En gestation depuis quelques temps chez Silverback Entertainment, Harbinger sort de l'oeuf et déboule sur PC pour tenter de séduire les amateurs de softs à la Diablo. Mais comparer cet ersatz de hack'n slash à la référence du genre serait une injure, car comme nous l'avions pressenti en découvrant ce titre sur la version preview, Harbinger est encore loin de prétendre mériter l'attention des inconditionnels du genre.
Harbinger, c'est avant tout le nom d'un vaisseau, le genre de ceux qui se prennent pour les maîtres de l'univers et réduisent en esclavage toutes les planètes qui ont le malheur de se trouver là où il ne faut pas. Piégée dans ce vaisseau maudit, une petite communauté tente de survivre malgré les hordes de créatures hostiles qui rôdent dans les parages. Dans la peau d'un Humain, d'un Gladiator ou d'une Culibine, vous allez tout faire pour vous évader. Chacun a ses propres motivations : liberté, vengeance ou compréhension des mystères qui se trament autour du Harbinger. En fonction du personnage de départ, la progression suivra un chemin différent qui ne cessera d'évoluer au fil des missions qui vous seront octroyées par les quelques PNJ amicaux que vous croiserez dans le jeu.
Techniquement, le soft affiche des graphismes en 2D tout juste corrects avec une vue isométrique limitée. La perspective est très éloignée et les environnements baignent dans une obscurité constante qui débouche sur un manque de visibilité et de variété peu profitable à l'ensemble du jeu. Pourtant, les lacunes graphiques ne sont rien en comparaison des nombreuses faiblesses de gameplay. Que son personnage soit axé sur le corps-à-corps ou les sorts de zone, la difficulté mal dosée fait que l'on se contente d'attaquer avec ce dont on dispose, c'est-à-dire le minimum syndical, avant de fuir comme un lâche après trois ou quatre coups reçus. Il faut préciser que la maniabilité est imprécise au possible, dans la mesure où le clic de souris qui permet d'attaquer entraîne aussi un déplacement vers l'ennemi si l'action tombe un pixel à côté de la cible. Vous imaginez facilement le résultat. En plus de ça, l'interface de gestion de l'inventaire est très mal pensée et les items et magies que l'on acquiert sont tous les mêmes ou à peu de choses près.
Maintenant que vous êtes avertis de l'absence totale de plaisir de jeu qu'offre cet Harbinger, revenons deux minutes sur les quelques particularités du soft. Les missions vous sont confiées après de brefs dialogues avec les résidents du vaisseau, et les changements de zones se font via des cordons ombilicaux qui fonctionnent à l'aide de codes. Ces codes étant renouvelés assez souvent, il faut prendre garde à ne pas disséminer ses items n'importe où sous peine de ne plus pouvoir revenir dans la zone voulue. On prendra donc soin de classer le matériel utile dans un coffre de stockage appelé Stash-EZ avant de partir en mission. A certains endroits, vous aurez la possibilité d'activer une puce d'optimisation qui améliore vos aptitudes, des aptitudes qui évoluent également à chaque passage au niveau sup. Les environnements recèlent de nombreux pièges et il pourra arriver par exemple que votre vie descende toute seule dans une zone à chaleur trop forte ou dans un milieu qui dégage des radiations ou du poison. Enfin, il faut préciser que chaque personnage dispose de gadgets spécifiques plus ou moins utiles : caméra pour le Gladiator, mines pour l'Humain et amplificateurs pour la Culibine. Maintenant je doute que cela suffise à faire oublier les grosses lacunes de gameplay dont souffre le jeu, son aspect graphique limité et sa durée de vie moyenne, Harbinger ne comportant même pas de mode multijoueur.
- Graphismes11/20
Les environnements 2D sont certes détaillés mais ils n'arrivent pas à se renouveler et sont généralement trop sombres. La perspective isométrique donne un point de vue trop éloigné de l'action mais on peut tout de même afficher une map par transparence sur l'écran.
- Jouabilité7/20
L'interface est vraiment mal pensée et l'action se résume à frapper et fuir compte tenu de la difficulté mal dosée de la progression.
- Durée de vie10/20
La progression diffère selon le personnage choisi mais outre la campagne solo, c'est le néant total au niveau des modes de jeu.
- Bande son13/20
La banalité de l'ambiance sonore est rattrapée par des voix françaises de qualité qu'on sent appartenir à des doubleurs professionnels.
- Scénario11/20
Un univers futuriste qui aurait gagné à être davantage développé au cours de l'aventure. Au lieu de cela, les rebondissements sont vraiment légers et c'est avant tout l'action qui prédomine.
Harbinger n'est pas le hack'n slash futuriste de grande classe que l'on nous annonçait, loin de là. Le soft ne procure aucun plaisir de jeu et fait preuve d'un manque d'efficacité affligeant qui ne donne pas envie de s'investir réellement dans l'aventure.