vitesse, tout se passe bien. Toujours dans le domaine du risible, on aura souvent l'occasion d'assister au triste spectacle d'un empilement de voitures se déplaçant à 40 Km/H. On s'étonnera également de la disparition du rétroviseur lorsqu'on fait un tour dans le menu pause en pleine course. En revenant, on se retrouve avec un gros rectangle noir de mauvais goût. Quoi qu'à bien y réfléchir, je me demande si c'est vraiment la chose de plus mauvais goût qui s'affiche à l'écran.
Mais ce qui reste une constante absolue dans un jeu Davilex, c'est l'IA. Car si on évite aujourd'hui le bug sous copyright Davilex qu'on appelle « le polygone qui colle », l'IA demeure quant à elle fidèle à sa réputation. Vous connaissez les championnats de lutte de robots ? Au début ce genre de machine ne pouvait éviter un obstacle qu'après avoir buté dessus. C'est sans doute là que Sven a puisé son inspiration. Il faut savoir que Sven c'est un mec dont les compteurs sont restés bloqués aux années 80. Il écoute de la disco, porte des fringues brillantes (malgré les réprimandes de Bjorg), conduit une Simca 1000 avec volant en moumoute et code son Intelligence Artificielle comme un robot Tommy. En conséquence, vos concurrents doivent d'abord vous foncer dedans avant de trouver un moyen de vous contourner. Enfin, vous ou un lampadaire, un camion, les grosses flèches qui indiquent la route à suivre ou n'importe quoi d'autre. Au début ça surprend, mais on s'y fait et à la fin c'est même plus drôle. Sinon pour ce qui est du gameplay, ben on va pas changer une équipe qui perd, hein ! Donc c'est toujours aussi sobre, avec une jauge de nitro qu'on remplit en chopant les items sur la route. Si on subit trop de dégâts, il suffit de récupérer les petits bonus verts et zou, c'est reparti. La maniabilité est, comme il va de soi, complètement pourrie et le jeu devient lassant dès la première course.
Je vais tout de même vous parler un peu du contenu. Vous l'aurez sans doute compris en lisant le titre, cette fois on nous emmène faire le tour du monde. Alors déjà le titre en soi s'avère du coup paradoxal. Dès les premières éditions on se posait des questions vu que chez Davilex pour joindre Paris à Marseille on avait déjà remarqué qu'il fallait passer par Londres. Cette fois, on aura droit à plus de circuits, de Paris à Washington, avec pour chacun les variantes inversées bien faciles. Quelques-uns parmi les fans de la série (hihihi) seront peut-être heureux d'apprendre que la bande-son repose toujours sur le principe de la radio locale qui varie selon le pays traversé. Et là ça devient surréaliste. C'est incroyable, même quand ça parle allemand on se rend compte que c'est mal joué. Pire, si on a l'habitude de trouver des fautes d'orthographe dans les jeux Davilex, cette fois, c'est carrément de vive voix qu'on peut les entendre !! « C'est de bon guerre ». Non mais sérieusement, même les doubleurs sont buggés, c'est fou ça !
Bref, Paris-Marseille Racing : Édition Tour Du Monde, en résumé c'est comme les autres mais avec plus de courses et un petit moins de bugs. Donc ça reste très creux, plutôt pas beau, fatiguant, idiot et sans intérêt. J'espère que Bjorg et Sven nous lisent dans le garage qui leur sert de studio... Autant pour moi, le pire c'est qu'ils ont de vrais locaux pendant que des types se décarcassent à créer des jeux amateurs de meilleure qualité dans leur appart sous les combles.
- Graphismes9/20
Pas de trucs qui disparaissent, pas de clipping à l'horizon. Ils font des progrès. Enfin bon, faut pas exagérer, les voitures se rentrent toujours les unes dans les autres, le moteur physique est à mourir de rire, le rétroviseur s'évanouit et le tout est plus que moyen. Ah, il faut tout de même que je pense à vous dire que le jeu rame même sur un Athlon XP 1900 et une Geforce 4. Ah ben oui, ça fait mal.
- Jouabilité6/20
Du grand n'importe quoi comme seuls Bjorg et Sven peuvent le concevoir. C'est totalement creux, les sensations de conduite sont un concept fort éloigné de ce que l'on ressent dans le jeu et au final on s'ennuie très vite après une petite crise de rire.
- Durée de vie9/20
Vous avez deux choix : soit vous êtes normalement constitué et vous balancez le jeu après 3 ou 4 courses soit vous êtes de la famille des développeurs et vous faites semblant de vous éclater en finissant le jeu. Dans ce dernier cas, n'ayez pas peur, vous viendrez vite à bout des quelques championnats qui ne présentent guère de difficulté.
- Bande son4/20
Les exécrables radios FM bien nases sont de retour. Entre les commentaires lamentables et la dance navrante, vos cages à miel vont souffrir le martyre.
- Scénario/
Décidément chez Davilex, la seule chose qui soit brillante ce sont les CD (et les fringues disco de Sven). Vous savez que les CD font de superbes sous-verres ? J'ai déjà dû vous dire ça un jour. Et bien nos amis du Nord ils devraient se reconvertir dans la fabrication de sous-verres. Moche et sans le moindre intérêt, voilà tout ce qu'on a à dire de Paris-Marseille Racing : Édition Tour Du Monde. Voilà, plus qu'à attendre la prochaine vague. Note du rédacteur : Sven et Bjorg sont des personnages de fiction, toute ressemblance avec des développeurs existants ou ayant existé seraient un coup de bol effrayant.